le monde merveilleux de lucien

le monde merveilleux de lucien

CHAPITRE SOIXANTE ET ONZE

 

Quelque part ou même ailleurs:

Dans la "brousse" ardennaise?…

C'était il y a longtemps:

Les présidents parlaient d'un accord.

Quel accord?

C'était il y a des millions d'années:

Les boutons rouges ont tout fait péter!

Et nous voici désintégrés…

Nos molécules sont-elles heureuses?

C'était il y a longtemps.

L'homme vachard regardait passer le train…

Dans nos rêves,

Nous le prenions comme on peut…

L'autre a écarté les rails…

Nous avons écarquillé les yeux.

Puis sauté en marche!

Ne nous oubliez pas!

Vous nous avez offert le monde:

C'était avant l'immonde.

Messieurs les Anges dieu.

Et vous: Déesses Angéliques.

Pleurez-nous.

 

***

 

… Lucien s'échinait à retrouver un objet dont il avait grandement besoin:

– Où donc ai-je pu fourrer cette foutue source d’énergie! Tempêtait le jeune homme qui ne parlait qu'à lui-même…

 

Mais comment découvrir ce que l’on cherche, si l’esprit qui si emploie se trouve ailleurs!

 

      Pour un poète, la situation peut s'admettre logique en raisonnement. Comme à chaque fois qu’il auscultait le contenu de la caverne, il ne pouvait s’empêcher de penser à autre chose...

Lorsque sa quête le conduisit à inspecter l'endroit qu'on avait obstrué tout au fond, il ne pouvait que le soupçonner d’être un passage, puisqu’il est mentionné dans un mémoire qu'il avait eu l'occasion de lire, chez son père. Néanmoins il était loin de se douter qu'il avait pu lui-même emprunter ici un quelquonque souterrain durant son adolescence: et ce pour aller à la rencontre de Belzéé! Certes, il n'avait alors que seize ans lorsque sa mère, affolée, avait fait ce qu’il faut pour effacer cet épisode incroyable de l’esprit de Lucien…

 

Il s’était longtemps demandé pourquoi et comment cette partie de la grotte avait-elle pu se retrouver flanquée de cet énorme bloc de granit qui se montrait néanmoins différent du reste de la grande cavité. Et quelle pouvait être cette force qui fut capable de l'avoir enchâssé au point qu'il paraisse littéralement soudé?… Même un torrent en crue n'aurait pu obtenir ce résultat. Et s'il est juste de croire, que l'encaissement de terrain à l'extérieur, peut faire penser à un ancien lit naturel, rien n'indiquait en creusant le sol qu'il n'y ait jamais eu un tel flux.

 

--- Seul un titan aurait pu obtenir cela, laissa soudain échapper l’égo pensif en s'insinuant par la voix de Lucien...

--- Et dire que cela te serait plaisir à lui parler!... Ajouta dans un murmure inaudible, son alter ego malicieux…

– Un ange, même déchu ne saurait mentir, renchérit soudain le poète...

Il tentait vainement de se libérer de certains sens paranormaux qui se substituaient à d'autres, plus facilement contrôlables, et qui malgré lui, le faisaient trop intensément cogiter.

– Peut-être qu'à force de le solliciter... Fit soudain à haute voix le Pillywiggin Topiary!

– Sacré bon sang de bois! Avait lâché le poète en portant cette fois son regard vers le secteur des vivariums…, mais qui donc me répond?

 

Souhaitant d’agir au niveau de la faune moribonde, Lucien avait installé un ensemble de cages et d'aquariums. C'est de là que le petit être qui l’avait suivi depuis l’endroit où s’était affalé le droïde, l’observait effectivement. Et ce, plus particulièrement depuis qu’il s’était glissé derrière la pataugeoire à grenouilles. Mais c’était par erreur qu’il avait manifesté un peu haut, ce qu’il voulait se préciser à lui-même tout bas…

 

– Ah! Voici ce qu'il me faut, lâcha tout de go Lucien.

 

Il avait balayé la facétie. Arrêtant soudain son mouvement circulaire de recherche visuelle au moment où il s'était rappelé la probable présence de l'engin qu’il voulait. Cela gisant dans un recoin de la grotte, embarrassée plutôt qu'aménagée, par toute sorte d'objets qui étaient aussi poussiéreux qu'inattendus. Lesquels pouvaient se révéler à la fois antiques et hétéroclites pour ce vingt-deuxième siècle!

 

– Cette bonne vieille bicyclette devrait pouvoir faire encore des miracles!

Le mot n'était en rien blasphématoire, et ce, d'autant qu'après l'enseignement cabalistique obtenu de sa mère, et qui avait été ajouté à celui philosophique d'un père qui fut un temps sympathisant taoïste: il se faisait que Lucien avait à seconder maintenant son ancien professeur de physique chimie et biologie appliquée. Ainsi, notre rêveur qui était aussi un chercheur efficace, était promis à remplacer plus tard le responsable d'un imposant laboratoire. Et s'il avait choisi de vivre pour le moment en « pleine brousse ardennaise », il ne s'était pas coupé du monde pour autant... La preuve s’admettant par tout ce fatras qu'il ramenait ici, au retour de chacune de ses périodes dites civilisées. Lesquelles étaient représentatives d'autant moments obligés qu'il continuait de vivre dans le monde de la «bulle», ce globule qu’il exécrait, mais qu'il ne manquait jamais de mentionner dans ses textes.

 

À ce stade de son évolution, Lucien ne doutait pas qu’il put être capable d’effectuer tôt ou tard ces voyages du corps astral dont Ashneene lui avait longuement fait état. Mais il se méfiait de ce rêve qu'il faisait parfois, lorsqu'il dormait allongé sur son très vieux lit militaire de type campagne, dont il n'entendait pas se défaire. Ce n’était sans doute rien de mieux qu’une image électrique. Un flash que lui proposait l’énergie de son esprit, lorsqu'il se trouvait grand ouvert à toute suggestion. Mais il y voyait clairement l'image d'une femme blonde. Elle était superbement jeune et sensuellement mure à la fois. Un homme à la chevelure aussi claire que celle de sa partenaire l'enlaçait... Ils étaient beaux comme des dieux! Et puis derrière eux: il y avait un arbre rouge. Il était gigantesque! Se découpant sur un fond rouge… lui aussi… mais différent... Aprés quoi la vision se perdait... Il semblait à Lucien que l'image mentale était prise dans un tourbillon de lumière dont la forme lui faisait penser à une tornade… pourpre elle aussi! Peu-à-peu la mouvance tourbillonnaire s'étirait jusqu’au-dessus de la stratosphère. La vision de l'épicentre, où il se trouvait peut-être, lui procurait un sentiment de sérénité qui était proche du nirvana... En dernier, il y avait à chaque fois la présence d'un être étrange. Dont il ne voyait rien. Sinon qu'il le percevait. Et que ce devait être quelque chose qui était constitué de beaucoup d'énergie… Mais seulement révélé par suggestion. Car baignant dans une lumière presque furtive. Laquelle, et à la condition particulière que Lucien y mette toute sa force mentale, laissait imaginer par intermittence les contours d'un corps comparable s'il en est, à celui d'un Archange. D'un être sublime. Et qui serait à la fois ici et partout... dans des ailleurs... Jouant d’omniprésence! Et puis… comme à chaque fois… la pâleur de l'aube se substituait à l'image…

 

*

– UMMMPH! Ma parole... Si ce tas de ferraille n'y met pas un peu du sien, je vais devoir le laisser rouiller sur place, hurlait à présent Lucien très énervé...

 

Certes, d’ordinaire c’était un homme calme et conciliant, mais cela faisait tout de même une bonne heure que le brave poète, tout inondé de sueur, s'échinait à actionner manuellement le pédalier du vieux vélo! Il l'avait disposé retourné, selle et guidon à même le sol. La chaine fatiguée faisait ainsi tourner en l'air la roue arrière, quelque peu voilée, qui à son tour entrainait la rotation d'un dispositif alternateur-dynamo d'éclairage deux fois centenaire!... Mais le flux de peu d'intensité, néanmoins reconvertis en neuf volts courant continu par un redresseur improvisé constitué d'un pont de diode et filtré par un condensateur chimique, demandait plus d'énergie musculaire à être produit qu'il ne s'en obtenait pour recharger l'ultra condensateur-batterie du cadavre d'acier, dont la cellule photo voltaïque d'un autre âge, était devenue insuffisante à l'alimenter. De fait, elle était probablement endommagée. Mais Lucien ne se voyait pas mettre sur place, les mains dans le cerveau électronique d'un patient qu'il trouvait décidément trop endormit à son goût.

 

– Allez mon pote! Je te consacre encore quelques minutes, car après...

– BZZT... BIP...

– Ah, tout de même!

 

Comme si la menace d'abandon avait su réveiller quelques puces électroniquement pensives: le regard de cyclope venait enfin de s'allumer. Tandis que ce qui servait de membres à la machine s'était mis à frémir.

 

– Voilà qui est au moins encourageant, dit Lucien en regardant sa trouvaille plus en détail.

 

Alors il ingurgita deux ou trois lampées de kéfir. Une boisson gazeuse qu’il obtenait de la fermentation d'un globule mère, déposé au fond d'un contenant qu'il remplissait de l'eau qu'il savait tirer d’une source encore épargnée, trouvée par hasard, au cœur de la morte forêt. Il en mettait donc dans des bouteilles de verre, dotées d'un muselet mobile en métal muni d'un bouchon en porcelaine lui-même étant pourvu d'un joint en caoutchouc. Cette mécanique de fermeture étanche permettait la conservation des boissons gazeuses, sachant que près de deux siècles plus tôt, il convenait pour contenir de la bière sedanaise. C'est donc ainsi qu'à l'eau de macération, il ajoutait une ou deux figues sèches, un quart de citron, et quatre à six cuillères à soupe de sucre roux pour obtenir le délicieux rafraichissement…

 

Et puis il s'était remis très vite à l'ouvrage, sachant qu'il faudrait encore compter au moins une bonne heure de labeur, pour obtenir en énergie électrique, juste de quoi faire marcher son nouveau, mais lourd et encombrant compagnon jusqu'à la caverne, où il aurait loisir à changer le panneau solaire à silice archaïque pour un autre plus moderne, qui serait cette fois plus sensible à capter et transformer des photons en énergie électrique même par temps de pluie.

 

Le fait de procéder à ce qu’il fallait de tours de pédalier pour que s’obtienne un déplacement du grand robot par lui-même, et ce, jusqu'à le voir entrer dans la caverne, ne fut pas une mince affaire à réaliser. Lucien avait dû tant pédaler pour réalimenter la réserve d’énergie du minimum requis, que sa peau montrait des sérosités douloureuses à l'endroit de la paume de ses deux mains. Et puis, il se faisait qu'à force d'avoir été contraint d'épauler le lourd androïde, qui par-dessus le marché s'était montré déficient d'équilibre: son gyroscope ayant probablement souffert de sa chute, que ce sont ses épaules à lui qui commençaient à se faire sentir pesantes. Sa chemise quant à elle, en était rendue à l'état de serpillière! Alors le poète s'était débarrassé vivement de ses vêtements crasseux qui étaient devenus plus collants qu’une peau moite, puis il était entré dans une cavité-sauna pour y vivre le plaisir d'un soin corporel, qu'il escomptait prolonger ensuite par un repos réparateur nécessairement mérité.

 

*

 

      La demeure rocheuse n’avait guère conservé de son temps néolithique que ses parois de granit et son tapis de terre battue, et le bric-à-brac qui régnait à l'intérieur n'avait pas pour autant dissuadé son locataire, tout de même homme moderne, de s'offrir un minimum de confort. Aussi, il pouvait tirer avantage des quelques ingénieuses installations qu'il avait élaborées lui-même au fil de ses trouvailles. Il disposait même d'une eau couramment potable. Il la stockait dans une vaste citerne naturelle, gérée par une pompe immergée. Confort que lui dispensait une source aussi mystérieuse par sa grande rareté pour l'époque que généreuse d'une eau pure exceptionnelle. Lucien bénéficiait aussi de suffisamment d'énergie électrique. Elle lui était fournie sans rancunes, par quelques panneaux photovoltaïques souples, du dernier-cri. Ils étaient le produit d'une technologie de pointe qu'il avait élaborée à la ville, avec l'aide de son professeur .

 

Certes, Lucien se faisait parfois l'effet d'être une sorte de pagure dont la coquille était néanmoins sertie dans ce qui restait de la forêt ardennaise. Zone chérie, à laquelle il tentait de rendre un semblant de vie. Mais il n'avait certainement pas la constitution robuste d'un chasseur cueilleur préhistorique. La mission qu'il s'était obligée, était une gageure presque comparable que de vouloir faire pousser sans l'aide de personne un hectare de gazon en plein Sahara!

Il lui fallait bien compter un peu sur ce qu'il s'acceptait d'esprit de civilisation pour s’en rafraichir, en même temps qu’ici mettre en application ses trouvailles biologiques, mais aussi se dépasser, et en un mot: vivre pour vivre! C’est pourquoi il envisageais d’obtenir de l’aide, notamment en réparant le robot, mais vu dans l'état où se trouvait à présent la planète, il lui aurait fallu au moins l'assistance d'un dieu ou pire, celle d'un diable repenti, pour mener à bien son sacerdoce. Alors, malgré qu'il fut partagé entre science et rêverie, cette pensée qui le taraudait lui paraissait certes farfelue, mais pas forcément: totalement utopique...

 

À moins que...

 

Ce que semblait ignorer le poète, qui pourtant percevait des images flashes plus ou moins lumineuses (comme ce fut le cas ce jour où l'espace d'une seconde, il vit de la végétation sur l’ile de la Grenouillère) c'est qu'il se trouvait dans une zone naturelle immuable, dont faisait partie la caverne. Endroit autrement préservé et à l'abri de la folie des hommes, en persistant dans une dimension hors du temps et des savants calculs humains. C’était même là une forêt abondante et luxuriante! Pourvu de tout un peuple féerique…

 

Quoiqu'il fut invisible pour qui ne sait le voir, c’est pourtant bien d'un monde "réel" qu'il s'agit. Quand bien sa géométrie semi-abstraite serait variable. Pour preuve: ces échantillons que Lucien obtenait dans ses parcelles expérimentales… Incoscient du fait que sa science de l’homme n’en était pas le seul moteur, mais plutôt le fruit d'une faculté étrange que lui avait transmise sa mère. Une sorte de pouvoir gentiment cabalistique, sans pour autant être obscur, car conjointement développé par son essence paternelle, puis décuplée par le secret soutien de Belzéé. Cela le rendant ouvert à toute suggestion, même non vérifiable et faisant de Lucien l'héritier naturel, autant que spirituel, d'un bagage qui devait-être déjà suffisamment mystique, pour qu'il puisse développer en lui une foi intense, une notion étrange, joliment perceptive, et poétiquement exaltée par des visions paranormales. Le tout l’entrainant loin du moindre doute qui serait illusoire...

 

 

 

Si la pluralité hors-norme d’opinion,

Se révélait énorme juxtaposition:

L'illusion parallèle en verrait l'héritage.

Certes… Mais,

Cette notion ne serait pas sans avantage!

Car pour la voie surnaturelle innée en Cabale,

Elle s'ouvre grande pour le poète en cavale,

Dont le tempérament est suffisamment mystique,

Pour en ressusciter la vision magnifique!

 

*

 

      Naufragés que nous sommes dans l'immensité de la matière: situés en elle avant que sur elle, qui sommes-nous réellement?

 

La théorie de la relativité ferait que nous sommes… ce que nous représentons... là où nous sommes… Or, nous disposons de moyens non conventionnels pour percevoir ce que les yeux technologiques de la science radicale ne verront peut-être jamais… Mais il reste qu'à force de refus d'y voir autrement, et en l'absence de preuves contraires, il se peut que l’on finisse par oublier que chacun dispose d'un sixième sens. Il s'agit pourtant d'un chakra qui est lui-même un canal propre à la clairvoyance. Il est communément nommé "troisième œil". Dans l'alternative, celles et ceux qui en possèdent à la fois la clé et l'héritage (probablement antédiluvien) sont autorisés à en faire usage pour le bien des autres. Comme le font couramment les Anges-dieu de lumière.

 

S'apprenant à faire pareil, malgré les quolibets d’incrédules, riches d’instruction pointue mais pauvres en esprit ésotérique: Lucien s’attachait à tenir bon en son propre langage. Notion qui est, utile, puisque l'aidant parfois à énoncer ce qui se perçoit de justes doctrines.

 

En tant qu'observateur- ambassadeur privilégié, notre poète s’attachait d’éjà à tout transmettre à sa manière. Peu lui importait que cela soit reconnu ou non. Et puis il était soumis à des hasards que pas même les dieux ne peuvent contrôler. Et c’était tout de même heureux ainsi. Car si rien n’eut été perfectible, nous serions vite la proie d’un ennui abominable.

 

Lorsqu’il allait hors de la bulle (c'est ainsi qu'il nommait à présent la ville) le poète Lucien ne trouvait guère dans son présent que de la morte nature terminant son pourrissement issu de l’hier. Partout sur la planète, des forêts entières se mourraient. Les lacs: autrefois sources de joie naturelle, se transformaient l'un après l'autre en d'ignobles marécages remplis de lises sournoises. Alors il se disait que tout ce qui entourait ces oasis humaines que l'on avait créées en catastrophe, ne serait bientôt plus que des terres stériles si personne n'y changeait rien.

 

Même le rideau de lierre qui masquait autrefois l’entrée de la grotte qu’avait aménagée Lucien, n’était plus qu'un pauvre tomber de lianes dépourvu de la moindre feuille. Décrépitude qui pouvait se confondre de nuit à de fins tentacules surnaturels qui seraient la proie du démonisme.

 

D’ailleurs, le peu d’insectes qui tentaient de survivre par ici allait probablement disparaitre lui aussi.

 

Et dire qu'autrefois, et plus précisément, du temps d’Ardvina la chasseresse ardennaise, ses disciples et autres druidesses œuvraient à maintenir la nature pour ce qu’elle a de sacré. Elles en faisaient même leur credo!

 

Mais qui donc aujourd’hui: 27 juillet 2153 s’en souciait encore, sinon qu’un humble poète délicieusement Pelleteur de ses propres Nues, et jardinier de l'impossible à ses heures?

 

Alors que toi peut-être encore...

 

 

Froid et austère, dans ton appartement sécurisé:

Tu relèves machinal, le col de ton pardessus-bulle.

Ta pensée a rejoint la thébaïde et son ciel décharné.

Entrent alors deux fausses croyances incrédules:

Elles revendiquent pour pouvoir: celui de les distinguer…

Réalité parmi d'autres représentations mentales,

Que l'homme cybernétique refuse d'alléguer…

 

Abandonné, tu es en état de déréliction fœtale.

T'apercevant de l’abîme qui ronge ton horizon,

Être programmé: tu sais que le subterfuge est vain.

N'ayant d'autre alternative, sinon que sans raison,

Gravir des murs lisses… sans plus de secours divin.

La lente dérobade s'engendre d'évolution humaine,

L'âme primate d'hier emprunte d'autres véhicules.

 

La quête de pouvoir idéaliste fait motion incertaine.

Tout corps subtil se délite au sein des crépuscules…

À tisser des cocons, l'humain fait sa métamorphose.

Sera-t-il cloporte abject ou papillon merveilleux?

Toute biochimie bouleversant l'ordre des choses,

Il a bien trop chassé le naturel des orgueilleux…

Tandis que tout délaissement désertifie tes espoirs.

 

C'est la ghettoïsation qui guette ta tour de Babel !

Car sans avoir à sortir d'une autre tour d’ivoire

Pour un bel indifférent, qui ne perçoit sans décibels:

Ca n'est pour ce jour ni demain que sera la veille,

D'un autre né exempt de dérobade pour excuse;

Puisque le faux fuyant fait prétexte sourde-oreille,

À des idéaux qui s’immiscent encore et récusent.

 

 



09/09/2021
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