le monde merveilleux de lucien

le monde merveilleux de lucien

CHAPITRE CINQUANTE ET UN

 

      Les images trop souvent confuses, qui, cependant, sont autant d’éclairs extralucides qui fusent vers nous depuis des nues intemporelles, sont d'ètranges révélations émanant de témoins indiscrets, lesquelles se faufilent parfois entre les mailles de l'espace-temps jusqu'atteindre, à force de rebondissement, l'avant ou l'après de notre conscience…

Si l'on adjoint à cela la notion de karma qui est l'un de ces principes fondamentaux de la religion hindouiste selon lequel chaque vie présente, est déterminée par la totalité des actes accomplis durant celles qui lui sont antérieures, l'on peut facilement s'expliquer ces sentiments troublants de déjà vécu ou d’image connue qui se redécouvre.

De fait, nous savons que Morganie est déjà entrée dans cette grotte du continent des dieux. Mais de manière parallèle… Sur la planète Terre... Quelque part en France. Et plus précisément en forêt d'Ardenne.

Alors, si nos dieux, ou "notre" Dieu (si tant est qu’ils existent) ne sont peut-être que des fruits portés par l'Arbre de notre imagination, rien n’empêche de penser que c'est alors par nous que peut s'obtenir cette matérialisation de l'esprit. Notamment par le biais de notre propre évolution cellulaire. Ou encore, par un aboutissement de notre propre enveloppe corporelle. Et puis d’ailleurs… (Le mot est de propos!) Qui sommes-nous donc, pour oser en douter?

 

Tout ce que voient nos yeux repose sur de la lumière réfléchie qui est transmise par des flux électriques jusqu’à des neurones… lesquels nous permettent cependant de réfléchir à notre tour… mais autrement que le fait un simple miroir se bornant à ne renvoyer que ce qui est dit au début de cette parabole! Car l’aléatoire fait de même que le doute. Il s’insinue comme sable jusqu’aux confins de l’espace pyramidal avec lequel il semble de plus en plus jouir et s'amuser. Ainsi nous faisons peut-être partie d’un tableau qui n’est pas réaliste. Notre histoire n’est peut-être au final, que le salut d’une troupe dans un théâtre de marionnettes?...

 

 

 

 

L'être qui de cherche d'une étrange façon

Se para-normalise dans la probité.

Si l'humaine oraison fait l'humaine leçon:

Sa faconde est féconde en volubilité.

Mais foin de conclusion par péroraison:

Trop longue discussion enterre raison.

Si la Chose est une chimère enracinée,

C'est qu'alors l'arbre-fée en est contaminé.

Pour s'avancer contournant l'aberration

Étudions l'intrus dans l'abiétacée!

Il faut plus loin chercher l'autre question.

Jusqu'à tester les fruits de l'abiétinée!

Assiégez le coquin: forcez l'abandon!

Titillez le voleur, dansez le rigodon!

Jusqu'à ensorceler la démone énervée,

Faites papillonner la dryade endiablée!

 

      Notre poète, s'il gardait pour le moment les pieds sur terre, n'en était pas moins, tout comme autrefois le fit son ainé, occupé dans le même temps à descendre un escalier si glissant qu'il risquait fort de chuter lui aussi! Et il se disait que ce serait probablement vers des profondeurs abyssales très sales sinon qu'abstraites, voire certainement assez sombres pour y sombrer d'effroi dans la gueule froidement édentée d'une sorte de "souterrain de la mort"...

Le corps au bord du vertige, Lucien tâtonnait comme il pouvait dans le noir. Il venait même de fermer les yeux pour s'assurer qu'il ne pouvait y voire mieux. Il souhaitait connaître la fin de ce jeu de colin-maillard. Il aurait voulu que l’aventure se termine le plus rapidement possible. Pourtant, sans le savoir, il venait de déclencher le processus mental qu’attendait son étrange interlocutrice. Alors l’image électrique qu'elle souhaitait communiquer au cerveau du poète transita enfin par des synapses qui n'attendaient que ce signal télépathique pour la faire aboutir à des neurones qui à leur tour l’analysèrent…

 

– À présent, ouvrez les yeux!

 

Le commandement qui avait été accompagné d’un toucher de paume sur le front de Lucien eut l’effet d’un réveil d’hypnose. Il connaissait parfaitement cela de sa mère qui pratiquait la même méthode. Clignant des yeux comme on se réhabitue à la lumière, il ne put donc s’empêcher de songer à Ashneene au point de la questionner:

– Maman!... C’est toi?

 

¤

 

      Mais revenons cette fois vers le Continent-Des-dieux où malgré l'heure tardive, la lumière du jour filtrait suffisamment au travers du rideau de lierre pour éclairer la caverne comme il faut, bien qu'il convînt cependant de disposer de la faculté de vision nocturne de Morganie pour s'apercevoir qu'au fond d'un décor pouvant sembler avenant, se trouvait néanmoins l'entrée d’un passage inquiétant. Un boyau, dont le diamètre était à peine suffisant pour qu'un être ayant la sveltesse de la chasseresse parvienne à s'y faufiler. À la condition d'user du mouvement de reptation. Ce qu'elle entreprit de faire… et même avec une certaine aisance, sur une bonne trentaine de mètres. Et puis, ne discernant rien d'anormal, la déesse décida de revenir à son point de départ. Mais n'ayant trouvé d'espace suffisant pour opérer un demi-tour sur elle-même, sinon que sur le dos, elle se résigna à rebrousser chemin en inversant son mouvement.

 

– Je pense que la similitude s'arrête à ce que nous voyons ici, annonça-t-elle aux autres, tout en époussetant son vêtement de cuir. Il y a tout au fond l’amorce d’un étroit passage. Mais il s'avère qu'il est beaucoup plus exigu que le tunnel de Belzéé auquel je pensais, et dans lequel il faisait passer ses monstres depuis les entrailles de la Terre. Il reste que celui-ci me gêne tout de même un peu. Je propose donc que nous allions chercher de quoi en boucher l'orifice d'entrée, pour plus de sureté.

Ainsi fut fait et le fond de la caverne fut comblé. Alors, une fois le risque oublié, ils dînérent sans plus d'appréhension, mais optèrent tout de même pour une garde vigilante qui serait assurée à tour de rôle au droit de l'entrée.

 

      La nuit était déjà bien avancée, lorsque ce fut le moment pour Charles-Henry de prendre la relève. Il souhaita bon repos à Èrmandine qui l'avait précédé. Puis il s'installa à son tour devant la caverne. Tandis qu’à l’intérieur, les autres régénéraient leur corps tout en reposant leur esprit par l'acte commandé d'un profond sommeil paradoxal...

 

C'est aux environs de la demi-nuit que cela se produisit!

 

En fait, ce que perçut en premier Charles-Henry n'était pas audible. Cela s'avérait surtout étrangement. Car s'adressant mentalement. Il lui semblait que quelque attirance difficilement contrôlable tentait de s'imposer dans sa conscience, lui commandant de quitter son poste pour se rendre au fond de la grotte et en dégager le passage qui avait été obstrué . Il avait aussi le sentiment de pouvoir déplacer son corps pour y aller sans avoir à fournir le moindre effort, à la façon d'une élévation paranormale. C'était comme s'il se trouvait soudain nanti d'une sorte de pouvoir de lévitation magnétique qui lui fournissait de l'énergie attractive en suffisance, afin que son être puisse se déplacer sur le plan horizontal sans déranger ni frôler personne. L'ancien majordome de Gabryel savait provoquer cela lui-même, du temps où il était un humain pareil aux autres. Il agissait alors comme le font les yogis de la Terre. Mais c'était la première fois que l'acte se faisait sans qu'il ait à fournir le moindre élément d'action qui, généralement, s'obtient depuis la conscience profonde. De surcroit, et jusqu'à cette nuit, il n'avait plus jamais tenté cette expérience depuis qu'il avait acquis son enveloppe éternelle. Laquelle permettant en revanche la téléportation locale pour qui sait la maitriser. Alors, il se dit que la magie qui s'opérait maintenant ne saurait être de son fait. Par prudence il décida d'y résister mentalement. Il le fit durant le temps suffisant dont il était besoin pour réveiller Morganie qui, comme elle en avait le pouvoir, ne reposait qu'en l'état de demi-sommeil...

 

– Psitt… Madame...

– Chut... Continuez de résister Charles-Henry, et surtout ne répondez en aucun cas au commandement que vous percevez.

 

Si Morganie n'avait pas tout de suite intercepté le champ magnétique inversé, elle avait tout de même isolé la force malicieuse qui s'y cachait insidieusement. Alors, s'insinuant mentalement dans le rebond de pensée volontairement bloquée par Charles-Henry, la chasseresse avait obtenu l'information au moment même où il décidait d'en informer physiquement la guerrière de façon similaire. Laquelle, sans faire le moindre bruit, car usant du même stratagème, réveilla Habygâ et Néphysthéo. Elle communiquant avec eux par télépathie, mais en faisant usage du vieux langage d'Athséria pour instruire plus discrètement la déesse:

 

– Depuis mon inspection du boyau, j'ai quelque raison de penser qu'une ramification d'un être maléfique probablement lié, ou de connivence avec la chose que nous recherchons, pourrait bien se trouver quelque part, au-delà de l'endroit où j'ai arrêté ma reptation, et je le crois probablement capable de tenter d'en sortir malgré notre barrage, d'autant qu'il semblerait qu'une entité aie tenté d'hypnotiser Charles-Henry pour mieux lui demander de procéder a un dégagement du passage.

– Effectivement, acquiesça aussitôt Habygâ dans le même dialecte: de même que je sens naître un sentiment bizarre de faux amour... Comme si l'on voulait me détourner de mon mari !

 

Èrmandine s'éveillait à son tour, mais c'est alors qu'elle déplaçait malencontreusement un objet métallique que celui-ci prenant énergie et mouvement, fut soudain comme aspiré et s'en alla carrément cogner sur l'amas de roches au fond de la grotte... Et puis il se produit un violent courant d'air, qui, en s'engouffrant depuis la forêt pénétra dans leur abri improvisé, balayant tout ce qu'il rencontrait de léger sur son passage, donnant l'impression de vouloir les emporter à l'intérieur du souterrain... Ensuite lorsque le phénomène qui ne dura qu’une poignée de secondes terrestres fut terminé, chacun put entendre comme une plainte sépulcrale, et tout redevint paisible.

 

– La bête s'est calmée, dit laconiquement Morganie plutôt soulagée. Vous pouvez vous rendormir sans crainte. Elle ne reviendra pas, ni d'un côté, ni de l'autre.

– Comment peux-tu en être si certaine, lui demanda Néphysthéo, et qu'est-ce qui t'a fait deviner mieux que nous tous, qu'elle pouvait venir?

– Je le savais, c’est tout… Et Charles-Henry qui la perçoit mieux que moi s'en doutait lui aussi... C'est tout ce que je peux te dire, car je ne me l'explique pas... À moins que...

– Oui?

– Si tu veux bien, nous en reparlerons lorsqu'il fera jour, car je ne suis certaine de rien.

 

*

 

      Malgré des paroles qui se voulaient rassurantes – bien qu'ambigument écourtées – le groupe avait vécu le reste de la nuit dans un état de somnolence semi-consciente. Chacun se posant beaucoup de questions à propos de l'entité innommable. Elle avait bel et bien tenté de tromper la vigilance de Charles-Henry. Il était difficile après cela d'enfouir ses pensées sous l’oreiller. Tous étaient persuadés d'un rapport avec cette chose qu’ils cherchaient, et sachant l'étroitesse du chemin emprunté, pensaient que ce ne pouvait être que quelque création reptilienne complice. Peut-être une chimère tentaculaire… Et qui serait le prolongement d'une autre, capable d’inverser son souffle... En puissance…

Pourtant, à leur réveil, ce n'est qu'après qu'ils se furent généreusement sustentés par le partage d’un frugal petit-déjeuner, que Morganie se décida à leur parler:

 

– je constate que vous avez montré un bel appétit commença-t-elle en souriant. Cela est bien, car nous aurons peut-être bientôt besoin de toute notre énergie pour accomplir ensemble la prochaine action...

– Ma tante, répondit Habygâ, depuis ce qui s'est passé cette nuit, tu me semble devenue énigmatique dans ton propos… Nous diras-tu aussi pourquoi tu as utilisé l'ancien dialecte Athsérian pour m'informer de la tentative d'intrusion/corruption lors de sa survenance?

– "L Etrangeté" de cette nuit... donnons-lui ce nom… puisqu’il me semble que c'est le mot qui convient le mieux pour la nommer… du moins tant que nous ne saurons pas ce qu’elle est… L'étrangeté, disais-je, m'a fourni malgré elle au moins un renseignement à son sujet. Ce qui me permet de penser qu'elle serait dérivée d'une autre. Ou en tout cas, que sa conception ne va pas dans le sens qui nous est commun avec les êtres humains. En affinant ma pensée, je songe évidemment davantage à l'organisation... ou à la manipulation génétique d'un être très primaire, avec pour but d'en faire une sorte de synthèse mi animale mi végétale, qui serait savamment détournée de son objectif premier par une intelligence beaucoup plus mobile et autrement dominatrice qu'elle... Je ne crois pas qu'il s'agisse pour autant de présumer que ce soit là celle qu’il nous faut rechercher en premier... En tout cas, même si elle peut se montrer capable de modifier sa structure: cela me semble être sans âme.

– Tu veux dire que le phénomène de cette nuit n’a rien à voir avec la disparition des âmes ?

– Je ne le prétends pas, bien au contraire, puisque n'en possédant probablement pas, il se pourrait qu'elle soit cependant suffisamment ouverte pour y prétendre. Cela dit je crois que nous pouvons considérer qu'il ne s’agit là que d'un être qui serait amorphe sans la puissance qui la dirige.

– Madame, en évoquant un possible objet qui serait dans le sol, mais peut-être dirigé par un autre qui serait loin au-dessus, faites-vous allusion à ce que j'ai vu ?

– Oui Charles-Henry. Car je vois mal un ange déchu tel que Belzéé, si toutefois c’est lui: ce dont je doute! Osant quitter sa planète protectrice pour aller s'enterrer directement dans un sol sacré! À moins qu'il ne cherche cette fois à se faire exterminer! Non, cette nuit c'était très différent de structure, et ne saurait longtemps bénéficier de l'ajout d'un mental spirituel par acquisition d'âmes humaines.

– Ainsi ma tante, tu penses que cette sorte d'entité serait activée par le biais d’une force qui serait décuplée par l'ajout qu'elle partagerait d'en haut ?...

– Je parle du fait que je la soupçonne d'en faire plus ou moins partie comme "équipage" complice d'un possible vaisseau vivant. Un objet certes, mais qui ferait profit des forces d'âme par le biais d'une matrice. Laquelle en orchestrerait le partage direct ou indirect.

– Mais dans ce cas chère Morganie, que faites-vous de l’intelligence qui la commande?

– Je ne dis pas que cet objet est entièrement représentatif de ce que nous cherchons mon cher Néphysthéo. Je veux simplement pouvoir cadrer ce qui semble capable d’ajouter des notions cognitives à quelque chose. Donc pour le moment, je cherche à savoir comment un élément basique serait capable en son début, d'organiser peu à peu l'antimatière qui le constitue. Je n'exclus donc pas que la Chose puisse commander un organe via une sorte de dendrite reliée à des cellules neuronales semi-humanoïdes. L'ensemble se montrant alors capable d'acquérir et d'user d'une force mentale aliène, s'ajoutant à de la connaissance qui serait puisée là où je le pense intuitivement...

– Et si l'on pouvait s'imaginer, laissa entendre Néphysthéo dubitatif, que peut-être, dans un néant proche, une sorte d'ordinateur géant existerait outre atmosphère: alors on admettrait qu'il pourrait aussi bien se trouver relié à la surface de Yäga par un câble vital indétectable. Puisant par là sa substance énergétique: il vampiriserait un peu plus chaque nuit le sol de la planète sacrée...

– Et pourtant, fit remarquer Habygâ, je ne suis pas loin de penser comme Morganie. Te souviens-tu mon chéri de l'apparence que prend mon grand-père lorsqu'il reçoit une entité élément d'être-suprême? Il le fait quand la porteuse de messages intelligents est digne de facultés cognitives. Il la reconnaît alors envoyée vers lui par le Très-Haut pour l'entretenir des actes courants cosmiques.

– je me souviens en effet d'avoir vu cela en compagnie de Gabryel: j'avoue que ce que nous apercevions alors ressemblait à un formidable amas d'énergie gazeuse, ou mieux, à une nébuleuse. Image éponyme du grand nuage galactique de Magellan qui gravite autour de la Voie lactée. Cela avait pris place sous la forme d'un gigantesque cercle qui était à la mesure du noyau de la planète Jupiter. Il apparaissait comme constitué par d'innombrables cellules cérébrales qui étaient interconnectées par des synapses. L’activité me semblait mouvante au gré des informations qui s'échangeaient. Ton Grand-père avait pris la même apparence, mais qui était moins dense et avait une coloration différente.

 

Pour acquiescement, car le sujet les dépassait: l’on pouvait voir Charles-Henry et Èrmandine faisant connaitre leur approbation de façon presque laconique, par le truchement discret d'un mouvement de tête anodin. Tandis que chacun admettait mentalement que l'idée de Morganie n'était peut-être pas aussi saugrenue qu'il en paraissait au début.

 

– Ne trouvez-vous pas étrange, que seuls Morganie et Charles-Henry aient perçu la Chose du tunnel, alors qu'elle s'attaquait aussi au mental de ma compagne questionna encore Néphysthéo.

– Je vous ai promis en effet une réponse à ce sujet, reconnut la brune déesse. Voici un point sombre qui mérite éclaircissement. Vous devez savoir que je fus la marraine éducatrice de plusieurs personnes. Dont plus particulièrement Habygâ ici présente. Et sa mère: Athénéïse. Mais aussi Henry, et Charles-Henry. De ces gens comme moi-même, seule Habygâ est directement née déesse. Je veux dire en cela que si sa mère et moi le sommes devenues, ce fut par le biais d'une transformation qui nous fut prodiguée. Ainsi, je crois pouvoir en déduire, que seule une essence humaine ayant reçu un tant soit peu d'instruction liée aux sciences du paranormal, serait apte à percevoir la ou les "Choses" qui, j'en suis presque certaine, sont probablement reliées entre elles par ce qui les commande.

– Voilà une information d’importance, admit l'Ange-dieu de lumière. Et comme pour mettre fin à la discussion, il se leva et invita chacune et chacun à se préparer pour le départ.

 

 



02/02/2021
14 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 13 autres membres