le monde merveilleux de lucien

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CHAPITRE QUARANTE SIX

 

      La plaine au centre de laquelle l'ange-dieu et la déesse avaient cette fois choisi de se téléporter, se ressentait naturellement baignée par le sentiment d'une osmose à la fois langoureuse et délicieuse. L’on pouvait s’y mouvoir comme en apesanteur. Sans avoir à fournir le moindre effort. Sans ressentir la moindre fatigue ni douleur. Et l'on pouvait même choisir l’allure qui convenait à chacune et à chacun d'évoluer sans avoir à faire de mouvement des jambes. Il leur suffisait de penser à un acte suffisamment bon pour qu’il se réalise.

Ainsi, après avoir communié de manière olfactive avec mille senteurs d’herbes, d'arbres, et de fleurs, et dès qu’il fut entré dans la proche forêt qu’il souhaitait visiter: en se tenant par la main, le couple dieu avait suivi un chemin qui s'offrait de lui-même à eux, dans l'amour comblé et la générosité naturelle d'un jardin judicieusement entretenu, quoique sauvage à souhait...

Et ce, jusqu'à pénétrer le charme naturel d’une douce clairière où il se pouvait de voir une claire fontaine, faite de pierres joliment taillées, et au pied de laquelle le jubilant jaillissement d'un flux bouillonnant d'eau cristalline offrait une eau incomparable et intarissable à la fois. Un contre-courant surprenant, permettait d'alimenter plus haut, de multiples bassins qui la recueillaient pour la retenir durant un temps qui était sans espace. Ceci s'obtenant et grossissant avant de se redistribuer plus généreusement, bien que de façon judicieusement partagée, pour ensuite donner naissance à beaucoup de rivières. Leurs eaux nourricières, aux reflets transparents discrètement argentés, serpentaient alors, en augmentant encore leur débit dés quittés le lieu de leur création. Se faufilant d'abord sous des ombrages, puis en sortant, pour mieux élargir leur lit. Allant jusqu'à caresser des montagnes inversées qui les sacralisaient à leur tour, pour que toutes choses vibrantes et vivantes puissent s'y abreuver sans la souiller. Complicité sans faille d'un calme serein, l'ensemble allié d’une douce fraîcheur infinie bénéficiait sans compter de toutes les opportunités réelles que conditionnaient, sans s'arrêter jamais, de bienfaisantes vierges florales...

Belles colorées, s'adonnant de manière à rendre la féerie de cette eau encore plus jolie par une vision qui faisait plaisir au naturel.

Elles généraient ensemble des veux de profusion en fruits et en fleurs, s'adressant autant aux collines qu'aux vallons et plaines qu’égayait de loin un soleil constamment convivial, et pour que soient répandus partout des colliers parfumés d'onguents et des paniers garnis de victuailles. On eut dit vraiment que cela sortait spontanément de multiples cornes d'abondance, mais sans que cela engendre le moindre gaspillage. L’instant d’après, le couple se déplaçait encore; toujours sans avoir besoin d’esquisser le moindre pas. Ils étaient divinement portés par le soutien d'un invisible tapis énergétique agissant spontanément par l'accrétion de leurs pensées. Lesquelles allaient d'elles-mêmes, s'unissant pourtant jusqu'à n'en faire qu’une. Habygâ et Néphysthéo continuaient donc de déambuler… jusqu'à se trouver devant une vaste étendue de petites maisons coquettes. Chacune entourée d'un jardin joliment arboré et somptueusement fleuri. De type franchement villageois, l’agglomération montrait un lieu où l’harmonie architecturale des constructions basses, aux couleurs ravissantes, se conjuguait au mieux avec la nature alentour. Elle-même paraissait toute en grâce, et assurément généreuse en sentiments de liberté équitablement partagée…

 

– Bonjour les amoureux: quel bonheur de vous rencontrer enfin!

 

Bien qu’elle fût autant que son alter ego, parfaitement renseignée des présences, qui pour invisibles n'en étaient pas moins nombreuses, Habygâ n'avait pu s'empêcher de sursauter en entendant l'annonce. Formule de bienvenue pourtant logique, à laquelle s'attendait évidemment notre déesse. Et puis, comme se modifie l'image d'un kaléidoscope lorsqu'on le manipule comme il faut, la totalité du même décor qui se voyait vide de tout être vivant avait semblé se brouiller. Après quoi, à la manière d'un hologramme se précisant, l'image était réapparue doucement, identique à leurs yeux, mais animée cette fois par la mouvance de vie que montraient de nombreux personnages bigarrés, avenants et souriants.

 

– Bonjour Èrmandine, répliquait déjà Habygâ, mais nous diras-tu où tu es en ce moment?

– Si tu ne peux me voir, c’est que tu n’es pas à l’endroit qu’il faut. En fait, tu te trouves en zone indéterminée. Ce que tu vois n’est pas fini. Je vais donc te suggérer de te rendre à Edéna: c'est le centre administratif de la planète Yäga.

– Voudriez-vous dire qu’ici comme sur la Terre, il existe deux mondes: l’un étant tridimensionnel, quoi que ne représentant peut-être qu'une simple projection de l’entendement humain, et l’autre, carrément pluridimensionnel?

– L’on peut dire cela mon cher Néphysthéo… et un peu plus… Edéna est en quelque sorte l'âme des âmes. C'est une sorte de creuset expérimental galactique. Il fut mis en place au sein de la Voie lactée, dans le but de satisfaire à tout ce qui est pourvu généreux en esprit par l'esprit intriqué, et donc pour vous aussi. Ce site est un cœur qui bat dans une autre dimension, celle à la fois spirituelle et matérielle, créée de l’énergie noire présente dans la lumière éternelle. Pour tous ceux qui ont fait le choix du continent de l’Éden, il est ce paradis dont parlent beaucoup d’humains qui s’en référent pour asseoir l'un des principes fondamentaux de leur religion.

 

Habygâ et Néphysthéo firent les gestes qui étaient nécessaires pour rejoindre leur interlocutrice. pratiquant aisément par la force pensée qui habite les êtres de lumière, ils agirent donc de façon à obtenir une autre destination de téléportation. Ce nouveau transfert nucléaire de leur personne de matière et d’énergie fit que cette fois encore, le couple était arrivé dans une autre réalité dimensionnelle.

 

La grande salle ressemblait étrangement à celle principale du palais sélénique dont avaient hérité Gabryel et Athénéïse, lorsqu’ils étaient devenus le nouveau couple régent du satellite naturel de la Terre... Lorsque se fit entendre – pourtant léger – le pas souple et gracieux d'un être féminin, Habygâ sut tout de suite qu'il s'agissait de celui d'Èrmandine. Cette fois, pourtant, Néphysthéo qui l'avait perçu aussi devança de peu son épouse dans la formulation de la phrase de politesse:

 

– Bonjour Dame Èrmandine: C'est plaisir à vous parler autrement que par télépathie.

– Bonjour mes très chers, croyez que je ressens moi aussi infiniment de joie à vous voir enfin, leur répondait la ravissante femme brune, réplique exacte des dames de la forêt ardennaise, et donc montrant les mêmes traits qu'Habygâ mais sous un autre teint.

– Alors, si tu le permets, je serais ravie que nous partagions ce sentiment ensemble, répondit une Habygâ satisfaite de voir en cette lointaine aïeule un portrait conforme, car identique à celui d’une sœur s'acceptant pour autre sosie: la sempiternelle Morganie!

– Décidément! S'exclamait une nouvelle fois Néphysthéo, si ce n'était votre activité cérébrale que je perçois différemment, je me demanderais bien, mis à part la couleur de cheveux, qui de toutes ces Dames est ma tendre épouse...

– C'est que, voyez-vous mon cher Néphysthéo, notre corps premier fut créé par la grâce du dieu des dieux qui le fit à partir d'un embryon issu de l'Arbre de vie. Agissant ainsi pour que s’obtienne un dessein multipliable qui est promis à lui être utile. En servant pour lui, nous contribuons à la sauvegarde de ce qu'il a créé. Toutes celles d'avant, comme d'après ma personne, qui sont et seront exactement de ma lignée, quels que soient leur lieu de conception comme celui de leur naissance, ont en commun un même matériel génétique rendu très particulier dans les faits. Nous en faisons partie, en tant que membres s'intégrant dans la réalisation d'un grand Karma. Nous obtenons ainsi plus aisément toute sorte d'activités sacrées qui sont complémentaires. Elles répondent toutes à des nécessités qui sont ou seront absolues. Notre impératif commun produit des actes et des choses, qui sont directement ou indirectement liées de près ou de loin, à la force des Justes et à leur Lumière. Nous sommes toutes missionnaires dans ce qui est hautement sacramentel. Vous-même, Monseigneur, êtes un élément très important de cette fratrie, puisqu’issu d’un autre fruit du même arbre dont nous fûmes directement ou indirectement conçues. Et c'est bien cet arbre que vous aurez bientôt l'occasion de contempler. J'ajoute qu'il est représentatif en matière de première matrice.

– Certes, confirmait aussitôt la Déesse Habygâ: cela est probablement d’importance. Notamment pour ce qui a trait d'accomplissement précurseur d'un grand évènement… Puisque c'est le Suprême qui l'a voulu voir ainsi évoluer. Sachant certainement que nous le servirions mieux en nous multipliant que ne le ferait une seule entité. En nous créant à l'instar de celle-là dont les actes serviront pour et par l'autre, il se peut que chacune sache se montrer le complément qu'il faut au bon moment. Cela étant rendu possible en nous pourvoyant de ce qu'il convient d'aptitude, en vue du résultat qu'il attend.

– Espérons Habygâ qu'il nous a bien dotées des moyens suffisants pour que tout soit accompli comme tu le dis… Et nous verrons alors si cela agira comme il faut en premier pour lutter contre toute menace dont l'adversité reste latente pour le moment au sein de l’énergie noire. Sachant que toute entité qui se juge bonne ou mauvaise, selon sa position qui le justifie, est pourtant liée en non-hostilité par le pacte signé entre les trois Suprêmes, dont celui surpuissant qui fusa en premier de l'énergie photonique, et celui troisième qui produit et forme de la matière qui est utilisable par les deux autres.

– Il reste Madame, que celui qui fut créé en second, cherche encore probablement à s'attribuer plus qu'il ne devrait d’énergie noire… intervenait cette fois Néphysthéo: celui-là pourrait donc tenter de mettre en péril l'équilibre fragile de l'univers de lumière. Surtout si ses fils en lui échappant malgré lui, offrent à leur créateur quelque alibi… Et c'est ainsi que des actions aventureuses qui se vivent par des subalternes du côté sombre de la lumière, tout en agissant ainsi au profit du Grand dieu des ténèbres pourtant dépendant du premier et du troisième acteur créateur, risqueraient d'entrainer de nouvelles négociations tripartites qui pourraient s'avérer cette fois, moins avantageuses pour notre Très-Haut . Et sachant bien cela, il se trouve que ce sombre protagoniste, dont j'ai connu l'un de ses rejetons belliqueux, fait tout de même déjà l'objet d'actes pour le moins controversables. Ainsi, en augmentant notoirement le nombre et la taille de ses portes-trous-noirs, le Grand dieu des Ténèbres continue de se goinfrer de tout, comme il le fit en premier dans l'œuf cosmique de l'avant Bigbang. Un tel comportement engendrant toujours de l'aléatoire, la création de quelques chimères somme toute moins accidentelles que volontaires, pourraient à leur tour engendrer des êtres subdivisés autant positivement que négativement de par leur création aléatoire anarchique. Ceux-là peuvent évidemment devenir incontrôlables. Tout comme chez les humains, où quelques éléments hélas, se révèlent presque toujours subversifs, et même pour certains: particulièrement agressifs!... Un peu comme à l'image de L'Hombre. Faute de directives ordonnées, ils deviendront pareils à des électrons libres qui, comme celui-là qui le fit, parviennent à s'échapper de tout. Utilisant à leur profit les nombreux bouleversements atomiques aléatoires.

 

À la voir hocher la tête de temps à autre en signe d'acquiescement, il pouvait sembler à Habygâ que la Fée blanche avait littéralement bu les paroles de son époux. Et puis elle avait invité ses hôtes à s'asseoir dans le petit salon, tandis que deux Elfes apportaient un grand plateau couvert de fruits magnifiques et très frais. Ils les avaient complétés par de l'ambroisie et accompagnés de divers rafraîchissements à boire.

 

– Ne trouves-tu pas étrange ma chérie, que tout ici rappelle d'autres maisons et d'autres lieux, confia soudain Néphysthéo à son épouse.

 

Il parlait tout en s'essayant près d'elle, dans un canapé habillé de tissus dont le genre toile de Jouy-en-Josas montrait un bel effet monochrome. Ce faisant, étant sujet à moult sentiments amoureux, il eut l'impression de renouveler un acte plaisant qu'il avait déjà commis sur la Terre.

 

– C'est que, précisa Èrmandine, beaucoup de ce qui se voit ici est la réplique de ce qui se fait ou se fera sur Gaïa, la grande planète sœur de Yäga, et d'où vous venez. Ainsi donc, votre sentiment conscient peut parfois voyager de l'une à l'autre par flash cognitif. Ceci nous étant rendu aisé par le fait que nos deux mondes sont parallèles, et qu'ils font probablement partie d'un troisième qui lui-même, n'est peut-être pas unique en sa conception.

– Justement, renchérit aussitôt Habygâ: Je crains fort que ce qui s'est très récemment passé de dangereux et mauvais pour la Terre et les humains qui la peuplent, ne se reproduise par ici, de manière plus ou moins similaire...

– Tu veux sans doute parler de ces âmes qui depuis quelque temps disparaissent de l'autre continent...

– C'est cela même, et tout comme moi, mon dieu de mari s'inquiète en cela, avec raison, d'une possible résurgence de L'HOMBRE. Nous ne savons pas comment il a été conçu. Rien ne s'oppose donc à l'idée qu'il en restait quelque ersatz encore capable de former un nouvel organisme moléculaire… Quelque chose donc, qui subsisterait de ce dieu sombre aurait pu nous échapper? Et cela m'apparait d'autant crédible que Charles-Henry le subodore… Il nous a confié d'avoir vu voyager une macro-queue faite de particules brillantes rappelant celle des comètes. Nous savons que cela s'est produit sur la Terre lors de la désintégration de l'Ange-dieu-combattant Erzeré. Or, ce qu'a détecté Charles-Henry lui semblant tenter de s'insinuer parmi le souffle léger de quelques esprits humains en partance pour le pays des âmes… Il faut bien avouer que cela qui est de ressemblance troublante, aurait facilement pu les entrainer subrepticement ailleurs au moment jugé opportun. Allant ensuite se poser avec elles, nul ne sait où exactement, une fois traversée discrètement l'atmosphère de Yäga.

– Je vois de quoi tu veux parler, lui confirma Néphysthéo, et si cela se vérifie, nous ferions bien de faire venir ici Morganie la Guerrière...

– Voudriez-vous me préciser, questionna la Fée blanche, et me renseigner de qui vous faites allusion? Car, si la seconde-personne que vous citez m'est de déité forcément familière, puisqu'elle est de naissance ma sœur jumelle, en revanche, la première que vous nommez Hombre, me semble correspondre cette fois à une entité dont le nom m'est totalement étranger...

– Je peux comprendre, lui répondit Habygâ, que tu puisses à présent ignorer beaucoup des turpitudes de la Terre. Et c'est tant mieux pour toi d'avoir accepté de venir assurer sur Yäga, l'harmonie qui est indispensable à la communauté du bien. Attendu que les âmes méritantes d'ici ont acquis un droit d'assistance pour l'éternité. Cependant, puisqu'il semble se produire sur cette planète et ses environs, des choses dont certaines s'effectuent négativement, puisque s’obtenant contre la volonté de ta mère: il faut considérer que cela pourrait finir par devenir une menace pour la tranquillité du continent des dieux comme pour le tien si nous n'y changeons rien. Il est donc urgent pour nous d'agir.

– Charles- Henry m'a parlé à moi aussi, il y a peu, de sa vision. Tout comme lui, je n'ai pas trouvé d'explication plausible pour évoquer de quoi il pourrait s'agir…

– Si vous le permettez mes chères Dames, j'aimerais vous entretenir de ceci, intervint Néphysthéo: à savoir que L'Hombre, puisqu'il est aussi question de lui dans cette conversation, obtint après mon enlèvement qui fut réussi grâce à la complicité scandaleuse de ma mère porteuse, que son œuvre prévoyait en son temps le projet malsain de modifier mon âme, sans qu’il puisse pourtant y parvenir complètement. Cependant, tout en cherchant à m'instruire autrement que ce qui était mon éducation première du Berceau-des Enfants-dieu, il m'a fait la leçon de sa propre théorie de la genèse des dieux. Ainsi selon lui, les dieux de lumière en naissant certes comme eux, seraient cependant avantagés par le Suprême, car beaucoup mieux pourvus de ce qui ressort psychologiquement et physiquement des humains qui le considèrent tout d'amour. C'est ainsi que nous sommes mieux perçus par rapport à eux qui deviennent taciturnes du fait de l'apparentement systématique de l'ombre au côté sombre des affaires démoniaques. Ce qui a fini par les convaincre d'en tirer leur propre puissance. Il pensait aussi, à juste raison, que l’énergie qui est produite de la rencontre de la Matière et de son opposé l'Antimatière est mal redistribuée. Selon lui, les dieux sombres, bien qu'à l'inverse mieux pourvus que nous en énergie noire, se sentent tout de même injustement infériorisés. Leur royaume n'obtient que peu de la lumière directe. Malgré l'acquisition qu'ils en font par des trous noirs, elle s'étiole. La portée de ses ondes étant amoindrie par la distance par rapport au centre fantôme du Bigbang, elle est presque absente de leur monde qui s'en trouve nécessairement inversé. S'il avait pu annexer la planète Terre, ainsi que son soleil, et pourquoi pas la Voie lactée entière, L'Hombre aurait pu démontrer au Suprême de Lumière que les fils du Suprême des Ténèbres étaient désormais capables d'agrandir autrement leur empire. Surtout s'il continuait à leur refuser l'énergie des photons dont ils ont grand besoin pour obtenir un semblant de photosynthèse, puisque les étoiles qui entrent chez eux se meurent rapidement. Ainsi mon ravisseur estimait qu'il avait droit lui aussi à une provision de ces particules fondamentales que nous avons en nous comme en vous qui êtes fée blanche par votre supplément d'enveloppe constituée par de la lumière quantique, laquelle comme pour nous vous transmet en puissance des interactions électromagnétiques qui font défaut de rareté dans leur conception énergétique.

– Et revoici mon cher mari reparti dans les mêmes théories qui sont chères à un certain pelleteur de nuages qu'il a fréquenté pareillement sur et sous la terre…

– Je m'explique: comme toute chose qui selon la doctrine des taoïstes, est existante en bien pour l’équilibre galactique a son supposé en mal pour contrebalancer toutes choses de l'univers dans leur expansion… Si chaque entité de lumière a logiquement son contraire: c'est pour répondre à la même raison d'équilibre, il est logique d'adjoindre le fait que lorsque deux particules identiques, mais de charge opposée se rencontrent, il se passe quelque chose qui de manière infime, peut aussi faire penser à ce que certains savants terriens ont coutume de nommer Bigbang.

– À vous entendre, émit soudain une Èrmandine se montrant pensive au point de se sentir concernée, nous ne saurions donc pas à écarter que dans un avenir non définissable, la possible union d'une entité de lumière à son opposé de l'ombre, n'engendre de façon aléatoire, une nouvelle aire galactique à l'échelle universelle...

– Ce serait considérable d'une sorte d'hérésie, lui répondit Habygâ surprise par le propos de la Fée de lumière.

– Qui sait ma chérie si au contraire une telle mixité n’était en fin de compte bénéfique?

– Évidemment mon mari, tu songes à ces mariages humains ou le couple est formé de personnes de race, de religion, et, ou issus de civilisations différentes…

– Nous sommes certes comme eux pourvus, entre autres particules, de l'électron et du positon. Ce qui est une preuve que des différences s'assemblent pour pouvoir en concrétiser d'autres. Mais il se trouve qu'ici sur Yäga, ce qui est issu de la matière qui leur est invisible est jugé des humains pour être spirituel.

– Il est juste d'admettre mon chéri que son opposé, l'Antimatière qui existe aussi dans l'autre univers en égalité, puisse tout autant se considérer spirituelle que l'autre, ne crois-tu pas?

– Cela pourrait pourtant se modifier… être en devenir de supériorité. La situation serait alors dangereuse si rien n'est tenté d'action de paix allant bien au-delà du premier pacte des dieux.

– L'installation progressive d'un empêchement des fonctions aléatoires réputées ingouvernables pour un grand dieu, même suprême, pourrait conduire jusqu'à l'achoppement des Antiprotons et des protons qui voyagent parmi les particules du rayonnement cosmique. Or, si quelque nouvelle entité s'accordant à respecter la volonté suprême acceptait d'œuvrer pour elle à une meilleure communication, nous pourrions y voir un nouvel espoir perfectionniste…

– Ce serait alors au risque de voir émerger une autre alternative universelle qui prendrait corps en se servant volontiers dans les deux autres… jusqu'à devenir assez puissante pour annihiler le presque stoïque Grand dieu de la Matière, avec tous les risques chaotiques que l'on puisse aisément imaginer... Ainsi en poussant le raisonnement à l’extrême, on peut imaginer que quand une particule de notre matière rencontrera sa cousine germaine faite d'Antimatière, il se trouvera qu'alors elles ne disparaitront peut-être plus toutes les deux dans le même flash de lumière générateur de matière anarchique... Mais iront nourrir encore ce nouvel antagoniste, jusqu’à le rendre complètement maitre de l'aléatoire, et donc apte à produire à son tour un marasme qui serait capable d'entrainer les deux autres avec lui dans un Big Crunch… Ce serait le retour au néant... Jusqu'à ce que tout recommence… sempiternellement… Or, si l'Univers fut créé harmonieusement au niveau de ces particules élémentaires: force est d'admettre qu'il n'en est probablement plus de même actuellement, et que cette symétrie initiale semble se précariser aussi du fait que l'on peut constater que l'univers qui nous est familier poursuit une expansion similaire à l'éclatement qui dissémine tout!

– Voudriez-vous dire Monsieur, que tout comme celle qui à l'inverse des peuples de la Terre, persiste encore ici, la logique de toute chose qui se doit d'être parfaite, viendrait tout de même à disparaître, si rien ne s’ajoutait jamais à ce qui se fut rééquilibré par le pacte des dieux. Lequel avait été établi il me semble en vue d’obtenir la bonne configuration de l'Univers dans son entier, une fois l’inflation stabilisée.

– Sauf que cette dernière persiste au point que des galaxies entières s'échappent peu à peu de ce système…

– Et pour aller où selon vous?

– Ça, nous l'ignorons tous, et je ne suis pas loin de penser que peut-être, le Très-Haut dans sa propre lumière aimerait peut-être pouvoir consulter son homologue de l'ombre à ce sujet…

– Que pensez-vous de la théorie des mondes bulle?

– Que c'est encore là une extravagance typiquement terrienne.

– Sauf que ce qui fit ce que nous sommes les concerne directement, et que ce peut être aussi vrai en inversant… Cela dit, si j'ai compris votre théorie mon cher Néphysthéo, tout, y compris nous, serait né non pas avant, mais après le jaillissement de la grande lumière. Et donc, avec nous pour complément et beaucoup d'autres résultats différents, mais jugés nécessaires du point de vue énergétique et stratégique, puisque toute chose se contrebalançant naturellement et surnaturellement, à la fois hors, et dans notre monde. Ceci certainement dans l'intérêt logique d'une mesure non pas belliqueuse, mais intelligente en dosage, qui serait raisonnable en proportion de partage. Cela pour équitable en somme, serait utile pour que s'obtienne l'équilibre absolu d'un univers qui se voudrait en harmonie dans sa composition, jusqu'à tendre vers l'idéal.

– Oui Èrmandine, c'est aussi ce que des humains rangent volontiers, mais un peu trop vite, dans leurs classeurs de l'inexpliqué, du fait que leur entendement s'en trouve dépassé. Pourtant, bien des faits reniés par eux ne sont pas forcément irrationnels, mais simplement aléatoires. D'ailleurs, même si la matière dite sombre reste invisible, puisque s’agissant d’énergie allant à contrario de cette matière dite ordinaire qu’elle maintient dans l’univers, il convient de reconnaitre cependant qu'elle n'a rien de virtuel, puisque nous en sommes constitués en bonne partie. Donc les mêmes éléments faits d'atomes différents sont aussi constitutifs pour tous les objets galactiques. En commençant évidemment par les galaxies, leurs étoiles, leurs planètes, et tout un fatras d'autres réalités stellaires. La matière ordinaire, dirais-je finalement, est donc réputée certifiée pour exister notamment grâce à l’énergie sombre. Visiblement elle est à la portée du simple regard humain naturel. Il reste évident que pour maintenir tout ce fourbi en gravitation, il faut que la matière ordinaire visible soit compensée au moins en masse par une autre invisible. Et c'est notamment cette invisibilité qui fait que des astrophysiciens humains s'interrogent encore sur elle, alors que nous la savons pertinemment existante. Reconnaissons tout de même que leurs dernières expériences tendent à leur prouver que l’autre existe effectivement autant que l'une en est représentative…

– Ainsi mon cher mari, si l'on suit ton raisonnement de grand dieu des sciences raisonnables et déraisonnables réunies, ajouta Habygâ pour minimiser le fait qu’elle se trouvait cette fois presque aussi 'larguée' que l’était Èrmandine, qu’elle gratifia d'ailleurs fort discrètement d'un léger sourire de connivence: pour simplifier, l'on peut dire que cela expliquerait aussi bien qu'à donner foi en l'existence de ce qu'a perçu d'hypothétique ce brave Charles-Henry. Du coup, il s'agirait encore, selon toi, d'un de ces dérapages aléatoires qui font parfois mentir bien des prévisions pourtant solides. Ce qui veut dire que nous risquons donc d'avoir une nouvelle affaire L'Hombre sur les bras!

– Je n'avais pas suffisamment de connaissance, avant d'entendre ce que vient de nous dire ton mari. À présent j'aboutis aux mêmes conclusions, admit à son tour Èrmandine. Mais je me demande bien à présent où peut se cacher ce « machin » ou ce « truc »... Heu, ce possible ersatz d'entité maléfique, et j’aimerais savoir de quoi elle est réellement constituée dans son détail. Et puis, je dois reconnaître qu'en cela, je ne puis guère vous être d'un quelconque secours...

– Tu as raison lui confirmait aussitôt Habygâ: j'imagine trop bien la facilité avec laquelle cette... « Chose » pourrait vous détruire, toi, Charles-Henry, et Estarie, si elle est vraiment en devenir d'être pourvue en intelligence et en matériel, de ce que je crois deviner probablement! À mon sens, elle est certainement en quête de reconstitution-construction en savoir et énergie. Et quand elle se sentira prête pour se saisir du meilleur, elle n'hésitera pas à se servir ici!

 



29/11/2020
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