le monde merveilleux de lucien

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CHAPITRE SOIXANTE DIX

 

Ce sera un garçon!

 

Noyé dedans sa plénitude sous amnios,

L’être osmotique sacralisé comme omphalos,

Pressent l’ange qui le fera innocent du doigt

Car déjà l’esprit latent l’attend, comme il se doit.

 

Facétieux phénomène karmique hésitant:

Si l’inconscient jongleur nous échappe en l’instant,

Ce n’est encore que faible aurore ionisée,

Tendre lumière dorée de couleur anisée!

 

Or, dans ce coma éveillé où tout se dédouble,

L’esprit conquière l’Éther d’or mais sa voix se trouble;

Lors l’auréolée prie en silence afin qu'il entre.

Cependant que l’enfant nu s’agite dans son ventre.

¤

 

      Il existe bien là-bas, sur l'exo planète Yäga situable à quelques quatre-années-lumière de la terre, un certain nombre d'êtres vivants… Lesquels, évoluent de manière semi-éternelle. Il s'agit là d'âmes bien nées. Elles ont mérité le rare privilège d'être pourvues d'une onzième et dernière enveloppe charnelle qui est faite à l'image humaine. À ceci près que celle-là leur est prêtée pour le temps qu'ils veulent.

 

Si la plupart d'entre-deux avaient su montrer lors de différents siècles un comportement qui pouvait se juger loyal sur la terre, c'est parce qu'ils y avaient accompli comme il faut leurs dix karmas. Le Très -Haut de lumière en ayant été satisfait, ils avaient donc été autorisés à vivre leur "éternité promise" dans le Paradis de l'Éden. Lequel fut établi sur la terre avant transfert sur le second continent émergé de la planète Yäga. Le manoir de Charles-Henry qui s’y trouve a été construit à l'identique de celui qui, invisible des humains incroyants, existe sur Gaïa, bien que n’étant effectif que pour qui sait le voir sur la terre, et qui fut érigé en premier à l’intention d'Anatha: l'ex-Reine sélène, mère adoptive du grand Ange dieu de lumière Gabryel, officiant après elle en Haut-dieu protecteur de l'humanité.

 

Or, si des invités aussi prestigieux que lui, avaient rejoint le castel du continent des dieux: c'était dans le but agréable d'y vivre des retrouvailles qui s'annonçaient généreuses.

Il y avait là bien entendu la déesse Habygâ! Si radieuse qu'elle se percevait aussi chaleureuse qu'un soleil, et ne cachant à personne l’expression de son ventre arrondi...

 

Sa mère, la flamboyante déesse poétesse Athénéïse, était évidemment présente. Gabryel, son époux, l’avait accompagnée depuis la terre. Ils avaient voyagé en utilisant la sphère qui elle-même avait emprunté le vortex intemporel reliant Yäga à Gaïa.

 

Il ne faisait aucun doute que l'annonce d’un événement sacramentel était imminente. Cela s’obtiendrait ici même, selon le culte d'Athséria, dont le cérémonial s’était si largement répandu en premier sur la Terre-Mère, qu'on l'avait admis jusqu'ici. Une incontournable marraine était bien entendu présente. La brune chasseresse: la déesse Morganie, était flanquée pour la circonstance de sa sœur jumelle: la brune fée éternelle Èrmandine, et de sa mère, la fée éternelle Estarie. Et puis même, l’on avait écorné le règlement en ouvrant le vortex au fils même de l'hôte éternel de ces lieux. En l'occurrence, il s'agissait de ce bon vieux Henry, l'actuel majordome de Gabryel. Il avait obtenu de Junyather un moindre vieillissement de sa personne tant physique que mentale. Ce qui faisait que sans être véritablement un éternel comme tous les autres qui étaient ici présents, cet Homme-Fé, âgé de deux cent cinquante ans, gravissait encore les escaliers conduisant à la plus haute terrasse du Castel, aussi bien que l’aurait fait un jeune humain de vingt printemps!

 

– Nous savons que ce sera un garçon, venait de clamer fièrement l'ange dieu Néphysthéo, en même temps qu'il caressait d'un regard ému le ventre rebondit de son épouse.

– Et bien fils, lui demanda son beau-père: avez-vous choisi un nom?

– Il portera un nom prestigieux, lança aussitôt Habygâ.

– Allons ma fille, je t’en prie: ne nous fais pas languir, lui répondit Athénéïse.

– Chères toutes, chers tous, proclama alors Néphysthéo sur un ton qui se voulait prodigieux: voici que cet enfant sera l'Ange-dieu Erzeré-Gabryel!

Cela étant qu'Habygâ avait choisi "Erzeré" en souvenir du Grand Ange-Guerrier de lumière Erzeréknénide. Lequel donna sa vie pour venger l'honneur de Gabryel, et que Néphysthéo avait quant à lui opté pour "Gabryel" en raison de l'honneur que lui fit son beau-père en l'acceptant pour gendre.

 

En entendant prononcer le nom du vaillant guerrier, la déesse Morganie qui n'avait été autorisée à l'aimer qu'en secret, ne put empêcher que l'on vît sur ses joues deux sillons mouillés d'émotion. Et puis, par respect de son deuil, l'assemblée avait observé un long temps de recueillement.

 

Le choix d'Habygâ et Néphysthéo ne pouvait que plaire: le prénom composé se sublimant par lui-même! Alors Gabryel commença par ramener doucement une main contre l'autre, puis il recommença le même mouvement, jusqu'à obtenir un vas et viens sonore qui allait en s’accélérant. Ce qui eut pour effet immédiat d'encourager les autres. Et c'est enfin qu'un applaudissement nourri salua la proclamation d'un nom qui bientôt, serait connu de l'univers tout entier.

 

 

*

 

     Plus tard, car s'étant rassemblés durant la nuit autour du sanctuaire, on pouvait voir que tous étaient venus! Chacun montrant la formidable envie d'aider du mieux qui leur soit possible, non seulement à concrétiser la cérémonie, mais évidemment aussi, à préparer la fête qui ne manquerait pas de suivre.

 

– Pensez donc! leur avait annoncé le doyen du village: c'est en ce moment qui prélude à l'acte spirituel et alchimique qui sera garant par consécration dans la lumière des Justes, que j'apprends qu'une nouvelle expérience sacramentelle sera tentée en cette occasion. Nul doute que nous devrons unir nos pensées, afin que soit pleinement satisfaite la volonté qui interagit de ce côté-ci de l'univers. Nous le ferons donc aussi, en sachant que peut-être, cela garantira un avenir qui se verra très important pour notre exo planète Yäga, sœur de Gaïa la féconde, qui fut mère pour des ancêtres de Junyather… Ceci réalisé, la position de Yäga serait considérable pour être d'avantage qu'une autre féconde qui, par l'Arbre-fée de la vie, se destine à fournir des enveloppes d'éternels. En se montrant notamment capable de quelque chose d'autre qui serait phénoménal: favoriser l'action sidérale future d’Anges-dieu, dont l'un serait assisté des autres et d'une grande déesse guerrière. Ainsi, c'est tout de même selon des aboutissements qui sont à venir, que des humains éternels, pourront assister à leur tour ces Anges-dieu. Ils créeront dans ce cas une sorte de chaînon propice à une future expansion humaine galactique. Et alors ce flux migratoire, pourrait bien interagir pour la colonisation d’autres mondes habitables de notre galaxie. Et pourquoi pas jusqu'à Andromède: sa voisine de constellation la plus proche... En fait, avait-il été ajouté: cela pourrait peut-être commencer bientôt, puisqu'au moment où je vous parle, voici comme vous le voyez que sont venus en nombre impressionnant, celles et ceux qui bien que n'ayant jamais officié, menèrent néanmoins leurs karmas terrestres en faisant toutes ces actions qui furent utiles, en commun et en complément des missions caritatives de toutes confessions. Cela sans se préoccuper qu'elles fussent laïques ou religieuses.

 

Tandis qu'il leur parlait, l'étoile Gzénon était apparue peu à peu à l'horizon du levant. Elle arrivait à point pour offrir un autre jour merveilleux au continent des dieux. C'est alors que l'astre de vie de la planète Yäga aimait à honorer comme il se doit la flore et la faune qui, n'étant pas en reste, s'étaient colorées comme les joues d'une superbe princesse accédant à l'aurore d'un amour juvénile…

 

Et puis sa lumière avait tout ébloui!

 

 

Flamboyante à force de splendeur, peu-à-peu l'astre était monté de plus en plus haut dans le ciel bleu-mauve, tandis que les derniers préparatifs avaient pu s'accomplir.

 

Habygâ et Néphysthéo se montraient à présent aussi resplendissants que des astres. Pourtant, comme à leur habitude, ils portaient des vêtements très simples. L'unique bijou qui ornait le cou gracile de la déesse était un croissant d'or: le même que portent Morganie et la Reine de Lune Athénéïse. Laquelle ayant acquis ce titre honorifique par son mariage avec le prince Gabryel, héritier des Reines de Lune: Athéna et Médéniagâ qui le lui avaient cédé du temps de leur vivant.

 

Cette distinction du "croissant d'Or" valait pourtant davantage par le fait qu'elles servaient toutes trois un même esprit très puissant, que pour leur haute position au sein des adeptes Athsérians, fidèles comme elles au culte de la lumière des Justes. C'est en cela qu'ils perpétraient jusque dans leur retraite, l'Hommage qui fut rendu en premier à une divinité de l'aube humaine: une déesse de clarté, qui fut en premier associée à la création d'une lune, et donc sacrée du nom d'Athéna vénérée depuis près de trente-cinq mille ans pour sa gravitation salvatrice autour de la planète Terre.

Néphysthéo quant à lui portait une sorte de chasuble faite de tissu écru. Habygâ, déjà superbe de rondeur féconde, avait choisi une robe couleur bleu ciel très sobre à emmanchures et encolure échancrée. Mais il émanait manifestement du couple dieu, un rayonnement d'ondes qui se percevaient porteuses d'un amour si intense, que même s'ils eussent choisi de se vêtir de haillons, personne ne se serait aperçu de rien.

 

Les habitants Athsérians du village éternel avaient fait du bon travail. Ils avaient installé l’oratoire au pied même du tertre faisant face au sanctuaire par le sud, c’est-à-dire qu'il se trouvait à environs cinquante mètres, par rapport au demi-cercle des gradins de marbre rose, situés eux-mêmes, au vu de cet angle, en arrière de la colonne chapeautée de son "tridacne" de latérite ourlé d'or.

 

Comme il n'était pas prévu d'obtenir la moindre coulée, il n'était besoin d’aucun opérateur pour s’occuper des creusets qui resteraient vides. Ainsi tous les adeptes Athsérians étaient présents, non seulement dans les gradins qui étaient combles, mais il s'en trouvait aussi sur le parvis, et même en contrebas du monument!

 

Les novices et les épouses se présentaient debout, disposés sur une ligne trajectoire qui figurait un arc de cercle tronqué, puisqu'ils n'occupaient respectivement que deux fois deux des sept dalles. Tandis que d'autres se trouvaient massés à l'Est. Laissant libres entre eux les trois autres pierres, afin de ne pas trop masquer la vue sur l'oratoire devant lequel venait de s'installer le couple dieu. On avait mis là, pour les recevoir, deux fauteuils de type Voltaire. Chacun des sièges se voyait revêtu de velours bleu de Prusse, fixé par des clous dorés à l’or fin. En cette situation, tout le monde, sauf eux, devait rester debout pour suivre l'office qui serait servi par Èrmandine. Il avait été prévu qu'elle soit assistée de sa mère, la fée Estarie. Tandis que Morganie, en tant que proche de la déesse Athséria, assurerait la charge de grande prêtresse. Elle occuperait donc pour la circonstance, le poste important d’observation astrologique qui était aménagé en haut du tertre.

 

Outre le lieu où se trouvait Morganie, l’ensemble du site disposait d’un autre endroit qui était réservé à la prêtrise. Plus, précisément, il s'agissait de celui où l'on avait construit le monument. Lui-même émergeant d’une sorte de cuvette naturelle. Celles et ceux de la foule d'éternels, qui étaient venus de l'autre continent, s'étaient donc installés un peu plus loin, en spectateurs. Futurs volontaires ou simples curieux: tous s'étaient confortablement assis en tailleur. Ils disposaient pour cela de l'herbe avenante d’un autre terrain qui prolongeait le premier par un léger surplomb situé à l’arrière des gradins. Alors on devisait joyeusement, en attendant le zénith annoncé de Gzénon l'astre solaire prêtant vie, et offrant sa douce chaleur à la planète Yäga.

 

Ce fut suite à un signe particulier de la déesse Morganie que l'assemblée des adeptes s'était mise à prier, tandis qu'autour et derrière eux leurs proches, et aussi tous les novices, observaient à présent le silence qui est nécessaire à la méditation qu'ils savaient tous pratiquer religieusement. La foule prit alors l'aspect d'un véritable bloc: vivant et vibrant des paroles sacrées qui, avec eux les prononçant, faisaient valeur d'entité participante. Chacun donnant de sa force mentale vibratoire qu'il adressait au couple fécond, comme on offre parfois un souffle magique. Tandis qu'atteints à leur tour par l'élévation que Morganie montrait depuis un moment, les vétérans Athsérians obtenaient le nirvana sacramentel.

 

C’est à ce moment que le couple élu avait choisit de quitter chacun leur siège. Après avoir parcouru une vingtaine de mètres, ils se trouvèrent devant l’agenouilloir qui était installé à mi-distance de l’oratoire derrière lequel se trouvaient Gabryel et Athénéïse. Alors Habygâ et Néphysthéo s’agenouillèrent en position d'attente, afin d'obtenir la consécration paternelle de leur enfant: il ne deviendrait fils sacré du Très-Haut Dieu de Lumière, qu'avec l'assentiment de celui-là même. Lequel espérait-on, interviendrait spirituellement s'il le souhaite, jusque dans le ventre d'Habygâ: puisque la consécration ne s'obtiendrait que par ce signe d’approbation qui, s'il y consentait donc, se ferait dans l'éclat de la lumière des Justes…

 

– Néphysthéo, et toi Habygâ, commença le Grand Ange-dieu Gabryel: acceptez-vous que votre enfant à naître devienne un filleul pour le Très-Haut qui nous gouverne dans la Lumière des Justes… Ceci, afin de le servir plus tard comme un fils qui serait sien aussi, agissant pour et par lui comme avec lui, et durant aussi longtemps d’éternité qui sera possible, dans le but de prodiguer partout l’amour et la paix?... Jurez-vous aussi de l’assister vous-même dans sa future mission de Pacificateur?

– Oui! Nous l’acceptons, et sur notre vie: nous l’assisterons du mieux que nous le pourrons.

– Habygâ, et toi Néphysthéo: en acceptant ceci, vous restez les parents biologiques de votre enfant, mais vous faites de son parrain un père spirituel. Cela convenu, il vous appartient aussi de lui donner un nom: dites-nous celui que vous avez choisi.

– Nous souhaitons qu’il porte pour nom: Erzeré-Gabryel.

– Alors Erzeré-Gabryel: nous, Athénéïse et Gabryel, tes grands-parents biologiques et spirituels, te faisons sacrement au nom de notre Suprême à tous dans la Lumière des Justes. Ceci afin que ton nom devienne synonyme de tolérance, de paix et d’amour, pour les siècles des siècles, et que ton œuvre instruise en sagesse tous les vivants de bonne volonté qui agissent et agiront encore des deux côtés de l’Univers.

 

Bien que volontairement contenue par le jeune couple dieu de lumière, l'énergie fluctuante de leur aura trahissait leur émotion. Ils savaient certainement que pour être admis parmi les proches du Très-Haut, le fœtus lui aussi se devait de ressentir comme eux la même humilité, et que cela devait s'ajouter à celle de ses parents. Alors Habygâ et Néphysthéo s'étaient relevés pour aller s’agenouiller cette fois à même le sol. Ils se trouvèrent ainsi à prier à quelques centimètres de la colonne. Puis ils se prirent par la main, courbèrent le dos en signe de soumission, et posèrent leur front contre la pierre...

 

Et voici que Gzénon venait juste d'arriver à son apogée quand cela se produisit!

 

À son début, l’étrange phénomène ne fut visible que sous la forme nébuleuse d’un brouillard de couleur pourpre. Cela semblait sortir directement de l'astre. Et puis, voici que là-haut sortant de cela, jaillissait à présent une sorte de girandole.

 

Et puis les deux entités commencèrent à se modifier. L’on put voir qu'en évoluant, le cercle s’approchait de la démesure. Tandis que chacun en bas pressentait que quelque chose commandait cet anneau qui à présent, se mettait en mouvement giratoire. Grandissait et rapetissait tour-à-tour. Comme au rythme où peut battre un cœur. Ensuite l'objet central rapetissa lui aussi, jusqu'à prendre la taille d'une orange, dont l'aspect devenu plus subtil, faisait songer à un orbe qui se mit à se déplacer en tous sens à l'intérieur du cercle. Jusqu’à ce que soudain il le quitte! Fusant cette fois vers l'assistance. Cela fouillait partout! Touchant çà et là des personnes. Et puis il remonta d'un coup... Alors plus rien ne se passa d'autre durant de longues minutes. Sinon que la nébulosité pourpre semblait vouloir mettre ce temps à profit pour gober Gzénon en entier... Il y eut à ce moment un si profond silence, que même les respirations se faisaient les plus discrètes possible, pour ne pas déranger. Puis le cercle disparut pour laisser la place à un faisceau rappelant celui qui d'habitude jaillit à la façon de la Lumière des Justes lorsqu’elle frappe de là-haut le creuset réceptacle. Mais celui-ci était fait de douceur. Il cibla le couple prostré. Sans rien dégager de brûlant: il mettait simplement Habygâ et Néphysthéo en pleine lumière, comme le ferait un puissant projecteur au service d'un artiste...

 

De nouveau ce fut le silence: un silence que personne n'osait troubler…

Par respect, l'élévation des sages s'était effacée. De même que Morganie avait rejoint le sol quand se produisit "l'autre intervention".

 

– Mes chers enfants…

 

La voix qui se faisait à la fois puissante et douce avait évidemment surpris tout le monde!

 

– Est-ce donc que vous me tourneriez le dos?

 

Ostensiblement, le couple opéra un demi-tour sur lui-même, mais sans esquisser le moindre mouvement des membres, car il resta à genoux et ne releva pas la tête.

 

– Ainsi les héros qui ont délivré mon bien d’un intrus venu de l’ombre, et préservé du même coup ceux de mes meilleurs sujets, seraient aussi fort d'humilité que sans limites est aussi leur courage... Allons, vous méritez récompense, car ma gratitude pour vous est grande, mais je vous en prie, au nom de vous tous qui me célébrez présentement, vous pour qui je sais gré d'une si belle intensité: je dis qu'à ces deux-là et à « lui » je fais signe d’assentiment! Et vous avoue de surcroît, que je me réjouis en constatant vis-à-vis: l'amour qui ne manque point de déborder de votre pensée à tous les deux.

– C'est que... osa enfin, le jeune Ange-dieu...

– Néphysthéo! Ton épouse porte votre future progéniture: elle doit beaucoup souffrir de cette position inconfortable. Alors fils de lumière, accepteras-tu enfin de me présenter la déesse Habygâ? L’inviteras-tu à se montrer debout, dans la dignité de son rang très supérieur parmi ceux qui sont faits de la lumière des Justes? Douterais-tu vraiment que cet honneur de me voir d'une autre position ne lui soit dû? Ne serait-ce qu'en récompense pour le nombre important de ses actes tous réussis?!

 

Alors, l'Ange-dieu Néphysthéo leva lentement le front. Son regard était si mouillé d’émotion, que deux traces humides semblaient prêtes à creuser des rivières salées sur ses joues. Il sortit un morceau de soie de sa poche et négligeant son propre état, il l'utilisa avec précaution afin d'essuyer consciencieusement, mais délicatement, le beau visage d'une Habygâ qui était tout aussi émue aux larmes que son mari. Puis il aida son épouse à se relever, mais il garda un genou au sol en signe de profonde soumission.

 

– Dame déesse reprit la voix venant du ciel, j'ai décidé d'adopter l'enfant que tu portes. Mais ce n'est que lorsqu'il en aura décidé à son tour que je le recevrai pour que s'obtienne l'existence qui le promettra à une très haute fonction. C'est alors que je lui ferai don du complément d’énergie spirituelle et naturelle qu'il faut. Ceci lui permettra d'agir directement pour moi et par moi, sans trop subir d'aléas… Car vois-tu Habygâ, je sais que beaucoup des humains en perdition l'espèrent pour leur salut. Je dis qu'il sera ainsi investi de très grands pouvoirs qui lui seront prêtés des miens. C'est nécessité pour qu'il agisse efficacement en mon nom et le fasse jusque sur l'autre galaxie qui est proche d'ici. Car par lui, sans faire le moindre dommage, qu’alors elle fusionnera avec la Voie lactée. Quand ce sera obtenu, son résultat concrétisera en mon royaume, l'émergence de la plus puissante de toutes les galaxies. Devenue reine, elle sera toujours supérieure au point d'être capable d’absorber, mieux que le plus gigantesque trou-Noir, toute autre qui passerait trop près d’elle. Et cela s'obtiendra à chaque fois sans dommage pour les planètes habitées et leur système solaire dont rien ne sera modifié. C'est ainsi qu'à force de croître, elle éclairera beaucoup de ce côté lumineux de l'univers… Cela sera ainsi que je le dis: puisque je souhaite y voir proliférer l'humanité quand elle sera devenue sage. Il se trouvera que ce que fera ton fils de ce côté du cosmos me déchargera en action. Cela étant admis qu'il me faut désormais assumer la lourde tâche qui consiste à ralentir l'expansion cosmique. Laquelle finirait par m'être fatale si je n'interviens à temps...

... Habygâ, tu seras bientôt aussi "Haute" que Junyather que tu seconderas pour donner avec lui ce qu'il faudra de force à ton fils pour se réaliser pleinement dans les premiers de ses temps nouveaux.

... Toi Néphysthéo, je te ferai Grand-Prince galactique au sein de la nouvelle Andromède qui sera obtenue. Par la puissance que je te donnerai, tu apporteras toi aussi l'aide qu'il faudra à ton fils naturel que je ferai puissant Pacificateur. Il agira pour le bien et la gloire de ce qui m'est le plus cher d'entre tout ce qui fut comme de tout ce qui sera encore… par l'action menée comme il se pourra qu'il y réussisse, car j'en serai garant. Et ce, malgré que beaucoup d'embûches naîtront encore de bien des aléas qui font hélas imperfection dans les deux Univers, et que nul, pas même moi, ne saura jamais contrôler entièrement et partout à la fois.

– Mon Maître, lui répondit l'ange dieu: Comme nombre de vos créatures je n'existe que parce que vous l'avez voulu; alors je vous servirai, et pour ce faire, je sollicite en premier l'autorisation de procéder à tout acte qui sera nécessaire, et rendu possible, ceci pour le bien de l'épouse que vous m'avez consentie. Je m'engage en cela devant vous à user de tout moyen qui me sera permis pour aider à la réussite que vous attendez du fils qu'elle porte grâce à votre mansuétude. Ainsi donc: j’agirai comme vous le demanderez.

– Ainsi soit-il, dit la voix...

 

Alors la nuée rougeâtre se mit à changer de couleur. Elle se montra ainsi de plus en plus dorée et vaporeuse. Et puis il y eut comme un immense flash de lumière jaune. Il s'étendit de part et d'autre à l'horizontale de Gzénon. Cela donnait l'impression hallucinante que l'étoile venait d'exploser. Pourtant, l'instant suivant, le ciel était redevenu normal. À ceci près, que ce qui avait semblé durer l'espace de quelques minutes, avait certainement usé plusieurs heures de l'espace-temps de Yäga. Comme chacun put facilement s'en rendre compte, après qu'il eut repris ses esprits. Car l'on put constater aisément que l'astre solaire s'était sensiblement rapproché de son couchant habituel.

 

 

 



29/08/2021
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