le monde merveilleux de lucien

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CHAPITRE QUATRE-VINGT-CINQ





– Nous approchons du monde des étoiles captives, avait précisé le dieu photon. Il est gouverné par le puissant dieu Gduisgraïl. Celui-là est d'importance… Du moins selon ce qui se dit de lui. Et si cet autre fils du Très-Haut des ténèbres peut prétendre qu'il est le maître d'un véritable empire cosmique, c’est qu’il gère un univers qui est fort d'un conglomérat d’au moins dix mille galaxies…
  

      De fait, quand la sphère en eut franchi la porte de matière invisible, ce fut un véritable éblouissement de lumière froide capable d’endommager l’acuité visuelle. Et s'ils n’avaient pas manqué de s’en prémunir au bon moment, c'était en raison des judicieuses recommandations télépathiques que leur avait adressées Erzeré-Gabryel. C'est ainsi qu'ils purent néanmoins comptabiliser mentalement la présence de dix-sept unités, qui contre toute attente, du moins pour ce qui est d'un royaume des ténèbres qui pourrait s'imaginer dépourvu de la moindre clarté… prouvait qu'il n'en manquait pas dans la présente dimension particulière où semblait pouvoir s’opérer toute sorte de changement nucléaire prévisible ou imprévisible.

– À présent que nous sommes entrés, vous pouvez réactiver votre vision en mode habituel.
– Mais… où sont passées les milliers de galaxies de tout à l'heure?... Ne put s’empêcher de questionner la chasseresse: je ne vois plus là que quelques étoiles maladives, et de rares planètes encore plus chétives, qui gravitent autour.
– L’ennui pour Gduisgraïl, c’est que son empire est encore, si je puis dire: dans l’œuf.
– Vous voulez dire, monsieur, que nous avons simplement traversé une nébuleuse de plus.
– C’est un peu cela Morganie, la renseignait cette fois Néphysthéo…

Son visage s’était paré d’un sourire de connivence, qu’il adressait davantage à ses deux compagnons qu’à la déesse qui, au demeurant, leur prouvait qu'elle s’y retrouvait mieux en combat rapproché qu’en astrophysique.

– Sauf, reprit-il, que si le plasma qui aurait pu vous aveugler tout à l’heure est bel et bien constitué de galaxies, il se trouve que ces dernières en revanche sont ridiculement petites, comparées à la seule Voie lactée qui abrite la planète Terre. Sinon que peut-être celle que nous venons de pénétrer et qui lui ressemblerait comme une sœur, si elle n'avait été constituée de "bric-à-brac" galactique.
   
Certes, si l'on s'attachait à regarder de plus près les mondes environnants, l'on pouvait admettre que tout concordait ici avec ce qui était trouvable au sein de la Voie lactée... Mais en qualité nettement inférieure! Et si le dieu Gduisgraïl, en homologue de Junyather, leur avait consenti le passage, c’était en réalité son frère, Pfelproton, qui en revanche avait ouvert le cortex par lequel pouvait à présent voyager la sphère. Ainsi Erzeré-Gabryel avait été dument informé de l’amas galactique par Gduisgraïl ; Autre fils du Très-Haut des ténèbres, respectivement le plus âgé des dix, et qui se trouvait lui-même à gouverner la septième planète…
Celui-là était responsable pour tous les autres. Dès qu'il avait eu vent des intentions du Très-Haut de lumière, il avait directement consulté son père. Lequel lui avait alors signifié son accord. Précisant toutefois que chacun recevrait comme il l'entend les dieux Anges et la déesse ambassadrice. Laissant ses fils libres d'apposer ou non leur signature sur le protocole qu’il savait être proposé pourtant par son illustre frère: le Créateur universel. Certes il avait bien sa propre opinion. Mais, sachant qu’en définitive il lui était possible d’apposer son véto après coup, il avait souhaité de voir s'exprimer ses fils avant lui.

– Que chacun lise et fasse selon sa conscience, avait émis le Très-Haut parmi les ténèbres: après quoi, nous aviserons de ce qui sera demandé à mon frère de lumière pour compensation de la perte de l’un de mes fils chéris.

Ainsi le Très-Haut dans ses ténèbres cosmiques, avait directement convenu du caractère utile de cette mission diplomatique. Se réservant toutefois, que d’une manière ou d’une autre, ce serait lui qui finalement déciderait d’en tirer ou non quelque avantage.

Toujours est-il que dès l’instant où la sphère avait été admise en son royaume, Le Très-Haut des ténèbres pouvait considérer qu’il la détruirait ou la préserverait comme bon lui semblerait... Quelles que soient les motivations des occupants voyageurs qui se trouveraient à l’intérieur. Il en conviendrait quand se présenterait l’instant qui se jugerait décisionnel. En attendant, nul ne pourrait entrer ni sortir de la galaxie du Très-Haut des ténèbres, sans s’adresser avant au dieu Passeur, que représentait la personne de Pfelproton.

– Pensez-vous vraiment que l’on puisse faire confiance à celui-là, avait demandé Morganie, qui s’inquiétait de cela.
– Assurément, lui avait répondu le dieu photon, car il se trouve que je suis présentement en partie dans son cerveau.
– Sauf peut-être, s’il décide de vous recracher quand il s’en apercevra.
– Non-seulement il ne le peut pas, mais de surcroit il ne le sait pas: car il ne peut me déceler.
– je puis cependant t’assurer mon fils, intervint Néphysthéo, que ce diable de Belzéé et même Athaânas, se sont vite rendu compte quant à eux de ma présence, quand je les ai investis pour les combattre autrefois, et que c’est un fils du Très-Haut des Ténèbres qui m’a enseigné cette stratégie!
– Père, sauf ton respect, tu n’es pas un dieu archange photon. Pas plus que grand père Gabryel, ni  du reste mon arrière-grand-père: le puissant dieu Junyather.
– J’en conviens mon fils, tout comme nous avons tous compris que ta puissance et tes armes secrètes, se décuplent et augmentent en nombre insoupçonnable avec chaque signature que tu obtiens. Peut-être même qu’au final, à force d'hériter à l'insu de ses fils, tu deviendras presque aussi puissant que le Très-Haut des ténèbres… Avec l’avantage sur lui, de posséder un corps de matière hautement pourvu d’énergie vivantes diverses! Lequel te fait apte à rendre ton esprit capable d’agir directement sur lesdites. Alors que lui n’est resté, si j’ose dire, qu’un esprit: certes ultra puissant, mais handicapé par le fait que son corps à lui, sera toujours soit aggloméré, mais inerte, soit actif, mais disséminé dans l’espace de matière noire qui le constitue… Sachant de surcroit que le Très-Haut de lumière, lui sera toujours supérieur par la possession première de cette dernière, qui bien que fusant en même temps que s’est expansée la part de matière qu’il a consentie à un frère qui n’a finalement de royaume que ce qui lui est consenti…

 



*

 



         La sphère des quatre de Lumière traversait à présent un ciel criblé d’étoiles bleues-noir. Il donnait l’impression que l’univers entier des ténèbres s’était mis à découvert, tant ce qui se voyait mentait ce qui se prétendait de mémoire terrienne. Il ne faisait aucun doute que le dieu Gduisgraïl avait su émailler son royaume en le pourvoyant d'une lumière si étrange, qu’elle faisait penser à un immense tissu de soirée que l'on aurait couvert de paillettes artificielles…

La signature du passeur Pfelproton qui est potentiellement dépendant de son frère Gduisgraïl, s’était  obtenue à l’issue d’une simple réunion diplomatique; puis il avait ouvert le vortex qui permettrait au groupe de se rendre directement chez Gduisgraïl, en passant par l’intérieur d’une sorte de vaste cône entonnoir de matière Noire, qui allait en s’amenuisant.

Lorsqu’enfin il n’y eut plus qu’un seul soleil devant lui, l’engin vivant réduisit lui-même sa vitesse. Puis il commença de graviter autour de l’astre en adaptant sa position jusqu’à trouver ce qu’il cherchait. C’est ainsi qu’agissant de manière à se trouver installé tel un satellite, il finit au plus proche d’une planète tellurique de taille très modeste, dont l'aspect, à la fois doré et verdâtre, faisait penser à une gigantesque boule de cuivre qui serait bosselée et oxydée par endroits. Et puis il y eut une sorte de déclic quand sa course se fut ajustée à la vitesse de rotation, afin de descendre ensuite verticalement vers le sol, à la manière d’une cabine d’ascenseur. Et finit par se poser en douceur, sur le pas d’un jardin très bleu, dont les gigantesques fleurs rectangulaires au port de tournesol ressemblaient à autant de portes d'entrée qui seraient animées.

– Vous êtes arrivés, fit une voix féminine qui se voulait aussi affirmative que le transducteur électroacoustique d'un système de géolocalisation lambda.

Ce fut sans montrer la moindre hésitation qu'Erzeré-Gabryel était sorti le premier de la sphère.

– Bonjour monsieur l’ambassadeur, lui adressa aussitôt l’une des portes-fleur!

Et puis elle ouvrit grand ses somptueux pétales, invitant à sa façon le dieu photon à pénétrer son cœur paré d’or donnant directement sur le véritable passage soudain révélée par l'effacement du subtil camouflage qui masquait en fait l'un de ses couloirs du temps dont les êtres spirituels, tels que le dieu Erzeré-Gabryel et ses proches l’accompagnant connaissent, ou en subodorent généralement l’existence.
À peine le dieu photon fut-il entré , qu’apparut une étrange créature de type homo, dont la tête triangulaire, se montrait pourvue de deux grands yeux ronds surmontés d'arcades prononcées. L'être présentait un corps bedonnant. Il était nanti d’une peau verte qui se confondait dans un vêtement collant de la même couleur.  Il s’inclina devant Erzeré-Gabryel, et lorsque les trois autres les eurent rejoints, il leur fit signe de le suivre au travers d’un dédale inextricable, car constamment entrecoupé d’autres corridors qu’il fallait emprunter en bifurquant tantôt à droite, tantôt à gauche, ou bien en montant ou descendant ici un escalier mécanique, ou encore là, en faisant usage cette fois d'un trottoir mobile.

– Ma parole, ne put s’empêcher de commenter Morganie, l’on se croirait dans des couloirs conduisant à une sorte de transport métropolitain!
– Vous êtes arrivés, fit un autre pseudo GPS probablement camouflé au-dessus d'eux.

Au même instant, leur guide sembla se volatiliser! Tandis qu’une porte, qu’ils n’avaient pas remarquée, s’ouvrait subrepticement dans le mur métallique se trouvant situé immédiatement à leur gauche.

– Veuillez entrer, je vous prie, invita cette fois le dieu Gduisgraïl.

    Il les attendait confortablement assis sur quelque chose qui faisait penser à un micro nuage. Puis il leur désigna un alignement des mènes étonnants sièges véhicules uniquement constitués d'air, dont la concentration non liquide semblait avoir été parfaitement maitrisée sans avoir besoin de la moindre enveloppe pour l'empêcher de s'éparpiller. Alors ils s’y installèrent plus par jeu que par nécessité, puisqu’étant tous capables de se déplacer par un simple commandement mental adressé à leur corps de matière.

 



*

 



         Si Erzeré-Gabryel connaissait parfaitement l’existence de l’amas galactique, c'était pour en avoir été informé au tout début de leur voyage par le puissant dieu Gduisgraïl communiquant avec lui par télépathie...
Celui-là n'était pas seulement gouverneur de la septième planète: en tant que supérieur de ses frères, le grand dieu Gduisgraïl leur avait signifié depuis longtemps, son assentiment de recevoir les trois ambassadeurs de lumière accompagnés de leur déesse protectrice. Hormis cela, notre groupe ambassadeur avait compris que de toute manière, nul ne pouvait entrer ni sortir de la zone appartenant au Très-Haut des ténèbres sans auparavant s’adresser au « Passeur » représenté par la personne du dieu Pfelproton: déroger à cela eut probablement été le meilleur moyen de déclencher délibérément une nouvelle guerre des dieux…

– Si les autres planètes, dont celles que vous avez pu visiter, se trouvent à l'extérieur de la galaxie Ardwennéïs, c’est tout de même à partir d’elle que leurs systèmes solaires pèlerins ont été obtenus, leur expliqua fièrement leur hôte quand ils furent arrivés à destination.

Et puis il leur désigna cette fois de larges fauteuils garnis d'une sorte de peau ressemblant à du cuir blanc. Ils avaient été esthétiquement rehaussés à l'aide de divers métaux précieux qui leur donnait une ligne très futuriste. Une bonne douzaine de sièges de ce type se trouvaient installés en arc de cercle, face à un autre de couleur vert Véronèse qu’il se disposait à occuper.

– Nous avons choisi de visiter les mondes éparpillés en premier, sachant qu’ils sont moins considérables par le fait de leur isolement, acquiesçait déjà Erzeré-Gabryel.

Au lieu d’introduire le petit groupe à l’intérieur d’un quelconque bâtiment administratif, ou même, dans le confinement de son palais qui devait se supposer sinon luxueux, au moins somptueusement aménagé, car bénéficiant certainement de ces mêmes avancées technologiques qui avaient pu se constater depuis l’entrée du couloir du temps qu’ils avaient pu emprunter jusqu’ici:  Gduisgraïl leur avait fait la surprise d’un joli kiosque au milieu d'un parc magnifiquement arboré, et dont le sol bleu-vert, était entièrement revêtu d’une herbe que l'on avait soigneusement taillée à la même hauteur que les fleurs sauvages qui s’y trouvaient à leur aise; bien que l'ensemble ne devait guère dépasser quatre centimètres en pleine croissance.
S'associant à la fraicheur du décor environnant, s'entendait à de  multiples endroits, des gazouillis d’oiseaux dont on pouvait imaginer qu'ils orchestraient le rythme des cortèges multicolores que montraient en passant d’innombrables papillons de jour, dont  les formes et les mouvements aériens, faisaient montre d’un balai superbe. Un peu plus loin, une autre harmonie s'obtenait d’une chute d’eau rose qui leur paraissant généreuse. Elle alimentait un lac qui rafraichissait à souhait un air déjà délicieux. Lequel baignait de son osmose, ce bel après-matin digne des étés que connut autrefois la planète terre, avant de devenir la proie des particules cancérigènes et autres retombées industrielles.

Au bord du lac, non loin de la rive, un jeune être muni d’ailes de libellule, quitta le cœur mordoré d’une gigantesque renouée rouge et rose. Il portait des vêtements obtenus par entrecroisement de fibres naturelles, dont la couleur jaune dominait certes, mais tendrement.  Son visage était si avenant que son sourire s’en montrait encore plus empreint d’esprit et de bonté. S'étant lentement téléporté devant eux sans prononcer un seul mot, il s’était enquit mentalement auprès des invités d’éventuels rafraichissements qu’ils pouvaient souhaiter. Puis il était repartit aussitôt en émettant le son léger d'un froissement subtil.

-- À n’en point douter, ceci est une sorte d’ange qui est totalement différent de ces maudits anges-gris, ne put s’empêcher de penser Erzeré-Gabryel.
-- En effet, celui-là n’a certainement rien d’Athaânas, lui confirma son grand-père par la même pensée.
– Monsieur, commença le dieu ange photon. (Il s’adressait cette fois de vive voix à son vis-à-vis le dieu Gduisgraïl) vous me voyez conquis par la beauté sereine qui est ici, tandis qu'elle manque aujourd’hui à la planète Terre, elle se voit généreuse en votre royaume! Croyez bien qu’aucun de nous ne s’attendait découvrir  cela au sein de la galaxie Ardwennéïs. Nous savons pourtant que c’est là en premier l’œuvre de votre père, le puissant Très-Haut des ténèbres. Lui-même étant frère, mais rendu opposable par nécessité, bien que dépendant par définition du mien adoptif, selon la volonté du Très-Haut de lumière. Lequel du reste l’avait créé en un temps très primitif où il se sentait esseulé… Bien que l'ayant ensuite gentiment, mais fermement éconduit d’une certaine manière, puisque le reléguant en quelque sorte a la gestion d'affaires réputées pour être secondaires, mais qui pourraient se révéler nuisibles à l'insu des deux, si elles n'étaient sérieusement gérées dans l’ombre de la matière ordinaire…

– La vraie félicité à laquelle tendent les sages qui vivent sur la planète Terre, lui répondit Gduisgraïl, ne saurait s’obtenir exclusivement comme ici, que par l’application d’un même esprit à l'instar de leur propre philosophie humaine… Ce que tente de faire la grande déesse Habygâ, avec l’aide de son père, le dieu Gabryel ici présent, pourrait y réussir. Mais à la condition qu’aucune religion créée d'humanité ne s’impose plus qu'une autre. Rien n'est plus dangereux que ce qui ne s'obtient d’une longue méditation passant en premier par le bon contrôle des émotions. Que ces choix religieux se jugent bons ou mauvais, leur impact social devrait pouvoir se négocier aisément, dans la mesure où l’on s’apprend à utiliser tout ce qui rend capable de maitriser aussi bien les élans insensés de l’esprit, que ceux désordonnés de la chair.
– Hum, l’innocence relative des animaux sauvages fait en effet contraste avec la cruauté dont sont capables certaines créatures issues de l'humanité. Pendant que d'aucuns et d'aucunes de ces derniers  assassinent leurs semblables, tant par égoïsme machiavélique, que par vice et plaisir sadique: les fauves quant à eux tuent sans le moindre calcul, sans méchanceté, car c'est seulement pour se nourrir sans gâchis, ou pour défendre le territoire naturel où vit leur progéniture. À l’inverse des humains, il est infiniment rare qu’ils opèrent pour un autre motif.
– Certes, seigneur Gabryel: L’on pourrait comparer l'aspect de mon monde, à ce qu'était la terre à l’aube de l'émergence des grands prédateurs dont fait aujourd'hui plus que jamais partie la race humaine. Sans toutes vos luttes de pouvoir, elle aurait pu devenir un monde qui serait relativement agréable pour ses populations. À la condition d'y vivre simplement comme en Éden… C'est à dire en faisant bon usage des perfections et des imperfections matérielles de la vie courante.
-- Permettez moi un doute, pensa si fort Morganie que chacun l’entendit!
– Madame, il serait malaisé de dresser la liste de tous les comportements outranciers qui se voient sur la terre mère, puisque vous-même avez été sermonnée par mon homologue: le puissant Junyather… Toutefois, si mon monde reste sain, en revanche, comme vous le verrez sur certains autres encore émergents qui sont gouvernés par mes frères des ténèbres: nous rencontrons les mêmes problèmes que vous, lui reconnut néanmoins Gduisgraïl bon joueur.
– Vous faites peut-être allusion Monsieur à cet ange gris, hautement belliqueux, qui a mal servi votre frère L’HOMBRE dans sa tentative d’asservissement de ma planète, risqua Gabryel, conscient qu’il pouvait contrarier son interlocuteur.
– En effet, puisque vous avez eu à le combattre sur votre terrain. Mais vous verrez qu’il n’est pas le seul à vous en vouloir pour ce qui est arrivé à mon frère.
– Vous me semblez pourtant plus sensé que lui, moins arrogant, car plus intelligent et donc pondéré.
– Je songe notamment à mon frère Sarthanal, qui à l’inverse de moi, gouverne un monde peuplé de démons. Ce sont des êtres imprévisibles, même pour nous ses frères! Alors qu'ils lui sont entièrement dévoués.  Ainsi, croyez-moi, car je vous avertis qu'ils sont potentiellement dangereux!
– Je n’ai jamais douté que nous pourrions nous trouver en difficulté à un moment ou à un autre, les interrompit Erzeré-Gabryel. Mais je suis le chef d’une mission de la plus haute importance, et vous le savez; alors pourrais-je compter sur votre appui diplomatique en cas de difficulté?
– Certainement, monsieur le dieu Photon, puisque tel est la recommandation de mon père. Mais apprenez que je n’irai pas à l’encontre d’un de mes frères s’il a choisi de s’opposer à vous. Je vous préviens d’autre part, que je ne laisserai pas non plus assassiner un autre membre de ma famille!
– Qui donc vous a parlé d’assassinat? Si L’HOMBRE a périt, ce fut sachez-le lors d'un contre, certes suicidaire, mais loyal, effectué par un Ange-dieu guerrier de lumière qui fut pourtant noble combattant, et dont je porte fièrement une partie du nom en premier!
– Ça n’est pas ce qui nous a été rapporté par son second, le Grand Ange Gris Athaânas…
– Et bien, quoiqu'il vous ait dit: il vous a menti s’emporta Morganie!

À l’époque, elle n’avait pas pu secourir l'Ange dieu Erzeréknénide, qu’elle aimait pourtant infiniment, ayant elle-même été considérée pour morte dans le même temps, en raison d'une traitrise du dieu sombre aujourd'hui défunt…

– Hum… Calmons-nous proposa Gduisgraïl qui avait blêmi tout en se levant de son siège.
– Vous avez raison, reconnut Gabryel. Il se trouve que je porte sur le corps, la preuve que votre frère était résolu de m'éliminer de n'importe quelle manière qui se présentât pour occuper ma place, en un monde qui n'était pas le sien. Mais nos états émotionnels ne doivent pas influencer notre pragmatisme. Notre créateur souhaite que nous soyons réconciliés avec les Vôtres. C’est cela seul qui doit compter…
– Il en est ainsi monsieur, reprenait cette fois calmement Gduisgraïl: il se trouve que comme chez les êtres de lumière, certains ténébreux ne me ressemblent absolument pas comme il me plait à vouloir vous ressembler. Quelquefois de grands chefs, lorsqu’ils veulent défendre leurs idées, peuvent éprouver le sentiment que la matière grise ou noire invisible est de mauvais aloi, ainsi que l’énergie qui les anime. C'est pourtant cela qui maintient les objets célestes relativement en place  – malgré ce mouvement croissant de l’expansion de l’univers qui  contrarie le Très-Haut de lumière –  et qui pourrait bien représenter schématiquement sa clé de voûte, si toutes les conceptions ne sont pas partagées de manière équitable… Il faut bien reconnaitre aussi que ceux-là de mes frères qui peuvent vous contrarier, œuvrent néanmoins à perpétrer ce que fit mon père alors qu’il se trouvait prisonnier de l’œuf cosmique, faisant lui-même, placé en ce temps reculé aux côtés de son ainé, ce qui fut nécessaire pour que s’obtienne le Bigbang créateur… Et maintenant, voudriez-vous me montrer ce pacte qu’il me faut étudier avant que de le signer… Après quoi, si j'en conviens, nous fêterons peut-être l’événement. Et puis, Pfelproton ainsi que moi-même, nous vous ouvrirons si vous le souhaitez encore, le chemin céleste qui vous propulsera vers Anthénéme…

 

*



Le dieu photon, Nonce en l'espace étiolé:
Fuse en ce flux de lumières multicolores,
Son mouvement a jaillit du cadre entoilé.
Un peintre astral l'a sublimé en son décor…
Rayonnante fresque, subsumant l’art lyrique…
Tel un big-bang éclatant d’avant la matière.
Tableau romantique, monde macroscopique,
Vision ancestrale et sa vigie prière…
Car l'être en son cosmos a besoin d'un espace,
Il sait qu'en entier son corps s’évade extatique.
Tandis qu’en sa pensée le ciel qui lui fait face,
Fait exploser l’existentiel plasmatique.



10/03/2022
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