le monde merveilleux de lucien

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CHAPITRE QUARANTE QUATRE

 

 

 

De Robert-Henri D.

LE MONDE MERVEILLEUX DU POETE LUCIEN

Volume II

 

Le Pacificateur

 

 

 

 

 

 

 

44

 

 

      Autrement conséquente, la nouvelle action de téléportation n’était pas sans risques!

– Mon aimée, tu n'ignores pas que nous nous apprêtons à faire là une expérience qui n’est pas exempte de danger, lui avait rappelé une dernière fois Néphysthéo.

– Je le sais en effet, mais j’ai confiance en cet appel. Et puis j’ai dans l’idée que nous aurons à accomplir sur cette planète une grande mission, de même que notre amour en sortira grandit.

 

Ainsi mon chéri: c'est ensemble que nous allons donc gravir cette nouvelle marche de l’escalier qui mène à l'estime de notre Suprême dans sa propre lumière. C'est donc dans l'unisson de ce corollaire, que nos forces et notre amour, soudés tant par le concept charnel que par celui spirituel, feront que tu toucheras du doigt ce que j’ai souvent côtoyé dans mes voyages extatiques. Tu sauras à ton tour qu'ils font partie de ces vérités apodictiques, dont la connaissance fut réservée jusque-là à des dieux maîtres galactiques tels que l'est Junyather, mais qui me sont néanmoins devenus accessibles. Et ces notions de l'absolue raison d'être, mon cher mari, nous les partagerons cette fois ensemble. Afin que la Volonté Suprême soit faite ici même. Par La Lumière des Justes: nous irons beaucoup plus loin de l’autre côté du réel humain. Nous existerons alors pleinement dans cet espace potentiel qui est aussi à présent le nôtre.

– Soit ma chérie, faisons comme tu l’entends, puisque tel est semble-t-il la raison attachée à ta vie comme probablement, à celle qui désormais pour toi m'anime. Et que plus particulièrement aussi, il m'est venu la certitude d'un lien-devoir de service spirituel…

 

      Alors de nouveau, ils s’étreignirent à s'en presque rompre les os, tandis que leur aura respective se mêlait lentement l’une à l’autre. Dans un même phénomène évoluant doucement vers la transcendance très supérieure qui, par ce crescendo, éclaboussait d'une lumière de plus en plus éblouissante deux silhouettes n'en faisant finalement qu'une. Puis ils disparurent d'un coup. L'on aurait dit qu'ils étaient comme dilués par l'étrangeté de la langue de feu très blanche qui avait soudain jailli. Bientôt, il ne resta guère à leur place qu'une colonne de brouillard s'étirant vers le ciel, puis la vision passa à l'opaque très dense, avant de se diluer peu à peu pour ne plus laisser voir qu’un vague effilochage de plus en plus ténu. Jusqu'à ce que cela disparaisse à son tour… tel l'image effondrée d'avant-translation de sa propre évanescence …Tandis que le bruit rassurant que faisaient auparavant les vagues marines s’estompait en emportant loin la suavité échappée d’une douce mouvance.

 

Le décor se transformait peu à peu devant leurs yeux restés ouverts... L'Ange dieu et la déesse s’y incorporant doucement... Un peu comme se réalise le fondu enchaîné d’une image virtuelle dans un jeu fantastique.

– Les voilà!

– Ils arrivent!

– Voici des siècles que nous les attendions!

 

Au début, seules quelques bribes vaguement audibles de ces paroles, prononcées depuis l'au-delà, parvenaient finalement à l'ouïe pourtant sensible du couple dieu. De surcroît, il leur avait semblé qu’il s’agissait d’une expression linguistique incohérente. Et puis cela s'était précisé, très progressivement. Mais en s'avérant toujours par une sorte de rumeur bizarre, car les voix qui chuchotaient utilisaient des ondes radio à diffusion magnétique de fréquence et de tonalité basses. Cela provenait certainement d’une multitude d’esprits…

 

Plus rien ne subsistait à présent de la douce image de la mer, ni même du sable blanc de la crique qu’ils venaient de quitter. Sinon qu’une impression devenue plus mentale que rétinienne, car mémorielle. Mais elle restait assortie du doux et chaud baiser partagé entre deux amoureux. Pourtant, c’était toujours le même soleil amical et tiède qui les éclairait en même temps qu'il chauffait idéalement l'air d'un endroit à présent suavement embaumé des mille parfums floraux d'orchidées. Le tout émanant d'une vallée, aussi étrange de paysage, que couverte de plantes diverses et luxuriantes qui exultaient dans un véritable foisonnement de jungle. Sans avoir à lever les yeux, on apercevait un ciel bleu-mauve, dans lequel naviguaient de rares nuages. L'on pouvait imaginer qu'il s'agissait des cygnes majestueux, dont le plumage se montrait d'une blancheur immaculée. Ils se présentaient ainsi comme pour accentuer la vision mêlée d’un grand champ. Lui-même se devinait légèrement ourlé de riches tons mordorés. Les contrastes s’obtenaient très joliment dans une lumière rose tamisée par l'intermittence des dégradés. Ils se mariaient intimement à des verts chlorophylliens, dont la douce extravagante naturalisait à souhait les essences d'une immense forêt environnante.

Habygâ et Néphysthéo étaient redevenus visibles. On pouvait alors s'apercevoir qu'ils étaient bien là, debout, mais pareils à deux statues de cristal irisé. Posant davantage en êtres inanimés, un peu comme deux représentations artistiques que l’on aurait plantées là pour les montrer en phénomènes translucides vaguement phosphorescents car ils étaient volontairement restés sous l'apparence provisoire d'hologrammes verdâtres. Précisément, on les voyait situés au centre d’un très grand cercle formé par de la lumière fusante. Cela semblait gicler directement du sol en crépitant jusqu’à très haut! Impulsion probable, d'une multitude d'arcs éclectiques qui s'érigeaient comme des cordes mouvantes, jusqu'à constituer un redoutable rempart. La figure cylindrique que cela formait était conçue à partir d'énergie à haut voltage. Elle était impossible à regarder avec des yeux humains. Sinon qu'à prendre le risque d'être immédiatement aveuglé et cela à jamais.

 

Certainement ce devait être infranchissable naturellement et même virtuellement: assurant sans coup férir, le rôle d'un obstacle incontournable. Une muraille d'énergie capable d'une protection double, utile à isoler de part et d'autre les arrivants des arrivés qui se trouvaient là à les attendre. D'ailleurs, tout autour, à l'extérieur de cet écran, ou plutôt, au-delà de ce champ de force électromagnétique brûlant et grésillant, c'est à environs un mètre soixante-dix par rapport au sol, que l'on pouvait voir de nombreux objets sphériques lumineux qui ne dépassaient guère en taille celle de têtes humaines. Se déplaçant et disparaissant pour ensuite réapparaître ailleurs, ils évoluaient en montrant les contours mouvants de leurs couleurs changeantes.

– Cessez ce jeu de pyrotechnie, je vous prie, et puis surtout écartez-vous, commanda alors une voix féminine qui s’exprimait certes par télépathie, mais en usant tout de même d'un ton puissamment péremptoire...

– Cela provient probablement d'une de ces boules de lumière, dit Néphysthéo.

Cependant que la déesse Habygâ lui fit la remarque que justement, l'une d'entre ces dernières se montrait plus intense et légèrement plus ovalisée par rapport aux autres qui du reste, s'écartaient d'elle, à la manière de ces étincelles qui jaillissent de temps à autre d'une bûche embrasée.

L'entité s’approcha alors dangereusement du cercle protecteur, pour ne s’en arrêter qu’à trois mètres:

– Si vous êtes bien à l'image de votre apparence pseudo virtuelle, alors vous n'avez rien à craindre de nous, fit l'entité en s’adressant cette fois au couple dieu par la voix qui s'obtient généralement de cordes vocales naturelles… Mais si ça n'est pas le cas: alors je vous invite à passer votre chemin!

– Je suis Habygâ, déesse de lumière pour servir l'humanité auprès du très grand Junyather. Je suis envoyée par lui pour vous visiter. Et voici mon époux, le dieu Ange Néphysthéo, seigneur avec moi, et conséquemment investi de la même mission. Nous agissons pour que cela soit utile au Suprême, et donc, selon l’ordre de la sublime conception universelle qui se trouve dans la vérité dispensée par la Lumière des Justes. Nous le faisons pour que sa volonté soit réalisée. Alors, je vous le dis, si quelque entité est à craindre par ici, ce ne peut certes pas, à mon avis, provenir directement de vous qui n’êtes qu’esprits en attente d’un nouveau corps, ni de nous, qui sommes de vos dieux respectables, car venus en amis pour vous offrir l'aide et l'assistance que vous avez demandé.

– Dans ce cas Madame: vous êtes tous deux bienvenus. Mais il vous faut savoir qu’une menace, dont vous semblez n'être pas encore clairement instruits, justifie par sa gravité notre légitime méfiance envers tout arrivant qui tente d'accéder au pays de notre communauté par son unique porte. Alors, il serait bon dans ce cas que nous puissions vous entretenir de ce mal latent, ou plutôt, de quelque chose dont nous subodorons la réalité sans la voir. Sachez qu'ainsi des prédateurs insanes me semblent guetter comme le feraient des vautours, les âmes pourtant raisonnables de notre humble colonie.

– Soit! Admit l'ange dieu de lumière (il avait devancé sans le vouloir la parole d'Habygâ, pourtant plus au fait que lui de ce qu'il en est ici).

– Nous allons en parler, le repris néanmoins la déesse: mais pour ce faire, nous allons terminer notre transfert physiologique, alors vous: veuillez conserver, je vous prie, vos distances actuelles.

 

Subséquemment, c’est-ce qui eut lieu de part et d'autre. Ainsi, une fois qu’ils furent tous deux entièrement, et donc charnellement reconstitués, la déesse émit un ordre mental qui fit que l’écran de protection disparut, faisant entendre le même claquement que celui d’un chalumeau oxhydrique quand on ferme les robinets des bonbonnes de gaz, et que la flamme s'éteint brusquement.

– À présent dit Habygâ, c’est à vous d’apparaître. Faites-le néanmoins je vous prie, sans quitter de près ni de loin vos positions respectives.

Alors, ce sont des centaines de visages faits de particules irisées qui se constituèrent. Ils devaient le faire en ressemblance identitaire de leur image humaine. Mais sans montrer la moindre molécule de matière ordinaire, car se présentant uniquement de façon hologramme. Lesquels flottaient un peu partout, comme des orbes. Ectoplasmes en plan parcellaire, ils restaient dépourvus de corps. Leur transformation se faisant ainsi progressivement à partir de chaque boule d'énergie semi-gazeuse. Chacune semblait alors s'effondrer sur elle-même, comme des mini-étoiles quand elles s'étiolent après une brève période d'augmentation de volume apparent. On put donc d’abord distinguer respectivement des yeux, puis l’esquisse d'un nez et d'une bouche. Cela permettant d'obtenir une physionomie faciale distinctive. Mais rien de la silhouette que projetait autrefois l'enveloppe humaine antérieure qui s'y rattachait lorsqu’elle se trouvait sur la Terre ne devint visible, si ce n’est de très vagues contours lumineux, faisant penser à un reste d’aura, définitivement échappée du corps physique qui avait pu être autrefois constitué de matière terrestre vivante. Cette dernière, une fois désactivée, étant irrévocablement retournée à elle-même, afin d'être réutilisée à d'autres fins.

– Halte, commanda soudain Néphysthéo!

 

Dans un élan protecteur, il s’était interposé entre Habygâ et l'entité avancée qui, ostensiblement, persistait à se parer malgré tout d’un corps de lumière vivante autrement mieux défini qu'un simple hologramme. Ce faisant, l’entité s’était tout de même approchée trop près au goût de l’ange dieu de lumière. Lui-même étant assez surpris de constater que la silhouette, bien que partiellement aboutie, vibrait déjà presque aussi intensément que l'aura d'un demi-dieu.

– Nous y voilà ! Reprit alors la voix de tout à l’heure: l’insécurité dont je vous ai fait part n’est pas chose vaine, puisque vous-même êtes sur vos gardes! Mais, pour vous convaincre Monsieur, que mes intentions sont louables envers votre compagne que je connais de plus longtemps que votre personne, veuillez s'il vous plaît me laisser procéder à la matérialisation complète de mon corps.

 

À ce moment, bien que se limitant à tourner la tête, Néphysthéo voulut s'assurer brièvement que rien de dangereux ne se manifestait derrière, mais voyant qu'Habygâ lui adressait un sourire rassurant, il porta de nouveau son regard scrutateur vers l'être en formation. Il souhaitait de se trouver prêt à bien réagir, selon ce que lui révélerait d'elle l’entité de lumière, et peut-être allait-il décider ou non, en fonction de ce qui en résulterait, s'il convenait de la combattre ou au contraire de reprendre éventuellement le dialogue... Mais il resta pourtant figé! Et même, les mots s'étranglèrent dans sa gorge quand il put enfin voir le visage qui se montrait à présent avec force détails, tandis que le buste de l'être, alors qu'il commençait à clairement se distinguer, lui apparaissait assez superbement habillé:

– Mais, vous êtes!...

– Bonjour Estarie, fit la voix angélique d’Habygâ: elle riait cette fois par-dessus l’épaule de son époux qu'elle savait perplexe pour une bonne raison. Et puis, carrément railleuse, elle lui posa un baiser dans le cou, juste sous son oreille droite, en s’amusant à le voir si surpris par l’apparition.

– Bonjour Habygâ, c’est plaisir à te voir!

Et sur ces mots, Estarie fit apparaître radieuse, le reste de sa personne devant les yeux ébahis d’un Néphysthéo qui ne put qu'en bégayer à l'intention d'Habygâ:

– Mais… c’est… Morganie!

– Non mon chéri, lui répondit-elle énigmatiquement.

 

Elle en riait de plus belle, puis elle passa devant lui aussi subrepticement que se glisserait l'ombre d'un objet volant furtif, dans un décor qui, pour un regard simplement humain, pouvait être au final aussi indétectable que lui... Et alors, les deux femmes s'échangèrent l'accolade de bienvenue tout en faisant preuve à la fois de complicité et de familiarité.

– Quand vous cesserez toutes les deux de vous payer ma tête, leur dit Néphysthéo, peut-être me direz-vous!

– Mon chéri, je te présente la Fée-Blanche Estarie. En fait, tu t'es trompé de peu, car elle est la mère de Morganie et donc aussi de sa sœur jumelle, Èrmandine, qui elle-même, est une aïeule de ma grand-mère maternelle. C’est donc Estarie, ici devant toi, qui fut sanctionnée sur la terre par la reine des fées d’alors. Cela pour avoir aimé un prêtre druide généalogiquement apparenté avec le père d'Henry, le majordome de mon père. Cependant, par l’intervention de Junyather qui savait mieux que la reine que tel était écrit son karma, elle a obtenu le droit privilège de veiller tout de même sur le berceau de ses filles. À la condition que son visage leur soit effacé de la mémoire. Tout comme l'a vécu à son tour Èrmandine pour la même raison écrite. C’est-à-dire, que pour avoir à son tour aimé un humain, puisque tel était sa destinée, Èrmandine fut aussi bannie de la Terre. Mais elle resta comme je l'ai dit, autorisée elle aussi à veiller sur sa lignée. En l’occurrence, celle qui aboutira par digne descendance, à faire naître ma propre mère: Athénéïse. C'est en fait ainsi que sur la planète Terre, purent se constituer des gésines révélant des êtres plus ou moins porteurs de gènes d'éternels, et nantis de dons sacrés sans avoir à passer par le Berceau des Enfants dieu que tu as connu, mon cher mari, et qui s'établirent néanmoins, mais par liaison secrète, car tous venus dans les mêmes conditions d’anonymat.

 

Èrmandine, qui fut grande Fée poétesse et prêtresse d'Athséria aux temps qu'il est commun pour les historiens de nommer le premier moyen âge, fut alors remplacée au second âge par sa sœur, Morganie. Cela s’est donc produit lorsqu’il fut temps pour Èrmandine de quitter la forêt sur l’ordre de la reine des fées, et d’expier selon sa loi, une faute pourtant légitime, car obligée par l’écriture de son karma. La peine fut évidement astucieusement commuée par Junyather, comme il le fit pour Estarie, sa mère, destinée comme ses deux filles, à servir l’éternel à la fois sur la Terre et sur Yäga, la planète sacrée où nous sommes aujourd'hui…

– Tout cela, bien que relativement compliqué, mais succinct, n'en est pas moins relativement fluide à comprendre. Mais ne trouvez-vous pas étrange, reprenait Néphysthéo, qu’outre le fait d'être brune comme Morganie, elle vous ressemble physiquement à ce point?

– C’est que, voyez-vous, lui répondit Estarie: comme cité, et je vous l'accorde, de façon résumée dans ce presque monologue émit par votre épouse, il est à ajouter que quelques-unes d'entre nous sont génétiquement reliées pour être les éléments satellites d'une seule. C'est un peu comme si nous étions de semblables atomes. Lesquels sont constitutifs d'une molécule-entité qui serait créée à l'image universelle des dieux. Le but étant que soit réalisé un aboutissement complice. En l'occurrence, celui permettant une mission karmique qui est cependant, par des extensions multiples, capable d'autres faits générateurs, car préparateurs d'un grand évènement. Et donc toutes utiles à l'accomplissement d’un même destin qui est prévu de longtemps par le suprême de Lumière.... et Il se trouve que vous êtes probablement devenu vous-même par votre union, un des maillons forts de cette chaîne sacrée…

– En un temps où j'étais encore adolescente, reprenait encore la déesse Habygâ, alors que chez mes parents, à Castel Anatha, lors d’une nuit où je m'employais à imaginer l'identité de ma grand-mère, dont je déplorais de ne pouvoir me représenter son visage, puisque ne l’ayant pas connue… mon grand-père, le Haut Junyather m'a parlé. Il m'a confié qu'il était effectivement intervenu auprès de la Reine des Fées. Et ce, afin de favoriser au sein de ma lignée d’ancêtres, des membres qui selon ses livres, auraient grande importance. Il m'avait alors assuré que pour tous ceux de leurs amis, ou membres familiaux qui seraient liés en leur karma de façon que se fasse l'évolution préparatrice, cela serait nécessaire à la réalisation d'une grande mission sacrée. Laquelle incluant aussi des humains, comme l'était du reste ma mère avant d’épouser mon père... Il m’avait parlé aussi d’un certain Lucien, poète de son état, que j’avais cru rencontrer me semblait-il alors par hasard. Puis, quelques années de dimension humaine plus tard, Junyather m'a révélé qu'il a ainsi diplomatiquement proposé de juger lui-même, les soit dites fautives ou fauteurs, passant pour tels aux yeux de Sa Majesté féerique terrienne. S'agissant ainsi puisque de toute manière, ils ou elles n'avaient fait qu'accomplir leur destinée comme il était écrit. Il mit évidement cette charge à profit, en les envoyant nécessairement dans une région de la galaxie dont l'organisation planétaire et l'étoile, sont sensiblement pareilles de ce qu'est celle terrienne. Leur précisant pour les rassurer, que c’est un système parallèle au sein duquel gravite une planète nommée Yäga.

 

Et puis, tu le sais évidemment aussi, mon chéri: que si cette planète, sinon par sa taille qui est tout de même très inférieure, est la copie naturelle quasi conforme de la Terre en un temps où la Pongée se divisa, c'est parce qu’elle en est la sœur. Hormis évidemment sa configuration continentale, et aussi la suppression de pas mal d'autres choses jugées inutiles, puisque devenues caduques grâce à l’intervention du Très-Haut. Telle par exemple: l'activité sismique qui est sage, bien que tout de même productrice de chaleur douce, et se révélant apte à créer et dompter l'action magnétique qui est concentrée comme il faut autour et depuis son noyau, ceci afin qu’elle ne traverse la lithosphère qu'à bon escient. Cette dernière étant beaucoup plus dense et épaisse, à la différence de celle nommée croûte terrestre pour sa sœur qui du reste joue encore, pour ce qui la concerne, le rôle qui est utile à produire et maintenir son atmosphère, tout en agissant idéalement comme bouclier magnétique protecteur de l’ensemble planète et atmosphère.

Il s’est donc trouvé que mes aïeux, poursuivait encore Habygâ, par l'aide bienveillante de Junyather, furent à même de pouvoir tour à tour œuvrer sur la Terre et sur Yäga. Cela afin d’assurer à la fois leur nouvelle mission qui est d'importance pour les défunts humains, mais aussi, la subsistance ainsi que l’éducation, de leurs propres enfants. À présent qu’Estarie et sa fille Èrmandine sont définitivement installées ici comme il en était convenu, c'est donc Morganie, qui en tant que sœur de mon aïeule, a été choisie par mon grand-père pour les remplacer sur la Terre. Avec pour mission supplémentaire de veiller cette fois plus particulièrement sur mes parents directs, comme sur moi. Il est à prévoir que Morganie aura aussi à servir notre propre descendance, car, si nous sommes toutes comparables de corps et d'aspect physique, comme le sont certains clones vivants, c'est que nous partageons en cela un même esprit serviteur de l'humanité. Certes, cet esprit là que je partage est très puissant de part cette union! En toute logique, il se révélera souverain par l'aboutissement promis d'un avènement de grand déisme. Je crois pouvoir penser que cela se fera dans un délai maintenant proche, mais je sais que Junyather n'est pas autorisé à le révéler. Il est logique mon chéri que demeurent quelques questions que tu souhaiterais poser. Mais je ne puis t’en dire davantage pour le moment. Je suis moi-même dans l’expectative de ce qui est écrit dans le grand livre des karmas. Sinon, je peux te dire que ma grand-mère Èrmandine fut donc aussi une adepte importante, comme l'est encore sa sœur Morganie, et moi-même qui suis dévolue souveraine dans la confrérie d'Athséria. Et c'est ainsi même si la trace de ce dont je parle peut sembler à nouveau se perdre pour un autre temps de la Terre, non seulement au cœur de la Forêt Ardennaise aujourd’hui mourante dans son côté du monde humain, mais où je suis toujours reconnue pour reine comme tu le sais, puisque j'y fus mise au monde. Il te faut savoir également qu'il conviendra bientôt de ranimer par toute la Terre-Mère, les endroits où les servants de la Lumière des Justes, me semblent obligés pour un temps de devoir sombrer, pour survivre, dans le puits sans fond de l'anonymat...

– Certes ma chérie, je peux comprendre cela qui a sans aucun doute permis plus tard ton existence, admet Néphysthéo, mais peut-être aurais-je tout de même intérêt à obtenir aussi quelques précisions sur les activités respectives de ces dames que tu me cites, et qui sont donc à présent des membres éminents au sein de la planète Yäga...

– C’est ce que j'allais faire, lui répondit cette fois Estarie, car, en contrepartie de ses bienfaits: Junyather nous a en effet toutes deux investies d’une mission que vous devrez connaître. Je suis donc ici même: sur cette partie protégée du continent des dieux, la doyenne qui a été désignée pour veiller en responsable sacrée, sur des âmes qui s'y trouvent en rupture de karma.

 

C'est ainsi que certaines, selon le choix du Très-Haut, s'annihileront d'office pour constituer sur Hydro celles complexes des enfants dieu, dont tu es issu toi-même mon cher Néphysthéo. Tandis que d’autres, prioritaires en récompense, iront rejoindre ma fille Èrmandine qui agit sur l’autre continent. Elles y recevront un ultime corps avec lequel elles vivront leur éternité dans le Jardin d’Éden… inconsciente du temps et des heures... Alors que d'autres encore se réincarneront ailleurs.

– Cela explique pourquoi j’ai ressenti des présences en deçà d’ici, précise le dieu Ange de lumière…

– Oui! Reprit Habygâ: tu ne t'es pas trompé, et je te conduirai sur l’autre continent en temps utile. Mais pas tout de suite, car Estarie a certainement quelque chose d’important à nous demander.

– C’est tout à fait vrai reprenait déjà cette dernière, et pour commencer, je voudrais vous parler de ce que sont encore à penser si maladroitement nombre d'humains. Sachant qu’il serait souhaitable de leur apprendre clairement ce à quoi ils sont promis. Cela serait utile pour peut-être envisager d’obtenir enfin, non seulement d’eux un meilleur comportement, mais aussi pour éviter certaines déviances d'âmes. Il se trouve qu'à cause de dérives aléatoires successives de leur conscience, cela finit par desservir le Très-Haut, car influant jusque dans l'exercice de leurs Karmas. Certains se trouveront donc bientôt devant des choix pour un futur. Lesquels s'avérant de plus en plus limités et cornéliens. Sans plus assez de personnes d'exception qui sachent vraiment aider ou inciter à leur retour dans le bon chemin, leurs âmes en peine finiront par se perdre à jamais dans une des autres dimensions terrestres les moins enviables, dont celle, hélas qui est déjà trop bien pourvue: de l'errance ectoplasme!

– Alors, en premier lieu, il serait urgent de le leur apprendre à ces Terriens trop sûrs d'eux, ironisa Néphysthéo: car je les trouve moi-même de plus en plus imbus de ce qu'ils inventent. Ils ne savent pas ces fous que ce qu’ils nomment la mort, n’est que le basculement de leur conscience au moment où elle doit se rendre d’un univers à un autre. D'autre part, en ce qui concerne la maîtrise de leurs cinq sens, il serait louable, sinon pour certains d’entre eux qui y parviennent encore au cours de leurs vies terrestres et à force de longues méditations, que celles-là s'appliquent à se réaliser au-delà comme dans la stricte sincérité telle que connue des sages! Cela les ouvrirait peut-être à la possibilité d'une meilleure compréhension qui serait apte à se partager utilement. Notamment pour ce qui s'attache à leur véritable raison d’être!

– Certains humains il est vrai, reprenait Estarie, ont aussi trop tendance à vouloir sous-estimer ceux d'entre eux qui possèdent aussi des capacités qu’ils ne font souvent qu’entrevoir lors d’extases. Il serait donc urgent de leur réapprendre à participer plus massivement, toutes croyances confondues, au nirvana comme tu le sais faire, et comme tu le fis pour eux chère Habygâ. Car ce n'est guère qu'avec l’élévation physique de celle psychique, quand l’âme est adjointe, que des clés essentielles leur offriront un accès vivant vers le bon « passage ». Il faut impérativement que les humains l'acceptent définitivement: il s’agit bien là du seul moyen dont ils disposent vraiment pour les conduire vers l'amour, et pas n'importe lequel, mais bien celui qui se vivra enfin suffisamment sage en sa proche perfection, et enfin, se préparer pour essaimer avec, vers d'autres planètes… d'autres galaxies…

– J'ai aussi appris, leur dit encore la Fée gardienne, que par bien des phénomènes rapportés de rares personnes humaines qui ont entrevu la Grande Lumière d'amour, que cela les a béatifiées de s’être approchées de la porte cosmique: celle-là leur apparaissant alors large ouverte sur un autre vortex sacré... leur témoignage en revanche n'a pourtant jamais été accrédité. Cela prouvant qu'un cheminement de pureté est donc utile pour participer au voyage de l'après. Ainsi donc, elles ont certainement vu plus loin les signes accueillants des disparus dont le corps est devenu diaphane. Hélas, ces gens: je parle de ceux qui sont revenus de l'E.M.I. n'ont pu relater dans la paix leur expérience, parce qu'assaillis par trop de sarcasmes. Cela générant à coup sûr pour eux-mêmes du chagrin à être trop rapidement catalogués pour suspects. Voire, d'être considérés pour esprits malades et même, peut-être schizophrènes. En les montrant comme une proie facile, mais percutante pour ceux qui le méconnaissent: ceux qui dénigrent, se croient ou se rendent intéressants. Ils aiment faire de la démagogie contraire.

– Je sais par mon père Gabryel, dont la mission première est justement d’œuvrer dans ce sens, que les Limbes terrestres, ces endroits où séjournent les âmes des défunts avant qu’elles n’arrivent ici, lui sont accessibles. Mais je ne pense pas que ton autre problème vienne de cet endroit-là.

– Tu dis vrai Habygâ, en un sens qui vient à propos de l'explication que je vous ai proposée, l'idée s'imprime parfois trop facilement comme une image spéculative sur fond d'ennui doré. Mais il n'empêche que la logique peut se concevoir trouble, pour ce qui est des âmes passées de notre côté. Beaucoup se lassent d'avoir à trop attendre leur terre promise. C’est ainsi, et c'est justement le cas de plus en plus, car une fois qu'elles ont effectué leur dernier long voyage dans le cosmos, quelques dizaines qui sont devenues impatientes, bien qu'arrivant pourtant ici dans le pays provisoire de Yäga, me confient des raisons fortes qui font foi dans ce que j’ai à déplorer. Et cela se vérifie notamment par le fait de tentatives d’interception prédatrice, ou même de fuites volontaires. Lesquelles se font probablement par complicité d'évasion, en empruntant peut-être une éventuelle faille qui pourrait exister dans un, ou même plusieurs endroits du vortex intemporel qui se trouverait donc fragilisé. Ces âmes fuyant par crainte du purgatoire, autant que par l'étalage ostentatoire car menteur qui s'en promet par l’effet d'une image devenue faussée, mais tout de même perpétrée.

– Vous me faites songer à l’action malveillante d’une entité parasite, dit soudain Néphysthéo qui savait cela possible, et pour de bonnes raisons qu'il gardait intactes en sa mémoire.

– En effet Monsieur, je penche moi aussi pour quelque chose d'indéfinissable pour moi, mais qui serait obtenu à partir de l’humain dans ce qu'il a de foncièrement mauvais, ou encore d’une autre entité vivante, qui serait aussi haïssable, voir davantage.

– Voudriez-vous faire état de l'Archange déchût?

– Non Monsieur, car lui je le connais. Je verrais plutôt un être de transition, qui pour nous sembler non palpable et assez vide de sens, n'en serait pas moins capable d'interférer, certes discrètement, mais de plus en plus massivement sur l'onde d'influence qui est commune à des âmes fragilisées. Cela il me semble, en se précisant, pourrait bien se révéler pour être un grave danger capable de s'amplifier encore.

– Il convient de le craindre en effet, opinait à son tour Habygâ. Toute technique maligne, même basique, une fois qu'elle sera mise au point, peut finir par se montrer capable, sinon de contrer, au moins de s'apprendre à contourner partiellement la surveillance protectrice d'une simple Fée Gardienne. Surtout en intervenant en amont de son attribution!

– Si cela est, comme il te semble possible, reconnut Néphysthéo, c’est qu’il s’agirait en premier d’une puissance négligeable qui peut être faite d'énergie molle, car assez dépourvue d'intelligence pour n'être pas perceptible mentalement par nous, et donc ne présentant aucun danger sérieux pour le moment. À moins qu'elle ne soit vite appuyée d'une autre, supérieure ou égale à la vôtre, et donc, qui serait capable cette fois de masquer la présence des deux…

– C’est exactement ce que je crains, admit Estarie. Mais j'ai l'intuition que si complicité il y a, il ne s’agirait pas cette fois d’un dieu puissant et malin comme le fut L'HOMBRE, mais probablement de quelque chose de subalterne, bien que relativement assez dangereux pour que vous soyez désignés tous deux par Junyather pour m'en défaire.

– Il n'est pas à écarter que ce peut être une entité capable d’évoluer en puissance, convint Néphysthéo, et qui en attendant que cela se produise, profiterait de sa petitesse pour se cacher sur les continents pour y faire je ne sais quoi de probablement inavouable.

– Alors qu’à d'autres moments, reprenait Habygâ, cela repartirait par-delà l'atmosphère de Yäga. Allant cette fois, là où serait une autre chimère providentielle. S’admettant que le plus frondeur se saisirait pour l’autre, et réciproquement, d'une, à plusieurs dizaines de ces âmes en peine… Voire, bien davantage! Ainsi l’enlèvement aurait lieu à chacune des interventions qui seraient faites à priori par pénétration comme tu l'as dit, d'une faille probable dans le tunnel-vortex qui est sensé mener les esprits défunts jusqu'ici.

– Si le vortex comporte des failles permettant des sorties, celles-ci ne sauraient souffrir cependant d'aucune pénétration qui est étrangère à nous comme aux âmes, reprenait l'Ange dieu de lumière. Et à moins que ses proies soient des rebelles vagabondes, bien qu'elles eussent été présentées comme relativement justes à la porte terrienne, et qu'elles choisiraient en libertaires, de s'aventurer à l’écart du chemin de leur voyage sidéral. Pourtant, il n’est plus fiable passage que je connaisse que ce vortex. Mis à part peut-être, celui interne à Yäga, que nous avons utilisé Habygâ et moi pour aboutir au centre du cercle bouclier électromagnétique par lequel nous sommes arrivés.

– Lequel ne répond qu’au commandement d’un membre issu ou adepte de la Lumière d'Athséria, lui précisa tout de même la Déesse Habygâ.

– Effectivement, je pense aussi comme cela, reconnaissait aussitot Estarie. Puisque le bouclier m'est autant que vous l’unique passage par transmutation obligée d'ici à la plage, en lui ajoutant pour prolongement la téléportation qui pour nous se limite à de courtes distances: c'est là le seul moyen que nous avons ma fille et moi pour nous rencontrer de temps à autre. Nous le faisons afin de procéder à des recensements au cours desquels nous essayons de satisfaire en même temps, le plus de demandes possible, et leur permettre l'attribution du corps éternel qu'il faut pour évoluer sur l'autre continent.

– Et bien ma chère Estarie, lui répondit la déesse blonde, je m'en vais donc à présent devoir trouver Èrmandine pour lui en parler. J’entendrai d'elle, tout ce qu'elle saura me dire de complémentaire sur ce qui se passe d’intolérable de ton côté du monde parallèle, et qui pourrait se présumer du sien.

– Vous verrez que ma fille est parfaitement au courant de mes problèmes. Mais peut-être que de son côté, certains détails pourraient être révélateurs? Et puis, cela réglé, comme il se trouve que vraiment j’ai à déplorer la lassitude grandissante que certaines âmes d’ici ne me cachent plus: peut-être trouverez-vous ensemble de nouveaux moyens qui pourront les satisfaire. Je pense notamment à un nouvel essor de l'humanité… Il est vrai que beaucoup sont arrivées il y a plusieurs siècles. Elles ont bien mérité de connaître enfin la félicité dans l’autre continent. À moins que vous sachiez mieux que moi infléchir ce choix au point de les convaincre d'aller vers d'autres ailleurs, tout aussi propices? Vu déjà l'immensité de notre seule Voie lactée qui est pourtant presque infiniment multiple au sein du cosmos: cela ne saurait manquer! De fait, vous le savez, beaucoup d'autres planètes qui sont en voie de possible peuplement le sont déjà par les êtres humanisables qui s’y trouvent. Certes, ceux-là ne sont peut-être pas encore reconnaissables comme suffisamment intelligents pour rivaliser avec l'humain d'aujourd'hui, mais c'est justement par l'acquisition intelligente de ces âmes, qu'ils recevraient ce qui est utile à provoquer la cognition. Comme ce fut le cas sur la Terre.

– Hélas ma chère, lui reconnaissait Habygâ: il n’y a probablement que peu de volontaires parmi celles qui sont ici! Et à moins d'un Pacificateur, je ne vois guère de déifié qui serait efficace à persuader des millions d'âmes, voire des milliards, à se montrer suffisamment aventureuses pour vouloir échapper à une éternité somme toute banale, et donc qui se trouveraient par lui convaincues et bien décidées pour quitter cet endroit décidément saturé afin de migrer vers un autre et tout recommencer... Ainsi, quant à leur faire admettre que celui-là qu’elles connaissent pourrait vite leur sembler insipide: ça n'est pas forcément gagné!

– À l'évidence tu dis vrai! La Terre s'étant peuplée à l'excès, il a bien fallu la pourvoir d'autant en âmes. Mais maintenant que beaucoup ont achevé leur cycle des dix karmas, et compte tenu de celles qui sont déjà en attente, il y en aura peu des nouvelles qui auront la possibilité d'accéder à l'Éden qui leur a été promis. Celles qui s'y trouvent déjà ne répondent que peu à l'offre qui leur est proposée d'aller créer ailleurs un autre Éden. Cela explique donc que quelques-unes des impatientes d’ici décident de s'aventurer seules, au-delà de notre groupe, dans l’idée peut-être de s’informer. De plus, bien que ne quittant guère l'espace permis, certaines se perdent tout de même en leur chemin. Tandis que d’autres s'installent imprudemment aux confins les moins bien protégés de ma juridiction, s'y trouvant mieux en esseulée. D’où le juste mécontentement des plus anciennes qui va grandissant. À s'apercevoir que leur propre départ, qu'elles croyaient prévu pour bientôt, ne vient pas plus vite, elles s'impatientant d'autant que je ne puis les renseigner moi-même d'un possible mieux.

– Je peux comprendre, et même admettre qu’elles n’ont pas tout à fait tort, dit Habygâ songeuse. Et puis il est normal que ceux de l’Éden, puisqu’ils s’y trouvent bien, n’envisagent pas de reprendre ailleurs un cycle de dix karmas. Fussent-ils munis d'enveloppes féériques dans un Nouveau Monde plus convivial que celui discutable et surpeuplé de la terre. Il m'apparait donc qu'il faut gérer d'urgence le résultat de leur duplication anarchique autrement. J'ai évidemment une idée de ce qui sera fait en ce sens. Il faudra bien trouver une solution d'aménagement pour contenter les plus anciennes des méritantes. Quitte à empiéter provisoirement sur l'espace du continent des dieux… d'autant que j’ai appris au cours de mes « voyages » qu’il y a effectivement au sein de Cassiopée d’autres planètes très hospitalières, dont une plus vaste que la Terre est possible de sacralisation éternelle, pareillement à ce qui existe ici sur Yäga. Ainsi, nous pourrions envisager de les y envoyer quand le Très-Haut décidera d’installer un grand dieu dans cette galaxie. Alors tu pourrais leur en parler en attendant que cela soit voulu! À moins qu’il ne désigne l’un de ses plus puissants serviteurs qui le feraient pour lui. Celui-là pourrait par exemple convaincre des âmes qui souhaiteraient retrouver ceux qu’ils ont aimés très fort. Elles pourraient en compagnie de ces personnes vivre ailleurs qu’ici, avec un corps éternel. Elles le feraient en fondant une nouvelle version de l'Éden qui est devenu maintenant trop petit. Et de plus, pour satisfaire le "Très haut", elles œuvreraient à l’expansion cosmique des mondes habitables qui ne sauraient manquer.

– Èrmandine me l’a suggéré aussi… Mais, elle et moi ne sommes que des Fées… Certes je reconnais que notre statut d'immortelles s’est grandement élargi, mais seule, une Haute Déesse telle que toi possèderait peut-être ce pouvoir… Je veux dire, celui d'intercéder auprès de notre suprême, pour envisager peut-être avec lui une évolution subalterne qui, comme un fils suprême, pourrait conduire une action puissante au sein d'Andromède… par exemple...

– Hélas ma chère Estarie, il ne m’appartient pas d’envisager cette solution sans que cela ne vienne directement du suprême, ni même de la lui proposer. Mais quelque chose me dit que bientôt, cela sera peut-être envisageable par quelqu’un d’autre, quelqu'un de plus fort en la déité que moi, et même plus puissant que Junyather. Mais cela ne m'est encore envisageable qu'au stade intuitif. Alors en attendant, comme suggéré tout à l'heure, , tu ferais peut-être bien d'en parler sérieusement à tes âmes. C'est probablement avec leur concours qui s'obtiendrait en grand nombre, et celui conjoint d'humains évolués, que selon ce que je crois: cela à quoi je pense se fera... Je m'en vais pour l’instant. J'irai trouver ta fille sur l’autre continent. Avec elle en premier et par l'aide puissante de mon mari, je tenterai résoudre au moins le problème des âmes qui disparaissent.

 

Cela étant dit, Habygâ et Néphysthéo prirent congé d’Estarie la Fée Blanche. Ils regagnèrent le centre du cercle servant de passage électromagnétique. Celui-ci s’activa aussitôt dans un jaillissant crépitement de lumière et ils disparurent.

 

 

 

 

 



29/10/2020
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