le monde merveilleux de lucien

le monde merveilleux de lucien

CHAPITRE VINGT-ET-UN

 

21

 

 

      En la voyant si belle, si troublante en Vierge d’amour: Gabryel en avait oublié toute retenue protocolaire. Tout s’était passé très vite! Avait-il provoqué ce doux baiser qu’il venait de partager avec Athénéïse? S'arrêtant à quelques centimètres du fauteuil qu'il venait de quitter, il avait d'abord hésité... Mais il avait rapidement contourné l'obstacle de son meuble-bureau... Et il s’était alors trouvé à presque toucher son corps… Et puis, spontanément, il avait pris les doigts délicats que la jeune femme lui avait tendus. Comme il est d'usage pour un baisemain protocolaire. Mais au lieu de faire semblant d'effleurer le revers de la main offerte, le prince de Lune avait mis son geste à profit pour doucement y déposer un tendre et voluptueux baiser!

Sans plus quitter la belle des yeux, il avait ainsi pu constater d'elle la même expression d’ardeur, qui du reste, rosissait délicatement le satin de ses joues sans qu’elle puisse s’y opposer. Alors, n'y tenant plus, il avait passé son bras libre derrière la resplendissante jeune femme, faisant un peu comme pour « l'embarquer » cavalièrement, jusqu’à l’entraîner dans le tourbillon ivre, mais figuré, d'une valse chaloupée dont la mesure se serait joliment endiablée pour la circonstance: provoquant cette fois le contact et la conception d'un véritable baiser d'amour! Après quoi il la garda... ainsi serrée... contre sa poitrine. Vivant avec elle un long moment de félicité partagée.

Lorsqu’il s'écarta enfin, mais à regret..., il tenait encore les doigts manucurés et fins d'Athénéïse. Ce qui fit qu’il pu l'inviter de douce manière à le suivre par ce geste plein d’une sentimentalité qui n’avait absolument rien de cérémonieux.

En entrant dans le Grand-Salon, les deux amoureux constatèrent que déjà, sur la table soigneusement garnie d’une nappe immaculée et ourlée de dentelle, l’on avait consciencieusement disposé des couverts d’argent autour de deux assiettes de fine porcelaine blanche. La taille diamant de la cristallerie ciselée faisait étinceler joyeusement la lumière par les mille feux du ciel. Cela rehaussant comme autant de brillants, l'amour qui se voyait dans le beau regard pers d'Athénéïse...

Et puis, au lieu de se glisser sur la chaise que lui offrait Henry: autre protocole obligé… bien qu’ayant coutume de l’occuper, Gabryel la déclina, invitant fort galamment la belle poétesse à s’y installer:

 

– Madame, lui assurait-il: vous êtes chez moi plus que bienvenue, car j'attendais ce moment depuis si longtemps...

 

À cet instant précis, l'émotion qu’il ressentait le troubla tant qu'il en interrompit sa phrase. Un sentiment d’attachement intense influait dans sa voix. Il avait repris cependant, écorchant au passage quelques syllabes...

 

– Madame, vous êtes… si… belle... Toute parée comme si… faite d'amour...

 

Puis, il s’empara cette fois de l'autre chaise que le brave Henry avait écartée pour la lui livrer. Et s'il sembla pouvoir mieux enchaîner ses mots, une fois que sa gorge fut dénouée, il ne put cependant dissimuler la joie que lui procurait cet amour franc, perlant son émotion, jusqu’à troubler la couleur de ses yeux lorsqu'il continua:

 

– Athénéïse... Je... Ce sera un grand bonheur de vous voir déjeuner à ma table.

 

Mais elle ne savait quoi lui répondre. D'ailleurs elle avait tant rêvé cet instant qu’il lui semblait impossible qu’il soit devenu réel. Cet homme-dieu, ce beau prince, sensible comme un humble poète, cet Ange… qui peupla d’invisible beaucoup de ses nuits habitées d’irréel, se montrait à l’image exacte de ce qu’elle se plaisait à l’imaginer avant de l'avoir jamais vu.

Elle avait « noirci » de ses tendres mots bleus, tant de ces feuillets qu'elle avait semés sur son chemin, faisant un peu comme on confie des bouteilles messagères à la mer! Alors elle accepta le fait indéniable qu’il avait certainement capté tous ses SOS, puisqu’il était là! Bien réel, et attendant pour s’asseoir, qu’elle le fit en premier… Et c’est peu de se dire que c’est véritable pantocrator qui serait bientôt installé en face d'elle, et à la même table !...

Oh, bien sûr, après le baisemain très particulier du bureau qui s'était terminé sur ses lèvres, le long plateau de vieux chêne massif qui allait les séparer lui semblerait être plus immense qu’une carte planisphère! Mais elle était dans la même pièce que lui, et c’est tout ce qui importait pour le moment.

 

      Les mets qu'une servante souriante leur apporta furent tous délicieux. Elle prit d’ailleurs tout son temps à les savourer. Elle éprouvait un désir impérieux d'éterniser l’instant. Elle le faisait par le jeu subtil d’un plaisir gustatif s’ajoutant pour mémoire, à celui plus grisant encore de tout à l’heure. Le tout s’associant à présent de celui presque divin, du vin fin que le brave Henry leur servait… Certes, de tout le repas ils n’avaient échangé que peu de paroles. Pourtant, il semblait à Athénéïse qu'ils avaient conversé d’esprit à esprit... interminablement.

 

– C’est bien cela lui dit Gabryel en rompant le silence, vous montrez le même visage, la même physiologie, et vous disposez d’une puissance cognitive qui est suffisante à rendre possible l’échange d’ondes mentales. Ceci me confirme que votre chair, votre sang, et même votre esprit, sont forcément apparentés à ceux de Morganie…

– Que voulez-vous dire?... Lui répondit Athénéïse, visiblement surprise d'obtenir une réponse proche à ce point de sa propre introspection…

– Cela signifie, madame, qu’il m’apparaît ceci: vous pouvez communiquer par la pensée, mais autrement puissamment que le font depuis toujours avec moi tous les poètes de la terre, et même mon brave Henry. Votre intensité mentale est celle d'une élue. De fait, s’il se trouve que mon corps astral vous entend autant que la raison voulue par lui, ce n'est pas seulement à le percevoir de cœur et de la force d’amour passionné comme admirable, que ce qui vient de vous se diffuse en moi tel un fluide sacramentel, et bien mieux qu'un simple message télépathique. Ainsi, j’aimerais à ce propos vous voir accepter de faire en ma compagnie, un «Voyage-Initiatique». Si vous le vouliez, cela vous servirait aussi de sacrement éternel. Je souhaite vous proposer en cette occasion de rencontrer ma mère spirituelle. Elle aurait certainement grand plaisir à vous inviter chez elle, afin peut-être de vous «préparer» pour que vous puissiez rencontrer aussi mon père. Après notre séjour dans son palais lunaire.

– Eh bien Monsieur! Voilà certainement l'impétuosité qui caractérise un dieu amoureux! Vous êtes probablement un de ces maîtres du temps qui n’ignorent rien, car je me demande quelle envolée serait plus digne que celle-ci proposée!

– Vous avez raison Madame... Je brûle les étapes de la bienséance. Et j’avoue qu’il serait logique de me retenir, mais il est qu’à votre vue, mon cœur s'embrase d’avantage qu’un simple feu de paille...

– Souhaitons que par cette déclaration, votre chaleur perdure autant que celle d'une étoile, lui répondit la belle, tout en le gratifiant d’un regard soufré, certainement plus ravageur qu'un volcan d'amour en pleine exubérance.

 

*

 

De l'autre côté de la lune, aux alentours du cratère de Shackleton. Dans un endroit que les humains envisagent de coloniser. Il existe un lieu de résidence bien caché des regards indiscrets. C'est le palais d'Anatha. Le site est protégé par une sorte de dôme vivant. Le champ de forces qui le rend actif est comparable à celui du Berceau des dieux. La matière invisible très complexe qui le constitue lui sert de bouclier contre tout, et cela se confond au paysage lunaire…L’édifice qu'il protège fut construit à l'aide de riches matériaux obtenus sur place depuis les sous-sols qui en abondent. Mais il s'est aussi concrétisé par l'apport d'un peu de cette essence divine qui permet des liens directs avec tout ce qui compose le domaine intriqué des dieux ordinaires... C'est par un ingénieux dispositif que l'on y a reconstitué un environnement atmosphérique proche de celui de la couche basse terrestre (notamment en utilisant en partie les gaz prisonniers des glaces astrales du pôle Sud). Beaucoup fut aussi obtenu par l’emploi conjoint de bien d’autres choses encore inconnues (ou presque) des humains, mais qui leur seraient probablement utiles, sachant que ce que l’homme rêve à présent de bâtir, mais en vain, ne saurait en effet égaler le savoir des dieux!… À moins qu’ils ne campent un jour sur la banquise d’Europe, l’un des satellites de Jupiter. Ou encore sur Mars, la plus « hospitalière » planète, victime pourtant d’un passé énigmatique, quoique proche voisine convoitée de la Terre, mais dont la déjà faible gravité en s’amenuisant encore a laissé s'échapper une atmosphère devenue de plus en plus ténue.

 

*

 

      L'attirance qui réunit les êtres, montre ceci de concret que nul ne peut s'en défaire sans prendre le risque de briser le cœur et l'âme de l’autre pour longtemps. Et puis, à quoi bon lutter contre la destinée! Alors Athénéïse ne voyait pas de raison qui puisse l'inciter à refuser l'invitation de son beau Chevalier. Elle donc avait accepté son invitation au voyage, s'attendant à vivre avec lui un bonheur si intense, que tout le reste n’avait plus d’importance… Elle en avait décidé sans plus de réflexion que celle téméraire que lui dictait l’amour. Ce qui était arrivé ensuite devait être inscrit dans son karma... De toute façon, elle était si amoureuse de son Prince de Lune qu'il ne pouvait en être autrement. Et d'ailleurs, Gabryel se montrait si tendrement ému par sa douceur et son charme qu'elle n'aurait su lui résister!... Il lui avait même prouvé qu’il l’aimait physiquement, et ce, durant deux cycles lunaires! Ils n’avaient plus appartenu qu’à eux même. Ils avaient vécu ce temps dans une réciprocité de tendresse charnelle qui, si elle eut pu être descriptible sans dévoiler l'intimité de leurs ébats sexuels, aurait sans nul doute fait pâlir de jalousie Vénus et tous ses prétendants! D'ailleurs, il s'était avéré que le couple était devenu si rayonnant que depuis la terre, on vit la lune éclipser pour un temps le soleil!

 

*

 

      La vaste chambre du palais d'Anatha, où elle se trouvait était un lieu féerique. Il lui semblait être dans un monde qu’elle avait vu en rêve lorsqu’elle était encore enfant. Alors, la poétesse admit que personne ne l'avait inventé, même si l'on aurait pu penser qu’il n’existait que dans les livres...

Pourtant quelque chose d’étrange avait troublé cette douce sérénité. Cela s’était produit en l’absence de Gabryel. Il s’était levé tôt, afin de préparer leur départ vers la planète Jupiter. Alors, elle se dit que la déesse Anatha pouvait très bien se faire plus discrète que positivement absente. Et en ce moment de solitude elle ressentait d’autant mieux l’évidence de sa possible présence. La déesse ayant capté sa pensée en déduisit que le moment était venu de lui parler :

 

– Bonjour mon enfant! fit entendre une onde mentale se définissant par un registre vocal féminin... soyez la bienvenue…

– Je ne suis plus une enfant répondit Athénéïse, que cette intrusion surprise dans son esprit rendit méfiante et fort agacée… Et puis, si vous souhaitez converser, alors démasquez-vous, car moi, si je vous présume, il se trouve qu’en revanche je ne vous vois pas, et qu’alors je ne saurais m’adresser au plafond de cette chambre!

 

D'ordinaire, la Reine Anatha n'usait de sa dimension hologramme que pour apparaître à des déifiés, et surtout pas devant une présumée humaine, mais elle avait reçu la brune Morganie, et connaissait parfaitement le concept de la Fée blanche qui fut Dame bleue et prêtresse pour la servir, et à présent déesse chasseresse pénitente… qui plus est, se trouvant génétiquement liée à la rousse poétesse... elle même promise... pour vivre un destin d’exception... alors elle avait procédé comme il faut pour obtenir un agglomérat vivant et vibrant de ses particules de lumière… Cependant qu’esquissant un battement de paupières, Athénéïse entreprenait de s'asseoir dans son lit en s’adossant contre le capiton, tandis que dans un froissement presque silencieux, les draps de soie rose, que son mouvement avait fait glisser jusqu’à sa taille, découvraient du même coup une poitrine parfaite, à peine voilée par les longues mèches providentielles de sa flamboyante chevelure.

 

– Que vous êtes belle, ne pu s’empêcher Anatha...

– Pardon?

– Vous êtes dans les appartements de mon fils depuis deux cycles de mon temps enchaîna la Reine de Lune, alors considérez que vous chez-vous dans mon palais...

– Il me conviendrait mieux, Madame, de croire que vous n'y étiez pas pour nous voir...

– Si mon corps de matière est constitutif de cet astre, en revanche, mon esprit que vous voyez à présent personnifié ce par truchement hologramme, est fort heureusement libre d'aller là où il veut...

– Fort bien Madame, mais n’abuseriez-vous quelque peu de cette liberté ?

– Vous avez tous deux été élus pour prendre ma place, continuait l'imperturbable Anatha, et je suis persuadée que la force de votre amour est bien plus à même que la mienne sélène, de pouvoir montrer brillamment aux peuples de la Terre, ce qui plaît à leurs dieux qu’ils fassent pour les siècles des siècles. Ainsi le temps est venu pour moi de leur abandonner ce corps astral matériellement figé qui de toute manière, finira colonisé. Cela fera oblation à la Terre-Mère que je n'aurais jamais dû quitter. Ainsi, par ce dernier acte, mon corps sera vraiment l'astre mort qu’ils pensent pour leur appartenir au naturel de leur planète. Tandis que mon esprit rejoindra celui de ma sœur spirituelle sur Hydro. J'y seconderai Médényga dans sa tâche de gardienne du pays des enfants-dieu... Dame Athénéïse, vous avez vous-même créé des liens indéfectibles en vous attachant par amour à mon fils. Vous serez donc par lui et pour tous les dieux, la nouvelle Reine de la lumière sélène. Vous aurez une fille qui sera faite à votre image. Cela se certifiera autant que vous l'êtes à celle de Morganie qui comme vous, est descendante d’Ardvina... Comme vous aussi, votre enfant naîtra dans la Forêt, et elle y sera Reine, car mieux que ne le fit Arduina, elle commandera des forces naturelles et surnaturelles, qu’elle saura réunir avec celles actives des célestes pour obtenir plus de puissance terrestre... Ainsi, vous serez trois Dames de même déité, liées par la fatalité incontournable d’un même karma. Votre tâche commune sera difficile et dangereuse. Vous aurez mission au côté de Gabryel. Avec lui vous veillerez à ce que s’obtienne l’accomplissement galactique voulu par Junyather... Il est votre dieu éternel, hautement supérieur de ce côté-ci de l'univers. Et vous allez lui être très bientôt présentée...

 

Cela, bien que la déesse Anatha l’eut prononcé avec une tendresse qu’elle ne parvenait pas à vraiment cacher par le respect protocolaire obligé de sa charge, ressemblait tout de même un peu à une sentence prédicatrice de l’implacable avenir d’une condamnée... une déclarée coupable... pour avoir trop vécu le bonheur d'être aimée...

 

Alors, comme si elle s'était trouvée debout devant un tribunal, Athénéïse avait entendu « L’Attendu que »… avec beaucoup d'émotion... D’ailleurs, même si cela se répétera devant Junyather pour son sacrement, l'information s'adresserait à deux amants qui en seraient évidemment fort bouleversés. Attestant qu’à l’avenir, ils auraient grand besoin du secours de cet amour intense qui les unissait, et que si cela se voyait tant, c'était tant mieux, et qu’alors… peut-être enfin… qu’ainsi tous les êtres pensants de l’univers pourraient bien s’en inspirer… Sachant que par eux le montrant aussi tour à tour, c’est toute l’histoire humaine qui allait peut-être finalement changer en mieux...

 

--- Nous savons que cet espoir nouveau est si puissant qu’il n’y a rien qu’il doive céder à l’utopie. Mais qui donc pourrait un jour connaître quelque chose de l’avenir de l’univers mieux que ma mère et mon père réunis, avait pourtant songé Gabryel…

 

Il regardait le doux visage d’Athénéïse confiante car heureuse d’être blottie contre lui... S’admettant que les dieux supérieurs n'en pourraient jurer d'eux-mêmes, malgré leurs prédictions visionnaires, puisque ne sachant en effet que présumer sans vraiment savoir… et puisque, encore, de ce qu’il adviendra, il faut tenir compte de la part inévitable du hasard...

 

***

 

– Dame Athénéïse, Reine de Séléné, avait commencé le grand Junyather, je vous fais muse et déesse pour tous les poètes. Vous aurez pour mission éternelle auprès de votre époux de sauver leur âme. Si vous y consentez, avouez-le…

– Oui! J’y consens.

 

Par cet aveu, elle avait répondu en premier à l’amour que Gabryel lui avait offert. Réitérant l'affirmation devant Junyather, qui sans attendre, les avait unis et bénis dans le royaume de son Ciel. Et il s'en était trouvé si ravi, qu’il crût même d’avoir été le seul à les faire se rencontrer sur la terre...

 

– Oui!… lui avait encore répondu la flamboyante Athénéïse.

 

Valant cette fois pour acceptation sous seing suprême, et par devant les pouvoirs conférés. Acceptant sans contrainte d’aucune sorte, la mission surhumaine qui lui était confiée… Elle était à présent la dixième muse inspiratrice présidant aux arts libéraux, et la deuxième reine de la Lune...

 

      Durant les cinquante-neuf jours d’avant, les amants avaient oublié l’univers tout entier... jusqu'à ce moment d’importance, où Gabryel avait présenté sa fiancée à sa céleste famille…

C’est ainsi que s’établit la grandiose spirale. Par son union avec un Ange-dieu empreint de jeunesse éternelle: elle accédait à son tour à l’empire des immortels...

 

Pourtant, le voyage initiatique ne s’arrêta pas là, car Gabryel, tenant à accompagner la nouvelle représentation hologramme de sa mère spirituelle qui s'en retournait sur Hydro, avait naturellement invité son épouse Athénéïse à se joindre à eux. D'ailleurs, il souhaitait vivement lui montrer l’endroit présumé secret où il était né…

 

 



01/04/2020
9 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 13 autres membres