le monde merveilleux de lucien

le monde merveilleux de lucien

CHAPITRE SOIXANTE QUINZE

      À l’instar de tous les êtres vivants pourvus d’informations génétiques caractérisées par des complémentarités fondamentales, d'aucuns sont aussi doués pour l’usage des grandes mysticités physiques cosmologiques primordiales qui sont venues de "l’avant". Ils sont donc capables d’influence féérique, comme le fut en un temps, la déesse terrienne: Ardvina. Alors si l’on conçoit qu’un tel être, à la fois hypothétique et ambigu, est indispensable pour assurer l’avénement de l’engence humaine, on peut admettre que cela puisse répondre, au moins poètiquement, à des questions proches de celles paranormales. Lesquelles, par définition, pourvoient aussi dans l’entendement d'un cerveau humain assisté de l’esprit qui le guide dans son questionnement…

 

 

 

 

Miroir gentil miroir, me diras-tu ce que je suis

Simple reflet d’une onde, ou bien valeur incongrue?

Ma vie se fond sur fond noir comme poudre-suie,

Qui s'essuie, comme s’efface la passagère inconnue:

Dont le corps nu sculptural s’intercale sur ma face.

Argentant l’étamage d'un dédain d’étain malsain:

Inconscient j’ausculte ma conscience fugace.

Entre science et âme, l’esprit s’immisce à dessein ;

Alors l’image en marge des artefaces s’humanise:

Elle jaillit artésienne et fluide, sur fond de prisme noir.

Tandis que ma vision, placide et sans âge, s’éternise,

Dans un cadre de vie qui me conçoit libre mais dérisoire.

Ignorant ce qu'est dieu, ce que croient voir mes yeux,

N’est que l’estampille d’un art sans objet, un ester…

Carbochimie d’un cycle qui décrit dans un rai lumineux,

L’estampe en bas-relief, posée sur son socle acrotère.

 

 

 

*

 

 

 

– Bonjour Lucien! Tu me sembles marcher sans la moindre fatigue alors que cependant ta nuit fut sérieusement écourtée: mais où donc comptes-tu aller de si bon matin?

 

 

 

Étouffée par la densié d'un épais brouillard, la voix menue semblait venir de nulle part.

 

 

 

–Topiary… ?

– Tu te trompes Lucien, car je suis Marie.

– Ainsi, cerait-ce vous qui m’avez appelé dans mon rêve?

– Non Lucien. En fait c’était ma fille.

– Tu veux dire Maria-Luce?

– Je te parle de Maria.

 

 

 

À la voir en vrai, Marie n’était pas seulement belle physiquement. Attaché à l'image rêvée du poète, son nom lui en suggérait un autre qui désignait la mère d’un rédempteur. Pourtant, lucien se demandait en quoi cela pourrait concerner un minuscule Pelleteur de nuages!

 

 

 

– Lucien, si tu fais un pas de plus, tu prends le risque de te noyer!

 

 

 

Le poète avancait à la manière d’un automate. Démarche qui consistait à conduire son corps fragile jusque dans des labyrinthes-vortex donnant accès à beaucoup d’autres mondes. Lesquels s’admettant existants dans d’autres dimensions que celles qui sont généralement admises... Ainsi, ce qui venait de surgir sous les pieds du poète alors qu'il marchait en regardant le ciel, en disait long sur le dessin périlleux de sa position, et la réalité de l'avertissement lancé par Marie!

 

 

 

– Bon sang, mais c’est!

 

 

 

– L’embarcadère, mon cher Lucien. Et voici que tu te trouves juste au bout!

 

 

 

*

 

 

 

      Cependant que là-bas, aux abords de la clairière sacrée, Maria n’eut pas à attendre longtemps la venue d’Habygâ et de son illustre époux. Et puis elle s'était montrée ravie en constatant que le ventre de la déesse témoignait, comme elle voulait d'un embellissement du monde…

 

 

 

-- Heureux est le présage quand il promet l'abondance joyeuse en son éblouissement!

 

 

 

D’autant que cette nuit, la brillance d’Athséria était à son comble, marquant comme il se devait l'apogée sublime d’une conception hors du commun:

 

Un dieu pacificateur allait naitre!

 

 

 

– Que tu es belle, avait dit Néphysthéo à sa blonde divinité tout en caressant le ventre arrondi…

 

 

 

Et alors Habygâ ne voyait plus que lui. Ses yeux se noyant dans les siens. Comme dans un océan de larmes d’amour. L’instant était tellement beau que plus rien de ce qui s’était produit autour d’eux ne pouvait-être hideux... sinon qu’ailleurs, derrière des brumes malsaines, les fous de guerre continuaient d’enfanter des promesses inverses…

 

 

 

Même Lucien, qui en cet instant, et à peu de distance, regardait circonspect l’onde noire commençant de miroiter devant ses yeux, ressentait l’osmose qui, lentement déployait jusqu’à lui des ailes protectrices. Il lui semblait qu'une vague d’affection d’un bleu-nuit énergétique à la profondeur intense, portait loin la même volupté que celle qui suinte et se déploie d’un amant caressant son amante.

 

 

 

Et c'est alors qu'il vit soudain une image s'exprimer clairement dans un flash de pure voyance!

 

 

 

Il y avait là deux êtres féériques: tendrement enlacés sur le pont flottant du joli bateau blanc!

 

 

 

L'esprit du poète substituait-il la belle image à celle – improbable – de la passerelle? Pauvre embarcadère de dimension ridicule, grossièrement constitué d'un plancher de bois dangereusement vermoulu… Lucien l’ignorait, mais il allait cette nuit-là s'avancer du pas qu’il fallait pour exister à son tour dans le pays utopique. Peu importait qu’il sombrât ou non dans l’eau de Castel Anatha… Puisqu’alors, il s'y trouverait si bien qu'il n’en reviendrait peut-être jamais…

 

 

 

– Néphysthéo… Avait encore murmuré Habygâ: je t’aime tellement!

– Ma douce, oh mon aimée!

...Et ils s’étaient fougueusement embrassés…

 

 

 

Cette nuit se parerait d’importance pour les dieux de lumière, car au cours de celle-là aurait lieu l'enfantement de celui qui serait bientôt le plus important d’entre eux: par sa constitution et par sa mission.

 

 

 

Habygâ avait demandé à son époux de l'emmener dans le sein naturel de la Forêt profonde. Il avait alors guidé la sphère que lui avait confié Gabryel. Assurant en même temps son épouse de ses bras robustes. Et la féérie vivante les avait transportés sans heurt, puis déposés en douceur, au centre d'une clairière tout inondée de lumière bleue. À l'endroit précis où se trouvait une étrange chaumière aux vitres allumées, dont la porte s'était refermée sitôt qu’ils y furent entrés…

 

 

 

– N’ayez nulle appréhension, leur avait dit Maria avec une voix qui se voulait douce et rassurante.

 

 

 

Et puis ils avaient vu sa sœur, la déesse Maria-Luce, s’adressant à eux pour la première fois.

 

 

 

– Vous savez comme moi que nous somme au centre du seul endroit de la terre, qui permet l’émergence de vies spirituelles issues ou en rapport direct avec des êtres humains... Je précise que nous ne sommes que trois à représenter la déité, car bien qu’étant ma jumelle, Maria quant à elle, est certes née elle aussi par ici juste après moi, mais à un moment où la lumière des Justes fut amoindrie par un phénomène inconnu. Elle reste cependant promise à un grand destin. D’autant qu’il lui est néanmoins possible de nous rejoindre de temps à autre, comme présentement. Mais, à moins d'être ointe à son tour par un dieu tel que l'est Junyather, elle reste une mortelle, mois fée qu’humaine, comme l’était notre père. Cela entendu, nous allons maintenant elle et moi vous assister au mieux, sachant que cet enfant qui viendra par vous cette nuit sera plus tard admis "Très haut" car bien au-dessus les dieux ordinaires... et agira beaucoup pour moi aussi… de même que pour Maria.

 

 

 

*

 

      Ainsi, la "Nouvelle Histoire" pouvait commencer. Tout se passait comme l'avait voulu ce "Très haut" qui est probablement supérieur à tout l'imaginable qui fut réalisé depuis.

 

 

 

Une promesse s’attendait garante pour ce qu’il en serait de l’esprit dans tout l'univers connu. Ceci par le corps d’Habygâ qui vibrait de la même interpénétration existentielle que sa mère Athénéïse et qui l’avait consue dans ses entrailles. Présentement, l'Ange dieu Néphysthéo gardait la main de son épouse dans la sienne, tandis que Maria procéderait à l’accouchement… et que la déesse Maria-Luce couperait symboliquement le cordon ombilical. Après quoi. Elle présenterait pour la première fois un être voulu par une puissance divine. Elle montrerait haute et déjà vibrante la triple enveloppe: dont celle spirituelle, d’un corps tout juste naissant dans une chaumière qui pourrait se définir virtuelle, puisque située au centre d'une clairière intangible, inondée pour la circonstance, de la lumière que lui prodiguaient des dieux justes. Eux-mêmes prenant acte de cela par les yeux émerveillés de Néphysthéo qui leur communiquait l’image d’esprit à esprit.

 

 

 

Cependant que dans toute la Forêt qui était restée mystérieusement intacte au sein de son monde parallèle, les vies environnantes, elles aussi secrètement préservées de la folie humaine, communiaient déjà en silence. Elles le faisaient comme l'on s'agenouille, étrangement transfiguré. Tout comme à l’idée d’une résurrection. Ètonné d'avoir vécu là une expérience impensable… Et attestant que par ce miracle de la vie, l'on se retrouve dans une situation qui fait du moindre rai de lumière timide, l’effet d’un soleil merveilleux…

 

 

 

Sous senteur farigoule,

Quand on allume l'âtre,

La chaleur qui le saoule,

S'enivre d'un théâtre.

 

 

 

Bouillonnant ventre noir,

Crocheté bien au chaud,

L'objet sous l'avaloir,

Fera dangereux show.

 

 

 

Pourtant il se rapproche:

Grenouille en grenouillère.

Comme anguille sous roche,

En rampant du derrière…

 

 

 

Ça n'est là que pourtant,

L'œuvre de toute vie,

Rédhibition d'ans,

Fait routine à l'envi.

 

 

 

Souffrez que se trémousse,

L'enfant énamouré!

Sur sa douce frimousse,

Posez donc un baiser!…

 

 

 

 

 

 

 

 

 



03/10/2021
6 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 13 autres membres