le monde merveilleux de lucien

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CHAPITRE CINQUANTE

 

 

      Comme il en avait pris l'excellente habitude, Néphysthéo s'était levé le premier pour préparer le petit déjeuner. Il n'avait eu aucune peine à trouver la cuisine du palais. Alors le thé fumait déjà dans les bols quand Habygâ arriva à son tour, souriante et fraîchement exquise à voir, par le fait de ses jolies formes que ne masquait guère son fin peignoir de soie fleurie. Assurément, elle devait être à peine sortie de cette douche délicieusement naturelle qu'elle venait de prendre là-bas, sous la cascade semi-artificielle à gradins. Gentiment coulante, l'installation offrait le délice d'une eau discrètement tiède. Cette zone d’ablutions était située à l'autre bout du jardin couvert. L'on y pouvait secrètement accéder depuis toutes les chambres; s'ajoutant automatiquement quoique intimement à chacune d'elles, selon que la multiplicité devenait nécessaire pour s'offrir à des raisons, dont certaines, n’étaient pas seulement et simplement sanitaires, puisque s'avérant utilisables en d'autres circonstances plus torrides. À moins qu’elles ne fussent utiles à s'abandonner à d'autres subtiles valeurs thermales, toutes bienfaisantes et salutaires. Toujours est-il que cela s'ajoutait à d'autres opportunités paradisiaques qui s'offraient suavement aux invités. Comme aussi le fait à souhait ce parfum de fleurs aphrodisiaques, dont s'aspergent volontiers les voluptueuses, afin de connaître et faire connaître celui qui, aussi doux que l'amour sensoriel d'invisibles sybarites, prouvait s'il en fut utile, qu'immanquablement leurs corps subtils avaient frôlé celui des gens en passant…

 

– Bonjour mon chéri, dit-elle de fort belle humeur, voyons à présent toutes ces bonnes choses que tu nous as préparées.

– Rien de plus que quelques fruits, du miel venu des ruches de Charles-Henry et du pain au froment, lui répondit l'ange-dieu de lumière. Et donc, reprit-il en souriant, rien qui vaut autant en chaleur ou en amour frugal, qu'un premier baiser délicieusement matinal. Surtout lorsqu'il me repaît du goût sucré de tes lèvres friandise que j'adore tant ma chérie...

 

Puis il alla au-devant d'Habygâ et la serra si tendrement dans ses bras qu'elle en soupira d'aise.

 

*

      La déesse Morganie était arrivée dans le courant de l'après-midi. Sa sœur lui avait fait visiter le continent d'éden, cependant que Néphysthéo et Habygâ s’en étaient allés retrouver Charles-Henry. Ils souhaitaient le rencontrer dans le but de le consulter plus précisément à propos de l'entité maléfique. Et puis, comme ils étaient revenus assez tard, ce n'est que le lendemain qu'ils avaient pu longuement parler tous les quatre de la mission qui leur avait été confiée par le Très-Haut.

 

– Nous avons du nouveau, avait commencé l'Ange-dieu de lumière... Suite à la conversation que nous avons pu établir avec Charles-Henry, nous pouvons en déduire assez bien quel pourrait-être l'endroit où peut se trouver l'entité voleuse d'âmes.

– Hé bien…

– Vous savez comme moi, que si l'Arbre de la science et de la connaissance est un géant de spiritualité, le fait est qu'il fut autrefois planté en premier sur la Terre. Or il se trouve pourtant à être à présent bien gardé de toute convoitise dans un endroit secret. Et si son pendant – L'arbre de Vie – est maintenant caché à l'intérieur de la lune de Yäga, c'est que le Suprême sait par expérience que ses créatures humaines ne sont pas toutes fiables. Mais peut-être n’avez-vous jamais imaginé qu’il puisse exister d’autres arbres similaires à ces deux-là, bien visibles, et qui serviraient de leurres?… En tout cas, je vous annonce qu’il nous appartient de découvrir à présent où se trouve l’un d’entre eux qui, comme les autres, pourrait bien à l'instar du premier "cacher" cependant le vrai... Nous allons donc chercher parmi ceux qui se trouvent sur le continent des dieux. Habygâ et moi songeons évidemment qu’une entité malsaine, pourrait fort bien s'être elle-même fourvoyée en pensant avoir investi le véritable Arbre de la Connaissance et de la Science, puisque personne, sinon que notre Suprême-Créateur, ne sait plus lequel c'est!... Ceci n’est qu’intuition, mais si nous devons nous attendre à trouver quelque chose de maléfique quelque part dans ce système, sachant et précisant, que si l'un des Arbres Sacrés donnera de l'intelligence plus que l'autre des fruits dont peut s'obtenir tout ce qui est utile et nourricier en abondance, non seulement en confort, pour la satisfaction louable, et en plaisir oisif, c’est que cela se produit donc, puisque redistribué équitablement parmi les habitants des deux continents. Il en est aussi qu'en dehors de cette manne intarissable de bienfaits il peut se faire qu'en obtenant la nourriture et le savoir... je parle toujours en songeant à l'intrus qu’il nous faut découvrir... qu'il finisse par s'intéresser aussi à d'autres fruits… et là je veux parler de l'Arbre qui est hautement préservé. Et plus précisément celui de la vie… lequel est le digne porteur des embryons éternels dont les plus simples sont destinés à récompenser des humains ayant terminé de bonne façon leur cycle des dix karmas... Il faut reconnaitre d'autre part que certains des fruits du premier, qui sont autrement particuliers, produisent encore aujourd'hui l’ambroisie qui procure l'éternité de vie utile au développement de ces embryons. Cela rappelé, il convient d'admettre que non loin d'ici, il se peut que soi voulu un autre de ces arbres "intelligents", et que celui-là pourrait se considérer être leur intermédiaire en tant que représentant de l'évolution de la connaissance... Et donc bon pourvoyeur de science lui aussi. Imaginons maintenant que pensant s’attaquer au porteur de la science, notre voleur maraudeur de l’espace s'en fourvoie, alors qu'il s'agit en fait de celui de son évolution, sachant en cela pertinemment nous-même que ladite évolution scientifique peut être bonne ou néfaste selon comme on l'utilise… Tant que ces fruits restent des leurres qui se portent uniquement sur le continent, en bon équilibre de juste et bonne proportion du bien et du mal quand ils sont à point, ils resteront donc disponibles pour qui l'est aussi bien qu'eux en sagesse. Mais qu’en dire si la bête s’en empare après avoir modifié l'arbre?

– Ce que nous avons appris de Charles-Henry nous permet de penser que ce qui est convoitable pourrait bien être déjà infecté murmura Habygâ qui s'était faite pensive à la suite de la longue tirade…

– Hum, vous voulez dire, (questionna Morganie pour apporter l'opportunité d'un raccourci de ce qui finalement se répétait, et qui donc, n'était un secret pour personne)... Ou insinueriez-vous que Charles-Henry sait où se trouve cet arbre Faye, modifiable au possible, et qui pourrait s'utiliser pour contrarier le bien dans l'évolution au point de la rendre dangereusement tentatrice?

– Je ne le pense pas, la reprit sa sœur jumelle, car si tel était le cas, je crois qu'il en aurait au moins informé Estarie.

En entendant sa sœur prononcer le nom d'Estarie, la déesse Morganie, qui avant de venir, ne savait presque rien d'ici, n'avait pas caché sa surprise:

– Ainsi notre mère, que je croyais disparue à jamais, serait donc encore existante, et même en relation avec le père de ce brave majordome d'Henry?

– Assurément, ma tante, intervint Habygâ fort sérieuse. Et nous irons de nouveau la rencontrer. Tu pourras évidemment nous accompagner. Car elle aussi, du fait qu'elle se trouve directement concernée, devra s'exprimer en conseil avec nous.

 

... C'est ainsi que la pensée de Morganie s'envolait déjà vers demain, et qu'à son tour, comme sa sœur qui la soirée précédente s'était réjouie à l'idée de la retrouver, cela fit que la brune chasseresse dormit peu de la nuit qui s'ensuivit!

 

Plus tard, quand le cercle-bouclier eut presque totalement disparu dans le sol du Pays des Âmes des Ancêtres, Morganie fut la première à bondir dehors sans la moindre hésitation ni précaution, et encore moins de cérémonial. C'est donc qu'elle vola littéralement dans les bras grands ouverts de sa mère qui faillit en perdre l'équilibre! Et Lorsque Èrmandine et Habygâ arrivèrent près de la Fée à leur tour, Néphysthéo avait vu s'étreindre un parfait "carré de Dames"…

 

– Hum... Fit-il avec une pensée complice pour Habygâ qui le pressentant ému, se retournait déjà: la mienne mise à part en raison de sa blondeur, me voici presque contraint d'attribuer à chacune de ces brunes un ruban de couleur différente, car si ce n'est la tonale particulière de leurs voix qui les différencie légèrement, ce ne saurait être possible de les reconnaître par leur aura respective, puisque présentement, il n'en semble plus rester qu'une commune. J’avoue à ce propos que cela me réjouit tout de même de voir l'éclatante lumière blanche dans laquelle bonheur et amour font grande joie et vibrance! Franchement mesdames, par ce scintillement si vivement intriqué que vous montrez, il se trouve que j’ai le sentiment d’avoir devant moi l’énergie d’une étoile...

 

Ils avaient ensuite longtemps dialogué à propos de l'affaire des âmes interceptées. Estarie s'était alors remémoré un fait étrange que lui conta Charles-Henry par un jour déjà lointain, et elle décida qu'il était utile d'en débattre aussi:

 

– Vous savez certainement que Charles-Henry, père de ce brave Henry actuellement serviteur zélé de Gabryel, a choisi de s'occuper par ici pour y recevoir d’autres dieux que nous et qui, s'ils viennent en premier se reposer sur leur propre continent, admettent qu'il est aussi le sien mérité. Peut-être, n'ignorez-vous donc pas davantage qu'il œuvre pour le plaisir s'obtenant par cela, tout en étant servi lui-même par des ancêtres du Petit-Peuple de la Forêt ardennaise...

– Nous le savions en effet, acquiesça Néphysthéo au nom des autres, mais quel rapport pourrait-il y avoir entre notre Charles-Henry visionnaire, et l'entité que nous devrons combattre au nom du Suprême, avec l'aide et le pouvoir de la lumière des Justes?

– Justement, lui répondit Èrmandine du tac au tac: la même information, dont ma mère me fit un jour la même confidence, figure en bonne place dans votre question...

– Vous dites?

– Il se trouve, reprenait Estarie, que si j’en ai parlé à ma fille, c’est que j'avais déjà à ce moment ma propre idée. Mais je la croyais fantaisiste, voire trop naïve pour oser en discuter avec vous… Je m’explique : vous avez pu vous rendre compte comme moi, que le monde où gravite Yäga, présente beaucoup de similitudes en rapport à des allégories présumées autres par des humains de la planète Terre. Et même, selon ce que m'a décrit Charles-Henry, il semblerait aisé de penser d'abord, comme lui, le fit devant certaines visions incongrues, que l’on puisse être le jouet d'une projection de notre inconscient... En reconsidérant de mémoire, ce qui fut davantage perçu que réellement affirmé: Il se pourrait aussi d’admettre qu’à trop y réfléchir l'on en doute encore plus. Cependant, comme le précise Néphysthéo, Charles-Henry fait partie de ces gens que Morganie a initiés à des choses qui sont considérées à tort par les scientifiques terriens forcément pragmatiques, pour n'appartenir qu'au monde d'un paranormal qu'ils nient parfois en bloc. Nous admettrons pourtant qu'un jugement radical trop vite entériné par qui ne sait regarder de plus près ce que représente réellement la perception de ces phénomènes, peut très bien conduire à les faire disparaître, ou pire encore, faire affirmer que s’entêter dans cette voie radicale peut produire que des vérités, qui au demeurant sont plus ou moins ésotériques, se refuseront alors systématiquement d'apparaitre, parce que dépassant de trop loin l'entendement humain...

– Soit, approuva la déesse Habygâ, je vois où tu veux en venir. Mais le mieux serait que nous reparlions de cela demain avec lui, car à présent, je souhaite vous entretenir d'un autre sujet qui me tient à cœur: la recherche, ou si cela s'avère introuvable, la création d'un site oratoire.

– Dire que j'allais oublier l'essentiel, dit soudain Èrmandine en se frappant le front avec la paume de sa main gauche! Il existe bien sur Yäga, au moins un site sacramentel comparable à ceux que vous connaissez comme moi sur la terre. Cela dit, il se pourrait tout de même qu'il ne soit pas visible, ni même perceptible, ou si peu, pour le commun des nouveaux immortels d’ici pour qui ces sites, passent probablement pour inexistants.

– Hum... Certes, sur ton continent ma fille, si tu admets qu’il n'y a pas que Edéna qui s'y trouve... Il ne saurait se méconnaître de clairière sacrée sur l'autre pour autant... Et vice versa.

– Vous ne voulez tout de même pas nous dire aussi que la clairière du grand cèdre Faye de la forêt ardennaise pourrait se trouver quelque part dans celle du continent des dieux, s'étonnait soudain Néphysthéo.

– Et bien si mon mari! Mais à ceci près que personne ici, et de tout ce qui vit sur Yäga, ne l'ont jamais vue, ou même n'est passé suffisamment prés pour en ressentir la même intuition que Charles-Henry a pourtant vécue.

 

… Ainsi ma mère, pensa tellement fort Morganie que tous purent percevoir son idée... Et que s'en apercevant elle continuait oralement: Il apparaîtrait de vos dires que nous devrions nécessairement demander à Charles-Henry de nous conduire jusqu'à cet endroit mystérieux qu'il n'a osé trop explorer...

– Alors il n'y a pas de temps à perdre, répondit Néphysthéo. Il nous faudrait même organiser cela avec lui, et avant ce soir, afin d’en rechercher ensemble l'endroit dès demain.

– Certes, ça me semble être une sage décision approuvait aussitôt Estarie. Mais je ne pourrai être du nombre, car il m'est interdit de quitter cet endroit où ma mission est de veiller du mieux qu'il me soit possible, sur les âmes en transit. Et puis, tant que nous ne saurons pas où se cache l'entité pirate, je dois faire cohésion d'esprit avec les elfes de Charles Henry. Ne serait-ce que pour sécuriser avec eux les deux côtés du seul passage possible que je connaisse, et qui est précisément celui que vous avez emprunté pour venir ici.

 

*

 

      L'expédition en forêt révéla toute la splendeur d'une journée naturellement enchanteresse où le soleil qui jouait haut dans les arbres, faisait joliment chatoyer les feuilles.

Menée par Charles-Henry, la petite troupe qui était partie aux premières lueurs de l'aube avançait encore d'un bon pas. Il eut été certes plus simple pour les deux déesses et l'Ange-dieu de lumière de se téléporter ensemble, comme ils le font généralement lorsqu'il s'agit de parcourir une longue distance, mais il avait été convenu que ne connaissant nullement la latitude précise de l'endroit où ils allaient, c'eut peut-être été sans en présumer le risque. Et puis si Charles-Henry, encore moins que Èrmandine, n'avait jamais réussi pleinement l'expérience, c'est parce qu'elle demande sans doute trop de force mentale et de faculté supérieure. Ou qu'alors s'ils y parvenaient, c'était pour un résultat très aléatoire, voire médiocre, car leur offrant seulement le franchissement d’une distance très limitée, et réservant parfois la mauvaise surprise de quelques arrivées qui étaient particulièrement fantaisistes. Alors, c'est d'un commun accord que chacun s’était mis en marche et avait emporté ce qu'il faut pour prévoir un bivouac... Lorsque la déesse Habygâ fit signe à Charles-Henry de s'arrêter, demandant à chacun de faire silence, alors que s'approchant d'un arbre, elle plaqua son oreille contre le tronc, puis elle opina du chef au moment où elle s'en écartait...

 

– Peut-être nous diras-tu ma Mie à quoi correspond ce manège, lui chuchota Néphysthéo la bouche en cœur.

– C'est que, vois-tu mon chéri, la forêt d'ici me parle presque autant que celle de la Terre.

– Ah! Et que dit-elle?

– Mon cher Néphysthéo, je ne souhaite nullement m'immiscer ni douter de vos sensibilités perceptives, mais si vous étiez plus attentif vous l'entendriez aussi murmurer, puisque je l'entends moi-même, lui suggéra Morganie… du reste je crois pouvoir penser que Èrmandine et Charles-Henry l'entendent aussi.

– Certes, convinrent ensemble ces derniers, mais cela est si confus qu'il me semble logique de n'en rien conclure pour le moment précisa Charles-Henry...

– Cet arbre Faye, bien qu'il soit encore jeune, vient de me conseiller la prudence. Selon lui, il y a de cela quatre lunes, une chose intruse serait passée non loin de ses racines. Et puis, lorsqu'il m'a proposé d'écouter dans son corps, il m'a semblé percevoir d'infimes vibrations venant du sol. C'est un peu, comme s'imprègne la mousse de l'odeur repoussoir d'un animal, l'indication que quelque chose ou quelqu'un aurait laissé une trace intime dans un sillage qui se souhaite néanmoins discret.

– Tu ne veux tout de même pas nous dire qu'en dessous de nous il y aurait aussi un autre monde de Belzéé! Et qu'il y serpenterait des êtres vivant jusque parmi les racines!

– Qui sait mon chéri de quoi certains êtres inconnus sont faits? Et puisque semble-t-il, tu ne les as pas encore perçus, c'est qu'il y a une raison étrangement personnelle qui t'en empêche. Alors, comme la journée est à présent fort avancée, je propose que nous installions près d'ici notre bivouac pour la nuit.

– Vous avez raison Madame, acquiesça aussitôt Charles-Henry, et puis j'ai beau avoir hérité d'un corps éternel tout neuf, il n'en est pas moins que mon esprit se fatigue à force d'être à l'affut de tout repère qui est utile pour m'y retrouver dans un chemin que j'ai fait il y a longtemps.

– Et bien, reconnut à son tour Èrmandine, j'avoue que moi aussi j'aimerais souffler un peu.

 

Alors, Charles-Henry pointa son doigt dans la direction du couchant. Il précisa que non loin d'ici devait se trouver une zone rocheuse dans laquelle il avait pu lui-même passer la nuit lorsqu'il s'y rendit pour la première fois. Tout le monde approuva, et c'est donc dans un bel ensemble que le petit groupe le suivit à nouveau. Peu de temps après, Ils purent découvrir, comme enchâssée par ses côtés de deux élévations de terrain, une cavité rocheuse dont l'entrée apparaissait au pied d'une sorte de falaise rappelant l'à-pic d'une petite montagne de schiste. Elle était masquée par un savant rideau de lierre. Alors ils s'apprêtèrent à y entrer sans autre préambule que l'envie de s'y installer pour la nuit.

 

– Attendez! S'écria soudain Morganie.

– Qu'avez-vous ma tante, la questionnait aussitôt Habygâ qui n'avait su réprimer un sursaut.

– Ne vois-tu pas dans ta mémoire, une image juxtaposable à celle-ci qui est devant nous?

– Bon sang! Mais c’est qu’elle a raison notre chasseresse! Reconnaissait l'Ange-dieu de lumière. Et je me rends compte moi aussi que ce monde, en beaucoup trop de points qui me déplaisent, ressemble un peu trop à son pareil de la Terre!

– Ceci, me rappelle en effet la grotte de La Dame Rouge que j'ai combattue dans la forêt ardennaise, alors, si vous permettez, je vais y entrer avant vous, décida Morganie.

 

Sans attendre leur réponse, elle s’était saisie de la triple griffe de crôol qu'elle avait pris pour habitude de toujours porter à sa ceinture. Elle l'y gardait soigneusement rangée dans un étui de cuir noir. Elle avala une pleine gorgée d’air et pénétra seule dans l'antre mystérieux...

 

 

 



20/01/2021
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