le monde merveilleux de lucien

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CHAPITRE VINGT-NEUF

 

29

 

 

 

Quiconque chassera le naturel ouvrira des voies de superstitions

À la manière de l’optique qui nous renvoie l’aberration.

Tableau d’artiste, peint dans l’esprit d’entités peu banales,

Qui s'y dissolvent dans le bain de leur phylogénie animale…

L’être cabalistique n’ayant d’humain que visage et mains,

Fait mystification d’un autre qui peut nous paraître incertain.

Zombie né d’un sorcier, il vouera sa mort à la vie qu’il confond:

Se jouant de l’âme d’un violon qui pleure sous l’archet du démon.

Sa musique est le cri démontré d'un mystère qui exulte vainqueur.

Poésie orchestrée d’adagio qui se ressource en plein cœur.

Presque peinture fresque-partition, mouillée d’huile fantastique.

Symphonie d’une philosophie picturale, qui rend ésotérique,

La voie de soi-même, que l’on cherche en soi comme en rêve…

Alors que l’on fait choix plus loin d’aller encore et sans trêve,

Pour vivre l’inspiration jusqu’à toucher toutes les muses du doigt!

Et vide à s’être dépassé... s’asseoir enfin... au centre de sa joie.

 

*

 

      La descente dans le cratère sous la terre s’annonçait longue et périlleuse: trop sans doute pour Lucien qui soudain glissa, et tombait à présent comme une morte pierre avalée par le vide. Jusqu'à ce que quelque chose d’énorme ne l’arrête. Quelque chose de noir... et qui, probablement, était pourvu des mêmes griffes puissantes dont disposait un certain monstre ailé… Pourtant, rien de cruel ne lui arriva. L'oiseau préhistorique remontait doucement... avec Lucien sur lui. Jusqu'à ce que le poète puisse accéder à un palier de marbre rose supportant une porte rouge étrangement campée là... et sans aucun mur qui soit autour pour la tenir debout.

 

…Cet humain n’est décidément bon à rien pensa Néphysthéo qui accéléra sa descente pour aller saluer son père adoptif.

 

– Il a beaucoup à apprendre en effet! Encore que dans son état… et puis il me semble que tu ne l’as pas franchement épaulé… ce pourquoi je vous ai rejoints... D'ailleurs, lui et toi allez devoir rencontrer le Maître Belzéé. Il va vous enseigner quelques-unes de ses bottes secrètes. Il le fera pour vous, afin de remédier un peu à vos piètres capacités de préservation. Il vous préparera donc pour que vous puissiez survivre, dans le cas prévisible où je ne serai pas toujours là pour vous protéger...

 

Tout en parlant, l’Hombre avait repris sa forme humanoïde de grand dieu sombre. Fort bien bâti, il ressemblait ainsi à un superbe guerrier gladiateur, se rappelant, mais en mieux, de ceux de Nubie qui du temps des Césars, faisaient vibrer les plus sanglantes arènes.

 

– Mais avant, reprit L'Hombre, montres lui le peuple des sois disant damnés de la Terre. Cela lui fera comprendre combien ceux de sa race, qui se croient érudits, se sont fiés à nombre de légendes inventées, et à autant d'idées vaguement chimèriques, auxquelles ils feraient bien de tordre le cou…

 

La porte-sans-murs s’ouvrait sur un endroit où tout était rouge. Mais loin d’être infernale, la température était encore plus douce que tout à l'heure, dans l'immense caverne. Et quand Lucien s'aperçut que ce qui ondulait plus loin devant eux, pouvant être pris pour des flammes, n’était autre que de superbes danseuses très peu, mais magnifiquement vêtues de soie rouge et jaune, il commença à penser qu'il existait peut-être une autre issue pour sa propre fin de vie. Partout, du sol au plafond, on avait tendu des velours pourpres. Lesquels s’accordant à de superbes peintures carminées, et quelques meubles noirs, précieusement laqués.

 

– Serions-nous dans le palais de Maître Satan? demanda timidement Lucien dans un chuchotement.

– Non tu es ici dans le pays des âmes perdues.

– Mais! Je n’en vois aucune qui soit jetée au brasier!... Et d’ailleurs: il n’y a même pas de feu!

Néphysthéo partit tant à rire de bon cœur que cela laissa Lucien à la fois pantois et incrédule!

– Enfin mon cher poète, tu ne vas quand même pas me dire que tu as cru à toutes ces sornettes que racontent tes pareils, dans le but, franchement inavoué, d’en manipuler quelques autres. Crois-moi: car comme tu le vois leurs assertions me font bien rigoler!

 

Et sur ce, le pseudo fils de L'Hombre éclata à nouveau d’un rire qu’il fit à la fois percutant et interminable.

 

– Allez, viens! Car tu n’as pas tout vu!…

 

Dans un bel ensemble, ils saluèrent donc les Dames-d'accueil. Puis ils traversèrent rapidement la pièce rouge. Ils empruntèrent ensuite un long corridor complètement revêtu d'une étrange matière au bleu soutenu. L'endroit était très discrètement éclairé par une lumière noire. Cela faisait jaillir les tons blancs que portaient sur eux les deux visiteurs. En arrivant au bout, Néphysthéo poussa l’unique porte qui s'y trouvait. Et c’est alors que voyant le « spectacle » qui s'offrait à ses yeux étonnés, Lucien se prît à rire à son tour. Mais son rire à lui était différent: c’était un rire nerveux.

Devant lui se présentait une sorte de scène immense où à leur guise, ou presque – car subissant tout de même quelques contraintes – pouvaient se produire tous les imbus décédés de la terre. Il y avait là de grands seigneurs. Ils étaient condamnés à se goinfrer à perpétuité... Juchée au centre de leur table tout embarrassée de victuailles, l’on pouvait voir une ex Danseuse-étoile: qui en raison de sa fierté qui était devenue malsaine, s’y trouvait astreinte à tourner telle une toupie. Plus loin, un scribe moyenâgeux dont les mensonges avaient fait condamner un doux rêveur, se trouvait lui-même châtié en étant chatouillé par le duvet de sa propre plume d’oie. Et puis, ailleurs encore, une femme de mauvaise vie devait satisfaire des centaines d’obsédés! Là-bas, c'était un banquier: il injectait inlassablement du sang d'or dans une veine aurifère; cela pour rembourser ce qu’il avait volé aux pauvres et aux incrédules qu'il avait dépouillés de son vivant…

 

– J’ai compris, dit Lucien: voici le purgatoire.

– Sot que tu es! C’est là mon pas la maison de rééducation du céleste, mais bien au contraire, il s'agit cette fois du royaume enfoui de Satan. Ce débauché de l’Olympe, digne cousin de Bacchus! Chassé par son créateur pour avoir été trop ambitieux: cet archange déchu a trouvé ici des servants pour le distraire à bon compte, rien de plus! Et cela lui convient si bien qu’il souhaite à présent se reposer, et surtout qu’on lui fiche enfin la paix!...

– Pourtant, d'après ce qu'en disent encore les chefs des quatre principaux courants de pensée religieuse…

– Non Lucien, il n’y a pas plus de purgatoire menant au paradis promis, que d’enfer dans le ventre de la Terre qui soient aussi virulents que ceux qui se trouvent déjà sur la planète où ils sont produits par les humains eux-même! Et puis n'as-tu jamais imaginé ce qu’il y aurait d’âmes à juger, si chaque être qui naît en avait une nouvelle?... Depuis des millions d'années que Gaïa enfante des enveloppes humaines, imagines-tu combien il y en aurait eu à pourvoir en spiritualité jusqu'à maintenant!... Allons Lucien, il n’est point d’âme unique, mais des karmas d'esprits! Cela n'excluant de rien qu'il y a aussi des vies possibles ailleurs qu’ici, et donc d’autres enveloppes à pourvoir des mêmes esprits qui sont à partager d’un autre Premier, jusque dans d'autres galaxies ou même celle-ci… puisque Gaïa possède au moins une sœur jumelle. Ce qui laisse supposer qu'il existe aussi de l'agissement par le fait d'autres vies parallèles. La vérité Lucien, c’est que l’enfer est devenu sur la terre l'affaire de beaucoup hommes et de femmes, et que ceux-là n’ont plus besoin d’aucun Diable pour les aider à créer leurs propres tourments qu'ils amplifient eux-mêmes. Sache en cette occasion que c’est par leur faute que mon père est ici, car c’est l’évolution de leur noirceur qui a appelé à l'expansion de la sienne!... Et à présent, mon père qui de nouveau nous attend, va nous présenter à Belzéé.

– Soit, je veux bien te croire, et même te suivre encore plus loin dans ce raisonnement, puisque je le vois, mais je ne le ferai certes pas entièrement tant que je n'aurai pas eu Satan devant moi...

– Comme te voilà soudain rébarbatif et suspicieux!... À ce train, tu deviendras bientôt prétentieux!

– C'est que, vois-tu, j'apprends mon nouveau rôle en y réfléchissant.

– Bah, de toute façon, il se dit sur Gaia, que toute personne, qui comme celles que tu as vues tout à l'heure à la peine, ont rencontré Satan en vrai, n'en est jamais revenue... Et puis il se peut même qu'il soit finalement représentatif de plusieurs choses ou personnalités à la fois. Un peu comme ces monstres Loup-Garou, qui de gentils hommes, peuvent devenir aussi dangereux et colossaux que beaucoup des êtres démoniaques que j'ai moi-même croisé dans les catacombes...

– À présent que l'essentiel de ce qu'ignorait Lucien lui a été montré, peut-être allons-nous enfin passer à autre chose, leur adressa L'Hombre, visiblement agacé.

 

*

 

      Le Prince des démons arpentait la salle à grands pas. Ce n’était pas souvent qu’il pouvait rencontrer quelqu'un de sa trempe! Et qui plus est, un dieu directement issu de l’ombre lointaine!

Oh, bien sûr, il se savait lui aussi quelqu’un de puissant. Il était l'un de ces êtres mutants qui comme celui-là sont venus du cosmos. C’était il y a des milliards d’années. Il était alors le premier des Grands serviteurs du dieu des dieux qui fit émerger la matière et la vie, créant du même coup l’Ombre et la Lumière. Et d’ailleurs, celui-là resterait le seul qui soit vraiment reconnu de lui.

Certes, Belzéé, alias Satan ou Lucifer, n’avait pas eu le même grade que Junyather. Mais il avait quand même fait du bon boulot dans le ciel en combattant les titans… Jusqu’à ce jour… Ou plutôt lors de cette détestable situation où il s’étonna d’avoir été créé asexué, alors même que des Anges dieu, qu’il jugeait pour être des subalternes, comme lui, puisque conçus bien après, pouvaient s’unir avec des déesses à la manière humaine, particularité qui soi-disant devait se révéler utile à faire aboutir d'autres genèses... Il est donc allé trouver son créateur pour lui faire part de ses griefs, mais hélas, il se trouvait qu'à ce moment Le Maître avait entrepris le septième repos, et que fort courroucé d’être ainsi dérangé dans son sommeil, il l’avait proprement bousculé! L'envoyant si loin dans le cosmos, qu’il en avait été dématérialisé. Néanmoins, convaincu de remords, il l’avait reconstitué à l’image des autres. Puis envoyé en mission, afin qu’il serve de chaînon dans l’évolution pré humaine. Tout en lui enjoignant de se créer un habitat. c’est alors qu’il choisit d’explorer les couches superficielles de la croûte terrestre et qu’il finit par y trouver ce qui restait des monstres que Gaïa, fâchée contre son bel Uranus, avait enfantés pour l’embêter…

Ainsi, le grand Archange Déchu en était là de ces considérations qui le hantent encore, et le mettent souvent en rage, lorsque la porte s’ouvrit enfin.

L’Hombre entra sans façon. Il était flanqué de son fils et de Lucien. Alors Belzéé baissa brièvement le front. Le geste faisant simulacre d'un respect qu’au fond de lui-même il contestait, puis il les invita à s’asseoir.

 

– J’ai besoin de toi, déclara le dieu sombre...

– Je ne suis plus le serviteur d’aucun dieu lui répondit l’archange déchu, comme s’il souhaitait le jauger par ce défi provocateur.

– Je peux comprendre ta colère Belzéé.

– Si fait! Mais oublions ça, car, si depuis mon bannissement du ciel, j'ai choisi d'évoluer en puissance, grâce à la complicité involontaire des rebuts de la terre, c'est que je peux aussi bien décider de mettre à ton service une petite armée de mes meilleurs démons, à condition toutefois que tu me payes en retour.

– Que veux-tu en échange Belzéé?

– Si tu parviens à conquérir la terre d’aujourd’hui encore mieux que je ne le fit autrefois: je veux en être le seigneur par équivalence avec toi.

– Et bien c’est entendu, répondit le dieu Sombre, tout en sachant qu'il ne le permettrait pas.

Et puis, pour faire bon poids de fourberie, il ajouta:

– De toute façon, j’aurai alors besoin de partenaires motivés pour que mon règne puisse s'étendre au-delà de la Terre et perdure dans toute la galaxie.

– Alors, reprit Belzéé (qui se voyait supplanter ainsi Junyather) dis-moi maintenant ce que tu attends d’autre de moi envers ces deux-là que tu n'as pas amené ici sans qu'il n'y ai quelque raison pour cela?

– Je veux que tu formes mon fils, que tu le transfigures en guerrier, et que tu inities l’humain destiné à le servir.

– Cela est chose en mon pouvoir, alors je le ferai quand je serai prêt à les revoir.

 

Sur quoi, Belzéé se leva, signifiant ainsi la fin de l’entretien. Et comme il était satisfait de l'entrevue, il s’inclina de façon plus convaincante lorsque ses invités prirent congé. Allant jusqu’à les conduire à sa porte. S'avouant même, intimement, que sous son apparence humaine, l’Hombre restait un dieu sombre, et rien que pour cela: il le présumait aussi puissant que lui.

 

*

 

      Belzéé avait préféré attendre que la Lune fut Noire pour inviter ses nouveaux élèves à le suivre. Ils avaient dû pour cela réemprunter l'escalier dans la roche. C'était le seul chemin qu’il s’était accordé de leur révéler. Le obligeant à descendre une nouvelle fois le dangereux passage pour mieux évaluer les capacités de Lucien qui cette fois s’en sortit bien… sauf qu’il avait hésité en passant devant l'antre du monstre larvaire. Et puis ils avaient pénétré de concert, dans une sorte de caverne qu'on avait aménagée en salle d'armes.

L’épreuve qui attendait Lucien était difficile à supporter par un humain, mais celle prévue pour Néphysthéo l’était encore plus, voire carrément intolérable, car, bien qu'il s’agît là d’un de ces Anges dieu autrefois jalousés, et d’autant qu’il semblait normal aux yeux de L’Hombre que Belzéé lui enseigne ce qu'il y avait de plus efficace. Ce dernier se gardant bien d’en informer son élève, s’en repaissait à l’avance. Et dès le début ce fut même horrible...

Belzéé avait prononcé une phrase étrange... et le supplice de Néphysthéo avait pu commencer:

Le jeune Ange dieu avait eu soudain le sentiment que son sang se mettait à bouillir et que son cerveau se diluait dans l’air putride. Et puis, sans qu’il n’y pu rien changer, il eut conscience que ses enveloppes corporelles commençaient à se disloquer: au point de s'éparpiller, cellule après cellule, particule après particule... il lui sembla que ses membres allaient disparaître en premier, mais ce fut pourtant sa tête, qui soudain s'évapora du reste de son corps, avant que ce dernier ne se dilue à son tour dans l’espace environnant.

 

– Ceci sera votre arme de sauvegarde, dit Belzéé à l'intention de Néphysthéo qui pourtant avait complètement disparu. À présent personne ne peut vous voir, pas même moi. Je sais que cette transformation vous sera difficile à obtenir seul au début et que vous en souffrez. Mais cela vous semblera moins pénible à chaque fois. Et puis c'est l'assurance de la meilleure protection qui puisse rendre inattaquable vos différentes enveloppes. Même grièvement blessé, vous pourrez en user, et ainsi échapper au coup fatal, de même qu’à beaucoup d’autres dangers dont certains son encore inconnus et qui, sans cela, vous menaceraient peut-être de destruction. Pour cette fois c’est moi qui ai déclenché le processus. Je l’ai obtenu grâce à ce qu'il m'a été donné de puissance supplémentaire par les êtres qu'engendra autrefois Gaïa pour se venger d'Ouranos, et qui me servent depuis que je vis ici autant dessus que sous la terre... comme du reste vous le faites vous-même, depuis peu. Et puis sachez qu'il vous sera possible aussi d'en user pour attaquer l'esprit de votre ennemi, notamment, par l'intermédiaire de son propre cerveau, si vous savez y entrer ainsi dématérialisé… bien que vous ne serez pas forcément le seul à en être capable… Voilà j'en ai fini avec vous... Du moins pour le moment.

– À présent, R E V E N E Z!

 

Ce dernier commandement avait été dit avec conviction, mais sans élever la voix. Alors on put entendre une longue plainte. À la suite de quoi Néphysthéo procéda a sa propre résurrection, cependant que s’adressant cette fois à Lucien, Belzéé lui avait parlé en ces mots:

 

– J’ai du respect pour toi, car tu as connu les affres du mépris. Ceux-là mêmes qui s’apparentent à ce que j'ai moi-même vécu autrefois. Je sais par ailleurs que Néphysthéo s'imagine pouvoir faire de toi un cruel lieutenant. Tu devras donc agir, avec et pour lui, à la tête d’une petite escouade formée de quelques-uns de mes meilleurs démons. Ils constitueront, avec ceux de première ligne, l'essentiel des attaquants de la petite armée que je mettrai à sa disposition pour appuyer les desseins de son pseudo père. Je sais aussi que tes adversaires pourraient alors facilement te tuer, ainsi qu’ils peuvent exterminer mes guerriers en tirant sur eux des flèches dont les pointes seront faites d’un métal qui s'obtient d’une force nucléaire venue de la source de lumière. Pourtant tu sauras t’en défendre, car comme je l'ai déjà prodigué à quelques-uns de mes meilleurs guerriers, je t’enseignerai l’art de les intercepter aussi bien que je le fais.

– Je dois cependant vous assurer, lui avait répondu Lucien, que je ne suis guère qu’un poète raté. Un de ces pseudo-prophètes, nullement écoutés en leur pays. Je me demande vraiment s’il ne vaut pas mieux pour moi que l’on prenne ce qui me reste de vie… Avant que je ne l’emploie à des actes que j’ai longtemps réprouvés. Et puis, Néphysthéo m’a montré le dérisoire de notre existence… à nous, pauvres humains qui ne somment que matière misérablement pensante, issue de la poussière cosmique.

 

 



05/05/2020
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